Chapitre 18 - Crainte

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Bonne lecture !

. . . .

Point de vue d'Alyssa

Je regarde le plafond depuis une bonne demi-heure. Luke est parti chasser et je doute qu'il revienne me voir à son retour.
Je soupire, encore.
Je me tourne sur le côté en inspirant profondément.

Qui voudrait d'une fille bipolaire?

Je lui ai demandé de m'embrasser. Mon Dieu, j'en crevais d'envie. Mon désir avait été si fort que je ne m'étais même pas aperçue qu'il s'était éclipsé.

Qu'est ce qui cloche avec moi?!

J'agrippe le drap pour m'empêcher de pleurer. Taylor m'a promis de ne jamais verser de larmes pour un garçon.

Je repense encore à la douceur de son contact. Et quand je l'avais repoussé, je m'en étais automatiquement voulu. On devenait si proches, si fusionnels... Je m'étais même préparée mentalement à cette étape.
Et après tout, ce n'est qu'un bisou non? Alors pourquoi avais-je l'impression que ce baiser allait changer quelque chose?

A la minute où ses lèvres m'avaient frôlées, son corps chaud contre le mien, j'avais douté.
Le fameux message m'avait percuté l'esprit. Bordel, j'avais lu de la déception dans ses yeux. Et ça m'avait en parti détruite.

Quand il est là, mes peurs s'envolent, mon coeur s'emballe et mes émotions sont multipliées par mille. Ces sensations grandissent de jours en jours. Je ressens un lien fort qui nous unit. Mais, je suis effrayée. Tout va trop vite pour moi. Il suffit qu'il me touche pour que je m'embrase. Tout est trop fort. Je n'ai jamais ressenti ça pour personne.

Je sais qu'il est doux. Il est patient, il me l'a prouvé de nombreuses fois. Mais à chaque fois que nous devons franchir un pas, je le rejette. Je n'y arrive pas.
Mon désir est fort mais pas suffisant. Il me faut quelque chose en plus, il faut que je sache que ce soit lui. Il est tellement facile de briser quelqu'un par ses sentiments.

J'avais vu de nombreux films où dire "je t'aime" semblait être une évidence. Pour moi, je suis encore dans la case "découverte".

Je me relève. Je dois me changer les idées. Luke m'obsède ces temps ci. Je dois le sortir de ma tête même si tout chez lui me plaît. Quand il a fait sa crise de possessivité, je m'étais énervée. Mais, contrairement aux apparences, j'avais été touchée. Il tient à moi au point de faire fuir les mâles qui me tournent autour. C'est fou!

J'attrape un jean et un tee-shirt que m'a prêté Kathy et traverse le couloir pour atteindre la salle de bain commune.
Après une douche bien chaude, j'enfile mes vêtements propres avec soulagement. Je suis tellement mieux dans un jean que dans un jogging trop grand tâché de boue!
Je dévale les marches qui me séparent du rez-de-chaussée et pénètre dans le salon. Seules les femelles sont là, les mâles étant partis chasser. Elles m'inspectent de haut en bas, jugeant ma tenue. Kathy est assise sur le sofa, entourée d'adolescentes, en train de caresser son ventre. Quand elle me voit, elle me fait signe d'approcher.

-Bonjour!

Je cligne des yeux en la voyant me saluer de la main.

-On s'est déjà vues Kathy.

Elle se met à rire comme si je venais de dire la blague du siècle. Je soupire. Les femmes enceintes sont vraiment incompréhensibles.

-James va me ramener un bon lapin ahahaha !

Elle glousse, accompagnée par les adolescentes qui semblent obnubilées par elle. Je lève les yeux au ciel, exaspérée. Son attitude empire de jour en jour.

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