2-Crazy

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Cogne, cogne, je cogne à m'user les poings. Je ne voulais pas de gants, je voulais m'user les doigts jusqu'à avoir mal, jusqu'à saigner.

Son visage apparait devant mes yeux et je cogne encore plus fort. Mon coeur s'emballe. Ca fait du bien. Je voulais le cogner. Je voulais qu'il meurre sous la douleur de mes poings.

Je lâche un dernier gemissement et envoie l'ultime coup.

Je m'assois devant le punchig-ball, la rage me démangeant les yeux. Mes poignets me font mal, ils sont violets, mais ce n'est rien face à cette rancoeur à l'intérieur de moi.

J'entends des pas derrière, je me retourne immédiatement et pointe mon arme contre le corps.

— Oh du calme duchesse. Ce n'est que moi.

Je me force à rabaisser mon arme, même si depuis le premier jour, l'envie de lui en planquer une dans la tête me démenge les veines. Je n'ai pas confiance en lui, et ce même si le boss l'accepte.

Il marche à pas lent, il prend le temps de poser ses talons tel le roi de la jungle. Il est vêtu d'un pantalon noir mais je ne comprends pas l'enjeu de sa chemise noire déboutonnée.

Il l'enlève devant moi. Il parait plus mature que la première fois où nous nous étions vus, d'un oeil discret je contemple son corps. Pas mal. Pas mal, si j'étais toujours cette petite fille naive.

— Que faites vous là? demandé-je brusquement.

— Il parait que c'est vous qui m'entraînerez.

Je me relève brutalement et essuie la sieur qui dégouline de mon front. Evidemment, je dois me coller à cette tâche. J'attrappe mon sac de sport et le met à mon épaule. Il semble surpris.

— Vous n'avez pas entendu? C'est vous qui m'entrainerez.

— Je cède ma place.

— Ah oui? Laissez moi vous dire que vous n'êtes qu'une faible.

Il me suffit de cette simple phrase pour relâcher mon sac. Je m'avance vers lui le regard menaçant. Son corps n'est plus qu'à quelques centimètres du mien, il ne lâche pas mon regard. Evidement, désarmée, il peut faire le malin.

— Très bien, alors frappe moi, répliquai-je d'une voix forte et distincte.

Il fronçe les sourcils et installe une distance entre nous. Il reste sur sa réserve.

— Sans vouloir vous vexer, je ne frappe pas les femmes. On est pas à armes égales.

Je me retins de lui envoyer mon genou dans les couilles. Je lui envoie deux gants de boxes et me replace devant lui.

— En effet, il vous manque ces petits gants pour protéger vos mains de fillettes.

Je fais craquer mes doigts. Ce n'est pas parce qu'il est un ancien policier qu'il a le droit de se montrer si confiant. Je soutiens son regard et il fait de même. Je déteste que l'on me regarde de la sorte, je déteste qu'un homme veuille se montrer plus fort que moi.

— Je vous demande de m'entrainer à tirer, je ne veux pas me battre contre vous.

— Peur de se faire humilier par une fille?

Il détourne le regard. Je profite de cela pour passer ma main derrière son épaule. Je plaque son torse à ma cuisse sans abuser de ma force. Je place mon coude derrière son dos et le stabilise en moins de deux.

Il jure des choses incompréhensibles et je le lâche d'un geste brusque et distinct.

— En effet, on ne joue pas à arme égale, repris-je.

Dangerous Love( Terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant