Dangerous Love( Terminé)

4- Detail

J'arpente les rues de Londres à grande enjambée, la pluie fait rage, mes vêtements sont trempés.

Je m'embarque dans mon immeuble et aie la mauvaise surprise de découvrir ma porte d'entrée ouverte. Qui aurait osé pénétrer dans mon appartement ? Je ressens un mauvais pressentiment.

J'attache mes cheveux en queue de cheval et sort mon arme de sous ma jupe. Mon regard oscille entre la poignée de la porte et mes arrières.

Je pose un pied dans mon appartement et plie sur mes jambes. J'avance sans un bruit et mes nerfs se tirent. Je déteste que l'on joue à la souris avec moi. Je vérifie dans tous les recoins du salon que personne ne se cache. Ma concentration est à la pointe du paroxysme. Des gouttes de sueurs dégoulinent de mon front.

Je sursaute en entendant des bruits provenant de ma chambre. J'ouvre la porte soudainement et hurle.

— Plus un geste ou je te déglingue.

La personne face à moi semble tout aussi choquée que je le suis. Elle lève ses bras et je la regarde faire. Je suis ridicule, je baisse mon arme et m'élance dans ses bras.

Ma sœur, ma plus jeune sœur se trouve ici, et je ne rêve pas. Pour une fois, ce n'est pas un rêve. Je ne peux me retenir de glisser ma main dans ses cheveux, juste pour être sûr qu'il s'agit bien d'elle, non d'une illusion.

Elle me serre contre sa poitrine comme si elle voulait nos deux corps pour fusionner. Je ne pleure pas et ce même si notre dernière rencontre date de deux ans. Je ne montre aucune pointe de joie ou de tristesse, mais c'est mon corps incapable de la lâcher qui me trahis.

Yuna, elle ne peut s'empêcher de pleurer et de m'embrasser.

— Yuna, qu'est ce que tu fais là?

— J'ai décroché ma licence d'économie, je me suis dit que j'avais bien le temps de passer te voir...

Je la serre de toutes mes forces. Si quelqu'un m'avait dit que j'aurais à faire à ma petite sœur à nouveau je ne l'aurais pas cru. Elle m'avait pardonnée et je ne sais comment.

La dernière fois que nous nous étions vues, je sortais d'un club, j'étais en mauvais état moralement. Mes pensées embrouillées, j'avais mis un temps fou à me rappeler comment cette scène s'était déroulée, pourquoi était-elle partie, pourquoi du jour au lendemain je me suis retrouvée seule.

Flashback

J'ouvre la porte et titube de droite à gauche, je suis ailleurs totalement. Ma tête tourne, j'ai à la fois chaud et froid, ma vision est trouble, j'ai l'impression de voir des bulles d'eau de partout.

J'observe ma sœur assise sur le canapé. Elle est recroquevillée contre elle même, ses points sont serrés, ses yeux sont humides.

— Enfin là.

Elle me regarde, je suis étonnée de cette colère qui lui démange les yeux. Elle est une fille très calme et douce, alors la voir me porter autant de mépris me surprend.

Je tapote son épaule, et me mets à rigoler bêtement.

— Détends toi.

— Pardon ? Tu me demandes de me détendre ? Tu te fiches de ma gueule ? Je me faisais un sang d'encre !

Je soupire et me jette à même le canapé. Je suis exténuée. Mes jambes me répondent à peine.

— Je t'ai appelée une dizaine de fois, il y a eu cette fusillade près de ce quartier où tu étais. Tu n'as même pas daigné me répondre ! Je te croyais morte ! Mais en faite non, tu étais en train de t'amuser avec toutes ces merdes.