Dangerous Love( Terminé)

27-It's time.

Ça fait quatre heures que je suis cloîtrée chez moi et je me ronge les ongles. Ma manucure qui est d'habitude si taillée, si parfaite, laisse aujourd'hui place à un véritable champs de peaux mortes, ensanglantée sur les bords. C'est un véritable désastre. 

Pour être honnête, je n'ai pas versé une larme depuis que je suis rentrée, aucune. Je ne suis pas triste, je suis tout simplement tétanisée. Je fixe d'un œil déterminé mon carrelage blanc depuis des heures. Je n'ai rien mangé, je n'ai pas faim, je ne me suis même pas débarbouillée après cet immense stress, je ne me suis pas déshabillée, non. Je suis et reste la même morte vivante depuis des heures. Il n'y a aucun bruit, les vitres fermés me coupent de l'ambiance bouillante de Londres, seul le clic et le clac de mon horloge résonne. 

J'ai peur, je suis terrifiée. Je ne sais toujours pas quel est le sort de Cheyenne, ainsi que celui de Tyler. Je n'ai aucune nouvelle, ça commence à durer. Pourtant, voilà, je n'arrive pas à abandonner, à perdre espoir. Tyler n'est pas mort, c'est impossible, pas aujourd'hui alors que tout commençait enfin à aller mieux. On ne peut pas me priver de ma seule ivresse alors que pour la première fois, et depuis longtemps je vis. 

L'impossible nous parait toujours possible, pourtant cette fois je ne le veux pas. Je veux que le possible devienne impossible. 

Soudain, alors que je suis toujours perdue dans mon flot de pensées les plus maussades la sonnerie de mon téléphone portable retentit. 

Je me redresse aussitôt et sors de ma transe. Je retourne à la réalité bien vite, et je connais un long soulagement lorsque je vois que ce n'est qu'autre que Cheyenne. Mes yeux se ferment et je prends une longue respiration avant de décrocher. 

— Cheyenne ? 

— Ella tu es chez toi? m'interrompt-elle, le souffle court. 

— Euh... Oui oui...Pourquoi ? Tyler va bien ?

Je me relève immédiatement et commence à faire les mille cent pas. 

— Ella... chuchote-t-elle., 

— Quoi bordel de merde?

Un silence se fait et mon cœur se serre immédiatement.

— Ecoute, dépêche toi de m'ouvrir, je suis au pied de ton immeuble, me répond-t-elle simplement avant de raccrocher.

Je crois avoir traversé toutes les émotions possibles aujourd'hui, je suis toute rouge tant mon changement d'humeur a été extrême. Je me retiens d'exploser, je ne veux pas perdre espoir. 

Je m'exécute et dégringole en un temps records les escaliers étroits, typiques d'un immeuble anglais. J'ouvre la porte et immédiatement mon coeur se serre. 

Je contemple Cheyenne, qui boîte et qui peine à soulever Tyler, ils sont tous les deux recouverts par la cendre et épuisés. Je suis stupéfaite. J'ai à peine le temps de réagir, que Cheyenne pousse mon collègue dans mes bras. 

— Putain aide moi, crâche t-elle. 

Tyler semble vraiment mal en point, il semble consicent mais en met très peu du sien. Nous le portons ainsi jusqu'à mon appartement, avec peine, je semble être la seule en pleine forme physiquement. J'épargne alors cette lourde tâche qu'est Tyler à ma collègue. 

Je fais attention à ce qu'aucun voisin ne pointe sa tête puis referme ma porte derrière nous.

Cheyenne expire longtemps et durement puis  s'effondre contre mon mur.

—Qu'est-ce qu'il a ? Je demande précipitamment.

Ma collègue me lance un regard plein de haine, sans une once de douceur.