Chapitre 25 - Les loups américains

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Retour dans le passé.
Quelques heures après l'enlèvement d'Alyssa.

Point de vue d'Eliott.

La neige. Ce sentiment d'innocence qui vous envahit quand vous voyez les flocons tomber et soupoudrer le ciel d'une blancheur presque pure.

Si seulement, j'étais encore admiratif de cette beauté...

Aujourd'hui, rien ne va. Le kidnapping d'Aly, l'accouchement précipité de la femme de James et enfin la fuite de Luke sont loin d'être à notre avantage.

Malgré tout, les cris effroyables de Kathy ont enfin cessés. Je peux entendre d'ici les pleurs de ses louveteaux et les exclamations de joie de James.

J'hésite à descendre en bas rejoindre Zoé. Elle doit être épuisée après ces longues heures d'accouchement.

Posant mon visage sur la bordure de la fenêtre, je regarde la forêt se teinter de blanc. Luke est parti depuis plusieurs heures déjà mais il ne nous a donné aucun signe de vie.

Je sais ce que c'est. Ce sentiment de vide, d'impuissance. Et pourtant, je préfère le laisser seul. Il reviendra, dévasté ou pire, pour rebouster ses troupes et la retrouver. Car, au moins, Alyssa est en vie. C'est une certitude.

-Tu ne le rejoins pas?

Pas la peine de me retourner, je sais que Zoé vient d'entrer dans le salon. Elle pose sa main sur mon épaule dans un geste de compassion que je me passerais bien.
Elle cherche toujours à prendre soin de moi. Et ça a tendance à m'énerver.

-Non.

Un refus catégorique. Elle prend une chaise et s'assoit près de moi en imitant ma position. J'observe ses joues rougies après l'effort, ses cheveux corbeaux soulignant ses petites épaules.

Ma louve.

-Comment va Kathy?, je lui murmure.

-Mieux. Elle a surtout besoin de repos.

J'acquiesce. Un accouchement est une douleur atroce.

-Et toi aussi, Zoé.

Elle secoue la tête. Je n'aime pas quand elle me contredit, mon loup veut la soumettre au mien.

Moi possessif?

-Les autres ont besoin de moi et...

Je la coupe.

-Dis moi ce qu'il faut que je fasse. Je veux bien te remplacer.

Un rire doux sort de sa gorge.

-Toi, Eliott ! C'est une blague! Tu refuses de toucher à ne serait-ce qu'à une paire de ciseaux...

Son étonnement me fait sourire. En effet, quelques temps auparavant, je ne m'aurais jamais proposé de l'aider.
Mais, si je veux que notre relation marche et comme elle me l'a clairement fait comprendre, je dois faire des efforts.

Et pour elle, je suis prêt à en faire.

Rachel, tu serais fière de moi.

-Qu'est ce qu'il y a ?

L'infirmière a rougi pendant que j'observais ses traits fins. Je passe ma main dans sa cascade noire et dépose un baiser sur sa joue.

Elle m'a redonné la joie de vivre. Je ne suis plus seul.

-Je t'aime.

Elle dévoile son magnifique sourire qui m'a toujours fait craquer.

-Moi aussi je t'aime. Même si faut avouer que t'es un peu chiant parfois.

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