Chapitre 4: La chambre (CORRIGÉ)

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J'entre-ouvre légèrement les yeux. Je n'entends plus le bruit mais je me sens oppressée. Effectivement, il ne fait pas complètement noir, il y a un peu de lumière. Je sais que je ne suis plus dehors mais alors où suis-je ?

 Je me rappelle seulement être en train de courir. Courir puis tomber. Et après ? Qu'est-ce qu'il m'est arrivé ? 

J'écarquille ensuite, grandement les yeux. Je suis dans une pièce. À en regarder vite le tour, dans une chambre probablement. Je n'arrive à distinguer que cela car il fait bien trop sombre encore, pour réussir à en voir davantage.

Je suis dans un lit ? Bingo Eva ! Pensais-je en me préoccupant enfin de mon état. Je suis recouverte d'une épaisse couverture en coton sur moi. 

Lorsque je bouge la tête, j'ai la sensation qu'un énorme coup de massue vient se greffer à mon crâne. Pendant plusieurs secondes, mon cerveau tournoie dans un effet de ralentit et je ne tarde à me reposer vivement sur le coussin. 

Je suis convaincue d'entendre des pas se rapprocher d'ici. Un éclat de frayeur s'empare de mon corps, me donnant la chair de poule. Quelqu'un approche!  Bon sang. 

La seule chose qui me vient à l'esprit dans toute cette confusion est l'idée de faire croire que je dors encore. L'exemple classique de ce que tout le monde a déjà pu faire étant enfant. Je ferme ainsi les yeux en essayant de paraître la plus naturelle possible. 

La porte s'ouvre dans un calme glacial et je tiens tant bien que mal à ne pas crisper mes traits de visage. Les bruits de chaussures de l'individu grincent sur le parquet, ne manquant pas d'accentuer mon angoisse. 

Je prie cruellement dans un silence pour que mon stratagème fonctionne tandis que la personne semble s'être arrêtée juste à côté de moi. J'inspire et expire maladroitement mais cela n'éveille aucun soupçon, du moins c'est ce que je crois.  

Soudain, je sens quelque chose de froid entrer en contact avec mon front, je me retiens de pousser un cri d'effroi et de surprise. Qu'est-elle en train de me faire ? J'ai beau réfléchir mais le manque de temps et de logique me perdent. Le fruit de mes curiosités est humide et mouillé mais rafraîchit considérablement ma figure. 

Une main chaude caresse ma joue inerte et je frémis malgré moi. Cela ne semble pas l'arrêter pour autant. Mais où-suis-je donc tombée ?! La peur et la panique ne font plus qu'une et ne pas savoir la vérité me crée des nœuds au plus profond de mes abysses. C'est certainement un psychopathe qui va bientôt te tuer ! M'inflige Constance. Je déglutis. Soit je suis en présence d'un pervers, soit d'un tueur. A ces pensées, je retiens mes larmes naissantes et je continue à faire croire que je dors. Pourrait-elle sérieusement croire à toute cette mascarade si risible ?

Puis la personne fait demi-tour et repart, enfin, ne puis-je m'empresser de songer avec une légère gaieté malgré la crainte qui s'est définitivement installée.

A peine a-t-elle refermée la porte que j'écarte mes yeux à leur maxime. La première chose qui me préoccupe est de savoir ce qui est posé sur mon front. J'approche alors mes mains avec doute et je ne comprends d'abord pas à quoi j'ai affaire. Puis au-delà de mes jugements, je me rends simplement compte qu'il s'agit d'un gant de toilette. Je le retire directement et le laisse tomber sur la couverture. Une question ne tarde pas à me brûler les lèvres. Comment cette femme ou cet homme pourrait savoir que j'ai mal à la tête ? Je ne crois absolument pas aux coïncidences. 

Une autre interrogation m'interrompt également. Comment suis-je au-dessous ? D'un brusque mouvement je rabats la couverture et je me rends compte que je suis habillée d'une chemise, cela en a tout l'air ainsi que de sous-vêtements. Encore heureux ne crois-tu pas ? Me soutiens ma petite voix. 

Eva Casson (EN CORRECTION)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant