le destin imprevisible de Rokhaya (Correction )

Partie 15

Le Petit Mamadou avait 2 ans . Il me restait qu'un an d'étude avant d'obtenir mon diplôme en comptabilité. Depuis un certain temps, Aziz avait changé de comportement.
Je me sentais seule car même mon mari me faisait souffrir. Ma mère m'avait amené une cousine qui venait du village pour m'aider avec la maison et s'occuper de Mamadou quand je devais aller à l'école.
Moi qui croyais que je pouvais supporter cette famille et leur apprendre les bonnes manières , je n'en pouvais plus. Je n'avais plus de matériels. Moi qui au début de mon mariage, mes belles-sœurs zieutaient avec jalousie mes ustensiles, je n'avais plus rien. Astou avait aplati toutes mes cuillères à l'aide d'un pilon. Aïcha avait volé tous mes matériels.
J'étais épuisée car je ne pouvais même plus compter sur l'aide de mon cher mari. Ma belle-mère faisait tout pour que je me dispute avec Aziz et tout cela m'était insupportable. Je ne voulais rien dire à ma mère, car je l'avais longtemps vu souffrir chez mon père, mais jamais elle ne se plaignait. Malgré tout je restais forte pour mon fils. J'avais constaté que depuis sa naissance il y avait une certaine maturité qui m'envahissait de jour en jour. J'étais prête à lutter contre vents et marées pour un avenir meilleur, pour son avenir, car il était tout pour moi et il sera toujours tout pour moi. J'avais dit à Aziz que j'allais arrêter de cuisiner mais après avoir bien réfléchi j'avais décidé de le faire parce que ma mère aurait voulu que je fasse. Car si c'était ma mère elle ferait jamais cela. Je ne voulais pas devenir comme les gens qui vivent dans cette famille raison pour laquelle j'avais juste décidé de cuisiner. Je vaquais mes tâches avec l'aide de ma cousine Aminata. Le fait de me renfermer sur moi-même m'avait rendu grosse. Avant de me marier, je n'étais qu'une petite toucouleur qui était certes belle car tout le monde me le disait mais qui n'avait aucunes rondeurs. Après le mariage et après toutes les mauvaises choses que j'étais en train de vivre, toutes ces mauvaises choses qui m'étouffaient, j'étais devenue la grosse toucouleur. J'avais 22 ans mais ma morphologie montrait plus que mon âge
Ma mère ne me demandait jamais si j'avais des problèmes mais elle me disait toujours de rester forte. Mon père comme s'il lisait dans mes pensées, m'aidait financièrement et je lui en étais reconnaissante. Il avait eu raison quand il m'avait dit de continuer les études avant de me marier.
Je ne l'ai jamais écouté , je croyais qu'avec le mariage je pourrai enfin vivre en paix loin de ma grand-mère qui n'arrêtait jamais de faire vivre des malheurs à ma mère.
Jamais je n'aurais cru qu'un jour je deviendrai aussi malheureuse, jamais. Je me demandais si un jour je redeviendrai heureuse. Je me demandais si un jour je pourrais vivre enfin en paix. Je me demandais si un jour je redeviendrai la Rokhaya d'avant. Je me demandais si un jour je redeviendrai cette personne ouverte, cette personne vivante, cette personne qui croquait la vie à pleines dents. Mais je savais que jamais je ne redeviendrai cette personne, jamais. Ce qui me faisait le plus mal dans tout cela, c'était mon mari, celui pour qui j'ai abandonné ma famille, ma mère, mon père, mes amis, celui pour qui j'ai tout abandonné, il m'avait tourné le dos sans aucun scrupule c'est ce qui me faisait le plus mal.
Il n'écoutait que sa mère pour lui, moi je n'avais pas le droit de m'exprimer. Je devais tout le temps fermer ma bouche, pas le droit de m'exprimer, pas le droit de me défendre. À un moment donné, j'avais décidé de ne plus attaquer, mais j'étais à bout. Je ne pouvais plus supporter. Je ne pouvais plus regarder ces mégères me faire du mal à moi ainsi que mon fils. En faisant le bilan de tout ce que j'avais vécu dans cette maison , je m'étais dit que jamais je n'aurai du fourrer mon nez dans ce ménage. À chaque fois que je faisais mes prières, à chaque fois que mon front se posait sur terre, je demandais à Dieu pourquoi ce destin imprévisible

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