— Vous allez parler ?
— Puis-ce que je vous dit que je n'en sais rien.
— Les images de la caméra montrent pourtant bien le contraire.
Ils frappent brutalement la table autour de-laquelle je suis assise, les mains attachées dans mon dos et cisaillées par deux menottes trop épaisses pour mes poignets. Je contemple l'image sérieusement. Je me trouve sur cette photo dans un coin sombre, une capuche sur la tête, je semble défoncée, mes cernes sont nettement visibles, et mes yeux feignent de vouloir exploser tant ils sont rouges vifs. Je suis en train de fumer quelque chose qui me semble être tout sauf une cigarette. Une fille se trouve à mes côtés, qui je devine être Eva mais elle n'est pas reconnaissable. L'image est de mauvaise qualité et elle est de dos. Je présume que cette scène date d'hier, à la soirée.
— Qu'il y a t-il de mal ? Je fume, ne me faites pas croire que vous n'avez jamais touché ce genre de chose.
Cela suffit à ce que l'inspecteur me gifle une première fois. Je suis presque déçue qu'ils ne m'arrêtent que pour ça. J'aurais trouvé cela plus valorisant qu'ils m'arrêtent pour l'un de mes crimes. C'est rabaissant.
— Je ne sais pas à quoi vous jouez, l'inspecteur réplique, mais je déteste que l'on se foute de moi. Mademoiselle Thompson, dois-je vous rappeler que vendre et posséder de la drogue est interdit dans notre état?
Je soupire, exaspérée et usée par sa voix grave désagréable.
— Qui est votre fournisseur ?
Je ne peux m'empêcher de les regarder et de me demander s'ils sont sérieux. En m'arrêtant, je m'étais imaginée divers scénarios, craignant le pire, j'avais eu peur d'avoir foiré quelque part. Et non, on m'arrêtait à cause de ma possession de drogue. Ironie quand tu nous tiens...
— Je n'achète pas, je cultive cette drogue dans mon jardin. Je n'ai donc pas une tête à cela?
J'ose un sourire franc et hausse les épaules.
Pour réponse, j'ai droit à une autre gifle, je gémis de douleur, sa main est rugueuse et sèche. Je tente d'en faire impasse car ma colère commence à faire rage. Ces policiers n'ont jamais pu résoudre l'énigme de l'assassinat de mon mari et ni de mon viol, ils ne me croyaient pas. En revanche dès qu'il s'agit de la possession de drogue, ils s'enflamment. Je les déteste au plus profond de moi. Ce ne sont que des incompétents.
— Je vous jure, je vais porter plainte pour atteinte à ma personne, je hurle.
— Ouais c'est ça, pétasse.
Je serre les dents et bondis immédiatement. J'ai l'irrésistible envie de refaire le portrait à cet homme qui depuis le départ est tout sauf professionnel . Je suis vite arrêtée dans mon élan par un homme à mes arrières qui m'oblige à ne pas me révoler. Deux membres de l'équipe me retiennent fermement. Fait chier.
— Je n'ai rien à me reprocher.
— Très bien, vous n'y verrez alors pas d'objection pour rester ici, derrière les barreaux jusqu'à ce que votre esprit soit raisonné et que vous décidiez de coopérer.
Je geins de rage. Sont-ils fous ? Ils désirent m'envoyer derrière les barreaux uniquement pour cela? Je fulmine, je pensais que ma première fois serait pour une raison plus convaincante, je suis affreusement déçue.
Soudain, la porte s'ouvre, elle claque contre le mur et rend un bruit effroyable. Une femme noire d'environ la quarantaine entre, le visage fermé empli de colère.
— C'est bon, je prends le relais, vous ne savez définitivement pas comment vous y prendre avec les femmes.
Je dévisage la femme avec toute la haine que je peux lui porter à elle et ses collègues.
VOUS LISEZ
Dangerous Love( Terminé)
RomanceJe reçois des ordres :On m'indique le lieu, la date, la manière dont je dois procéder avant d'exécuter ce travail de basse besogne. Je le fais et sans scrupule. Je n'ai pas droit à l'erreur, ce n'est pas dans ma qualification. Depuis trois ans, je...