42-Me less you.

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Flashback.

Je tangue. Enfin, j'ai l'impression de tanguer. Je sens mon esprit partir, puis revenir, je recule j'avance. J'ai soudainement l'envie de tousser. Ma gorge me brûle dès lors, elle est sèche. Je tente de me relever mais je n'en ai pas le courage, une douleur au bas du ventre me fait légèrement souffrir. Je reste alors allongée et tente d'ouvrir les yeux, je n'ai pas beaucoup de mal, mais je me sens très fatiguée. Ma vision s'accommode lentement mais sûrement.

Ma tête se tourne vers le droite, seule, car je n'ai pas la force de la retenir, et j'observe l'endroit dans lequel je me trouve.

Je suis dans une chambre, toute rose, aux tons clairs et apaisants, mon bras est lié à pied par une perfusion, je me croirais dans une chambre d'hôpital de luxe.

Je force ma tête à se tourner vers la gauche, j'observe un mur dans lequel une fenêtre est implantée. Des rideaux m'empêchent de distinguer précisément ce qui se passe à l'extérieur de la pièce. Je plisse dès lors les yeux et reconnais bien vite ma mère.

Elle est bien apprêtée comme à son habitude, elle porte un grand chapeau bleu clair et une robe marinière moulante et décolleté lui arrivant au bas du genoux. Ses gants blancs et son petit doigt qui tend vers le haut sont symboles de sa grâce et de sa distinction en toute occastion. Ses cheveux noirs sont soigneusement coiffés sous sa coiffe. Pourtant, alors qu'elle est d'habitude si sûre d'elle et froide, je suis surprise de son expression du visage. Elle semble inquiète, elle semble avoir peur. Je le ressens de loin. Elle discute avec un homme habillé de blanc, je suppose, un médecin.

Que se disent-ils? Pourquoi suis-je allongée sur ce brancard aussi?

— Maman, chuchoté-je.

Ma voix est très faible. Elle ne peut guère m'entendre, la porte est fermée, mais je persiste.

— Maman, répété-je.

On ne m'entend pas. J'abandonne et décide de continuer d'observer la scène. J'aimerais me lever, mais je n'en trouve pas le courage, j'ai trop mal.

Soudain, mon père arrive et interpelle ma mère. Je ne sais pourquoi, elle n'ose point le regarder dans les yeux. Elle semble indécise. J'essaye de déchiffrer ce qu'ils se disent mais ces rideaux m'en empêchent.

Mon père enlace ma mère. J'ai l'impression qu'ils se rendent à un enterrement tant ils sont amorphes et hésitants.

Je détourne mon visage un instant car je ne vois pas l'intérêt de continuer. J'ai sûrement dû faire une chute de tension dans mon lit, c'est tout.

Pourtant, plus le temps avance et plus je me demande ce que je peux bien faire ici réellement, et pourquoi j'ai affreusement mal dans le bas du ventre, si bien que je suis presque paralysée? Où est Gabriel d'ailleurs?

Je sursaute lorsque la porte de ma chambre s'ouvre.

Mon père entre avec l'homme vêtu de tout blanc. La couleur de ses yeux bleus et ses cheveux blonds me frappent, il inspire la confiance, je n'ai jamais vu quelqu'un avec un visage si pur et souriant, c'est étrange comme sentiment

— Bonjour ma chérie, bien dormi? me demande mon père.

Je regarde à mes alentours.

— Papa ? Je fais quoi à l'hôpital ? Il est où Gabriel ?

Mon père ignore ma réponse puis s'assied tout en me souriant. C'est la première fois de toute ma vie qu'il a un geste si paternel envers moi: Il avance sa main vers ma chevelure et me caresse doucement. Je l'observe, stupéfaite par tant de douceur, ce n'est pas de son genre, mais je profite car ça me fait du bien.

Dangerous Love( Terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant