Dangerous Love( Terminé)

5-Secrets.

L'Angleterre, à fortiori Londres a toujours été une ville qui me fascinait. A mes dix-huit ans, je vivais à Sydney, en Australie. Nul ne pouvait se douter de mes origines du fait de mon caractère si froid.

Dès lors que l'on énonce l"Australie" les premières images nous venant en tête sont : Surf, Ambiance et soleil. Ce fut ma vie à une époque

Le caractère Londonien pluvieux est plus représentatif de mon humeur d'aujourd'hui. Il fait maussade,gris et froid, particulièrement en ce début d'hivers.

Cette ville est une sorte de gros chaud bouillant de culture, c'est une ville qui ne pourrait pas se définir à une seule catégorie ni à une race de personne, c'est une ville sans identité propre. C'est ce qui m'a séduite, j'avais l'impression qu'elle m'était destinée. Après toutes ces années, je ne sais pas qui je suis. Une vulgaire brune assoiffée de tuer ? Alors que j'en étais tout l'opposé plus jeune?

Je pose un pied  dans mon appartement et hume une délicieuse odeur de repas. Une douce odeur de crevette et de safran viennent chatouiller mon nez. Je dépose mon sac à main et déboutonne mon manteau beige.

J'arrive dans la cuisine et découvre ma sœur en tablier en train de cuisiner. Elle a des écouteurs sur ses oreilles et se dandine de droite à gauche au rythme de la musique. Je ne peux m'empêcher de tendre un sourire. Yuna a toujours été d'une humeur plus joviale que moi. Sa joie rend mon appartement un peu plus agréable.

Je me gratte la gorge et elle se retourne. Elle devient immédiatement mal à l'aise, peut être honteuse que j'aperçoive son cirque. Elle enlève ses écouteurs et me lance un regard peu assuré.

—  Oh, Ella, je ne t'aie pas entendue rentrer.

— J'ai vu ça, rétorqué-je. Tu fais quoi?

Elle prend un peu plus confiance et se retourne. Elle touille une casserole à l'aide d'une spatule.

  — Tu n'avais rien dans ton frigo, j'ai fait des courses.  Et là je nous prépare une paella !

Un rictus se dessine le long de mes lèvres. Je n'avais pas le temps de cuisiner, ni l'envie. Ce genre d'activité ne m'amusait plus. Je me faisais toujours livrer le repas à domicile. Je mangeais peu, à la fois parce que je faisais attention à ma silhouette et puis je n'en trouvais aucun plaisir. Je me nourrissais par force, pour ne pas que mon mental et mon physique faiblisse.

J'ai l'impression que Yuna ramène une bonne partie du soleil d'Espagne.

  — Tu peux mettre la table s'il te plait ? me demande t-elle.

Je plisse les yeux. Mise à part mon boss personne n'ose ou même n'a le droit de me demander un service ou de m'imposer quelque chose. Mes poings se serrent, mais je me souviens qu'il s'agit de ma sœur, et de personne d'autre.

Je me détend et hoche la tête. J'attrape deux assiettes, deux fourchettes et les mets sur la table.

Lorsque ma sœur arrive dans la salle à manger, la casserole à la main, elle recule et semble surprise.

— Même pas de couteaux? De verres?

J'hausse les épaules et elle soupire avant d'aller en chercher. Il ne faut pas non plus trop me demander.

Elle nous sert, dans le silence et je me jette enfin sur cette nourriture qui nargue mes narines depuis un bon moment. Je mâche et me surprends même à apprécier ce mélange de saveurs espagnoles dans ma bouche. C'est une explosion goûts et  et je ne peux m'empêcher de sautiller sur place tant c'est bon. Je ne m'attendais juste pas à un tel bonheur en bouche.