Chapitre 3 : conflit entre deux frites.

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« Raph, tu m'écoutes ? »

Je détournais le regard vers mon amie en secouant négativement la tête.

« Je disais qu'Anthony allait peut-être manger avec nous, s'exclama Violette.

— Pardon ?

— Il m'a proposé ça sur Facebook, en cours, pour qu'on apprenne à se connaître, et j'ai dit oui.

— Je vais plutôt vous laissez manger tout les deux, bougonnais-je. »

Violette leva les yeux au ciel en me donnant un coup à l'épaule.

« Je te laisse pas manger seule ! Raph, soit pas stupide quand même, je vais pas t'abandonner. Et il va manger avec des potes. »

Je sentais une discussion mature et innocente arriver.

« Mh.

— Oh, Raph, combien de fois j'ai mangé avec ton copain sans râler ? insista Violette avec des yeux de cocker. Tu vas pas me faire ça quand même ?

— Arrête de me parler tout le temps de lui, merde !

— Anthony ou Marius ?... »

Je la fusillais du regard au deuxième prénom et celle-ci m'adressa un sourire désolé.

« C'est ton ex que je connais le mieux, pas ma faute !

— Tu veux que je te parle toute la journée d'Augustin ? râlais-je.

— Ta gueule, articula Violette.

— Alors arrête de me parler de Marius. »

Violette leva les yeux au ciel avant de me demander avec un grand sourire :

« Et Victor, je peux ?

— Je t'ai dit n...

— C'était une blague, calme toi ! Je vais essayer de plus parler d'eux, mais je dois bien comparer avec quelqu'un moi !

— Compare avec Augustin, si tu veux vraiment comparer avec quelqu'un. »

J'avais coupé court à la discussion et nos joyeux bavardages.

Mon amie était un cœur d'artichaut qui tombait amoureuse trop facilement, et à qui les peines de cœur coûtaient cher.

« Arrêtons de parler d'ex, a-t-elle proposé d'un ton froid.

— Je ne demandais que ça. »

Et voilà qu'elle allait encore me reprocher de gâcher l'ambiance.

« Tu as un problème ? me suggéra Violette sèchement. Ah oui, pardon, j'ai rien dit, c'est à propos de celui dont on ne doit pas prononcer le nom, comme d'habitude.

— Violette, j'ai pas dormi, c'est pas le moment !

— C'est jamais le moment, Raphaëlle, tu dors jamais, t'es à fleur de peau à chaque fois que je te parle de lui mais pourtant t'en parles à longueur de journée : merde à la fin, qu'est-ce que tu veux ?

— C'est pas vrai ! rétorquais-je faiblement.

— Quand tu me parles pas de lui, tu parles d'une fille qui s'est suicidée à cause d'un mec, qu'est-ce qui tourne pas rond chez toi ?»

J'écarquillais les yeux en ignorant les regards pesant des terminales qui me trouvaient ridicule, des secondes qui se disaient que les premières en avaient bien des soucis, enfin des soucis débiles surtout et des première qui se demandaient qui était cette fille stupide qui était obsédée par la mort jusqu'à en rêver.

Dernière valse.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant