Chapitre 9 : Le feu ne s'éteint jamais.

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précédemment dans Dernière Valse (oui bon je fais de l'humour mais désolée pour le retard) : Raphaëlle a été jetée dans une piscine et Mathilda la connasse/belle gosse (rayer la mention inutile) la sauve et elles se retrouvent toutes les deux dans des toilettes de 3 mètres carrés

   LA blonde tira sur sa cigarette, l'air pensive, comme si elle organisait toutes ses idées bien emmêlées. En temps normal, j'aurais eu envie de la secouer, de lui plonger la main dans la gorge pour lui arracher ces mots; là, j'entreprenais d'essuyer toute trace de maquillage coulée le long de mes yeux. C'est en croisant mon pitoyable regard dans le verre que je me rendis compte que je pleurais encore.

   Le choc, ça m'avait toujours fait pleurer, sauf que là, maintenant, je pouvais pleurer en silence. Ce qui était en progrès plutôt infime, en soi, mais c'était mieux que les gros sanglots bruyants qu'on crache en s'entrechoquant les épaules.

   Je m'appliquais à déchirer mon pantalon, soigneusement, ce qui n'était pas chose aisée. Le tissu noir détrempé me collait à la peau mais il était rudement solide.

   « Qu'est ce que tu fais ? demanda sévèrement Mathilda en me toisant.

   ― J'ai pas de mouchoirs. Puis, de toute façon, il est foutu, y a plein de chlore partout. J'ai pas envie d'expliquer ça à ma mère.

   ― Voyez vous ça, la grande Raphaëlle a peur de sa maman.

   ― Tu crois que c'est vraiment pour moi que j'ai peur ? Si ma mère l'apprend, elle sera dévastée, mon père aussi, Tony aussi, même s'il le dira pas. J'ai pas envie de leur faire subir ça. »

   La blonde eut un petit sourire compatissant avant de poser sa main sur mon épaule, me soufflant sa fumée dans le nez.

   « C'est incroyable à entendre de ma part, je sais, mais je te comprend. En attendant, c'est pas avec ton pauvre jean que tu vas réussir à te faire un mouchoir.

   ― Avec quoi, alors ? J'ai rien, je te rappelle. »

   Elle soupira pendant que je réussissais difficilement à rompre les liens de coton. Finalement, une fois que c'était déchiré, c'était plus facile de perpétuer le trou. Je m'évertuais donc à tirer le tissu verticalement jusqu'à découvrir mon mollet.

« Prête à entendre des horreurs ? demanda gentiment Mathilda en écrasant son mégot dans le porte savon. »

   Elle lorgna la savonnette en forme de citron avant d'étouffer un rire jaune, sûrement parce que j'avais le mollet à moitié découvert, les yeux bouffis et le visage rouge et que je respirais toujours difficilement.

   « Je vais t'aider, soupira-t-elle avant de tirer d'un coup sec sur le tissu. »

   Mathilda me donna rapidement un bout de coton noir triangulaire avant de s'allumer une nouvelle cigarette.

   « Par quoi on commence ?

   ― Tu dis ça comme si c'était naturel, lui reprochais-je en essuyant mes yeux tant bien que mal. Je peux te poser une question ?

   ― Allez, faisons la soirée des vérités, soupira la blonde. Que veux-tu savoir ?

   ― Juliette...soufflais-je en ayant un flash de la jolie blonde. »

   J'avais vu sa nouvelle page Facebook après l'accident (je l'avais en amie sur l'ancienne mais elle l'avait supprimée) : ses longs cheveux blonds étaient devenus un carré blanc en bataille qui mettait plutôt bien en valeur ses yeux bleus translucides. Donc, blond n'était plus tellement d'actualité.

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