À nouveau de retour dans la chambre.
Tout à l'heure après la douche qui m'a pour le peu plutôt détendue, je me suis lavée les dents. J'ai également coiffé mes cheveux avec mes doigts avant de trouver un peigne en bois.
L'angoisse me poussait à vouloir rester enfermée dans la salle de bain. Je me sentais en sécurité mais la chaleur était devenue étouffante et j'avais besoin de respirer de l'air frais.
N'ayant pas pensé à prendre d'autres vêtements et étant recouverte d'une serviette comme d'un bébé qui aurait froid, j'ai discrètement tourné le verrou et j'ai marché sur la pointe des pieds afin de me rendre jusqu'à la chambre.
Posé sur le lit, j'ai découvert des habits propres ainsi que des sous-vêtements. Le dégoût surgit rien qu'à l'idée de savoir que ça venait de lui mais je n'avais pas le choix, mon sac n'était pas là. Il a surement dû écouter à la porte et m'entendre prendre une douche.
Le sommeil m'appelant, certainement à cause ou grâce à la douche que j'ai prise, je décide de m'allonger dans le lit, sous la grosse couverture chaude. Il n'y a plus un bruit et j'apprécie fortement le silence qui règne.
M'étonnant à être frileuse ce soir, j'ai également enfilé une paire de chaussettes en grosse laine grise, bien douce.
Allongée sur mon flanc gauche et bordée sous les draps, je jette un dernier coup d'œil au réveil qui indique une heure du matin. Je me chargerai demain de récupérer mon sac, car de quel droit s'attribue-t-il le fait de garder mes affaires ? S'il est si gentil qu'il le dit et qu'il ne veut pas me faire de mal, pourquoi ne me les rend-il pas ? Mes paupières se referment avant même que je ne trouve de réponses à mes questions.
Un frisson réveille mon corps paresseux. Quelques instants suffisent pour me faire douter à m'en demander si tout ça n'était pas qu'un malheureux rêve, mais ce n'est pas le cas. Je suis bien ici. La pièce est très sombre, aveuglant mes yeux entièrement. Je ne distingue absolument rien, même en regardant par la fenêtre. Pas un seul rayon de lumière ne s'en échappe.
Je ne suis pas folle, quelqu'un caresse mes cheveux. Je ne suis pas seule, il y a bien quelqu'un dans la chambre, à côté, tout près de moi, je déglutis. Enfin c'est ce que je crois ?
Je m'imagine brièvement comme avant, avec maman qui venait le soir me dire bonne nuit en passant ses mains dans ma chevelure blonde, en enroulant ses doigts fins dedans et en descendant lentement. J'adorais ça.
— Hmmm, soupiré-je à moitié endormie.
J'adore cette sensation, elle me calme, elle me détend. C'est tellement agréable. Mais il n'y a personne, maman est morte. Ce n'est pas elle. Je me reprends rapidement, et la désillusion se fait grande, affichant ouvertement mon amertume.
C'est vrai, je ne suis plus cette petite fille, installée confortablement dans son lit, entourée de ses dizaines de poupées et doudous.
Il ne devrait y avoir personne ici. Soudain, l'appréhension me saisit et je n'ose pas bouger, plus bouger. Je n'entends aucune respiration, je ne sens aucune chaleur près de moi, comme si j'étais folle et que je me faisais des idées.
Je déplace ma main lentement sans faire de bruits, cherchant désespérément l'interrupteur de la lampe, posé sur la petite tablette à côté. Quand je le trouve enfin, mes doigts s'empressent de rabattre le bouton.
Je me retourne subitement pour découvrir à qui j'ai à faire. Une carrure imposante aux cheveux noirs se tient près de moi. Gothier m'angoisse de plus en plus. Depuis que je suis ici, vient-il régulièrement me voir quand je dors ? Il y a vraiment quelque chose qui ne va pas bien chez lui. Pourquoi n'est-il pas en train de dormir ? Je ne douterai pas d'apprendre qu'il a des antécédents familiaux.
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Eva Casson (EN CORRECTION)
Fiksi RemajaEva Rae Casson. Eva Casson en terme général. 17 ans, lycéenne, enfin presque. Sans parents. Sa voix dans sa tête s'appelle Constance. Il faut qu'elle parte, pour tout oublier et recommencer. Mais comment résister au dehors sans tomber dans la parano...