Chapitre 23: La forêt

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Après m'être posée de multiples questions et avoir réfléchie pendant si longtemps, je sais que je dois partir aujourd'hui. La curiosité à pris trop de place pour que je laisse tout tomber. J'ai besoin de savoir.

Mes précédentes tentatives pour sortir d'ici furent un échec mais plus cette fois. Mon plan sera solide, je sais que je ne lâcherai rien. Il est temps que j'agisse au lieu de laisser filer le temps. Je ne sais pas ce que je ferai une fois rentrée. Tous ces efforts anéantis par mes questions qui restent en suspends.

Mon plan sera le suivant: ce soir, dès la nuit tombée, j'ouvrirai la fenêtre de "ma" chambre, je marcherai sur les tuiles du petit toit et je sauterai jusqu'au sol. Ma méthode est la même que l'autre fois or cette fois çi, Gothier sera paisiblement entrain de dormir, les gardes ne seront pas au qui va là: le champ est libre. Je mettrai le temps qu'il faudra mais personne ne saura que je ne serai plus là. Le temps qu'il se rende compte de ce qu'il se sera passé, je serai déjà loin. La forêt est grande, il n'aura pas accès en voiture à tous les chemins.

Il est temps que je prépare mes affaires. Heureusement que j'ai récupéré mon sac l'autre fois. Je branche mon téléphone au câble de recharge et en profite pour regarder l'heure: 18:47. Je n'en ai presque pas eu besoin mais on ne sait jamais.

Il est l'heure de dîner; Gothier vient ouvrir la porte en toquant deux fois dessus, comme si il avait peur de me déranger. On dîne toujours vers les 20h. J'espère qu'il ne se doutera pas de ce que je prépare.

Je n'avais pas eu grand chose à faire, presque tout était resté intact dans mon sac. J'ai seulement attendu sur le lit en me remémorant mon projet. Tout était parfaitement clair et précis dans ma tête; j'y arriverai.

Il se tenait devant moi, presque gêné. Lui gêné? Cela est bien troublant, on aurait dit un petit enfant.

- On va dîner, viens, me dit-il en reprenant de l'allure.

Je le fixe, toujours allongée sur le lit. J'essaye de paraître la plus innocente possible. Je me décide à me relever pour le suivre.

En passant devant lui je me suis sentie mal, il a une présence encore plus imposante que celle de Dim.. Il ne faut surtout pas que j'y repense. J'ai ravalé ma salive en respirant un grand coup et je me suis dirigée vers les escaliers. Il a refermé la porte de "ma" chambre dans un silence pesant, on entendait que le bruit de nos pas qui grinçaient sur les marches en bois.

On mange tous les jours dans la salle-à-manger, du moins forcément pour les dîners.

Depuis que Dim est partit, j'ai remarqué qu'il était moins tendu, d'une certaine manière. Il a beau s'énerver mais il est différent et je le sais.

Ce qui me fait le plus de peine, c'est de ne pas savoir et de ne probablement jamais savoir pourquoi j'ai atterri ici. J'aurais tant aimé le comprendre.

J'explore les yeux de Gothier silencieusement. Lui non plus ne relâche pas ce contact, comme si on se défiait comme de jeunes enfants. J'essaye de le déchiffrer. Je n'arrive pas à savoir ce à quoi il pense. Je n'y arrive presque jamais, or lui, a presque toujours réponse à mes intentions quand je suis en face de lui.

- Tu n'as jamais vu d'aussi beaux yeux verts que les miens? me lance t'il un bon sourire en coin. 

Ce qui est dommage c'est qu'il soit tant pathétique. Il n'est pas assez naturel, pas assez vrai, pas assez lui-même.

- Oui, je répond de tout sourire ironiquement.

Je suis certaine cette fois-ci, qu'il ne s'attendrait pas à ce que j'entre dans son petit jeu. C'est exact, il me regarde abasourdi et heurté. Il ne sait pas quoi répondre et cela m'amuse bien. Pour une fois que la tendance s'échange.

Eva Casson (EN CORRECTION)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant