Chapitre 5 : particules dans l'air.

882 113 88
                                    

   J'étais tombée du lit ce jour là, le réveil affichait 5 heures 27, ce qui était relativement tôt pour un samedi matin.

   J'avais donc entrepris de faire un peu de ménage, je savais pertinemment que je ne pourrais pas me rendormir.

Après une dizaine de minutes, je tombais sur mon vieux journal intime. Au fil des années, j'avais arraché toutes les pages qui dataient de plus d'un an pour les ranger dans mon vieux cahier d'anglais de sixième; personne n'irait regarder dans un cahier, si ?

Il s'était avéré que je n'avais pas été très bavarde cette année, la première page datait de juillet.

En fait, j'avais juste relaté mon histoire avec Victor.

   « 1 juillet :

J'avais pris un bain brûlant, tu comprends, j'avais ce besoin de l'eau chaude sur ma peau qui me ferait mourir à l'intérieur, j'avais juste besoin de souffrir.

Raison bien obscure ma foi; j'avais besoin de tout lâcher, tout plaquer, comme si j'étais sous apnée.

21 heures : Puis y a eu la "soirée", on s'est retrouvé en petit comité sur la plage, Violette, Maëlys, moi; puis y avait le copain de Lylys, et deux de ses potes. Victor et Antonin.

Lylys avait sorti son paquet de clopes en s'en grillait une, face à la mer, et je l'ai rejointe.

« Je peux en avoir une ?

— Raph ? C'est bien toi ? m'a-t-elle taquinée. »

J'ai hoché la tête et elle m'a tendu une cigarette. C'est ça que j'ai toujours aimé chez Maëlys, pas radine pour un sou.

« Tu vas tousser, m'a-t-elle prévenue, un sourire imperceptible sur les lèvres. »

J'ai allumé ma clope... et j'ai toussé.

Je me suis dit « si mes parents me voyaient, putain. » et c'était grisant, quand même, braver l'interdit.

S'ils savaient que j'avais couché, quand même; c'est humain, Lylys me l'a répété, mais...

J'arrête pas de me répéter ça, j'ai couché, j'ai goûté la clope, j'ai goûté l'alcool (et même bien goûté).

Bon, Tony me soutient et c'est plutôt cool, de ce côté là (même si surprendre les ébats avec Marius c'était super gênant et que de ce côté là je me suis bien fait engueuler, faut dire que c'était le frère de son meilleur ami).

« Je change de lycée, l'année prochaine. Vais rejoindre Mathilda.

— C'est cool, ai-je affirmé en tirant une bouffée de ma cigarette.

— C'est un mal pour un bien. Tu vas me manquer, tu sais.

— On se reverra.

— On dit tous ça. »

Maëlys a continué de fumer, sans rien dire, et je l'ai imitée.

Puis on a bu, et Violette (cette gamine !) a proposé un action ou vérité. Le jeu le plus cliché du monde, je concède, et je le déteste (détestais).

Au début c'était cool (les questions sont jamais si cool que ça, en soi même), j'en étais à mon troisième verre de vodka et tout le monde rigolait.

Dernière valse.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant