Chapitre 30: Exaction

177 10 0
                                    


Il est 19h, je me décide enfin à me lever du siège pour prendre une douche, après avoir alterné tout l'après-midi entre siestes, pleurs, nostalgie et contempler le paysage par la fenêtre. Ça ne pourra me faire que du bien. Éliminer toutes les crasses et les mauvais souvenirs.. au passage.

J'attrape au fond de mon sac tout ce dont j'aurai besoin - jean, sous vêtements et un pull -, puis je me rend dans la salle de bain en espérant ne pas croiser Gothier. Je ne veux plus jamais le revoir, même si je sais pertinemment que cela ne sera absolument pas faisable.

En dépassant le petit meuble, un frisson me parcours le dos et me donne la chaire de poule durant quelques infimes secondes. A chaque passage ici, mes souvenirs réapparaissent instantanément.

Je tourne rapidement le verrou de la porte de la salle de bain avant de relâcher mon souffle. Il ne m'arrivera rien, pour l'instant? m'assiège Constance. Après avoir posé mes affaires dans un coin, j'ose à me déshabiller et ouvre le robinet de la douche. L'eau plutôt tiède au départ me fait frémir quelques instants avant qu'elle ne se stabilise enfin. J'en apprécie le contact déstressant et calmant qu'elle me procure. Je me laisse porter par toute cette chaleur et je défais peu de temps après ma queue de cheval afin de pouvoir venir laver mes cheveux. Je ferme les yeux et me détend. L'eau coule le long de mes cheveux aplatis sur ma tête, continue son chemin sur mon visage, glissant sur mes paupières closes et mes lèvres, venant rencontrer mon thorax et terminant sa course à mes pieds. Je m'empare ensuite d'un flacon de shampoing, posant un peu de produit au creux de ma main et je masse avec douceur mes cheveux mouillés. Ils en avaient bien besoin, pensais-je.

J'enfile en dernier lieu mon bon pull chaud et peigne mes cheveux à l'aide d'une brosse sans trop tarder. Me voilà faire peau neuve. Je me sens si légère et reposée même si cela ne va pas tarder à se dissiper. En effet, ma mémoire ne me laissera aucun repos dès lors que je n'aurai plus rien à faire.

Je déverrouille la porte de la salle de bain pour rejoindre "ma" chambre lorsque j'entends des bruits de pas provenant de l'escalier. Je ne veux pas croiser Gothier. Je prie intérieurement pour réussir à l'éviter à temps mais mes chances s'avèrent faibles. En effet, me dépêchant de rejoindre la pièce et ne me restant qu'un petit mètre, sa voix masculine vient m'interrompre dans mon élan.

- Eva attends, me prévient-il avec délicatesse.

Ne l'écoutant pas, je pose rapidement ma main sur la porte afin de la pousser, il enroule alors la sienne sur mon bras pour me retenir.

- Ne me touches pas! conteste-je sèchement en me dégageant de sa main.

- Bon écoutes, ne crois-tu pas que si j'aurais voulu te faire du mal je l'aurais fais depuis bien longtemps? me demande t-il comme si il n'y avait qu'une seule réponse possible.

- Je ne suis pas dans ton corps, je n'en sais rien! Tout est possible! Lui proclamé-je immédiatement.

- Tu sais qu'au fond de toi j'ai raison, n'est ce pas? cherche t-il à me faire avouer.

- Très bien, si donc tu ne vas rien me faire, laisses moi tranquille! je manifeste fatiguée.

- Tu n'as rien mangé de la journée, je ne vais pas te laisser mourir de faim, donc je suis désolée mais ce n'est pas possible.

- Je n'ai pas faim, protesté-je aussitôt.

- C'est l'heure de manger de toute manière, si tu comptes dépérir ne comptes pas sur moi pour t'aider, place Gothier durement.

- Je n'ai pas besoin de toi et je ne veux pas de ton aide, repondé-je sur les nerfs.

- Allez viens, m'entraîne t-il à descendre calmement.

Eva Casson (EN CORRECTION)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant