7-Fear.

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Cinq mois plus tard.

  — Patronne, un appel pour vous.

Je soupire et me détache de mon ordinateur. J'attrape le combiné et lance un regard à ma collègue.

— C'est ?

— Je n'en sais rien, c'est une italienne, elle ne fait aucun effort pour parler anglais.

Je relève les yeux au ciel et soupire. S'il y a bien quelque chose que je déteste, c'est lorsqu'un  client ne fait aucun effort pour parler anglais. Je ne parle que très peu l'italien, ce genre de langue plutôt "caliente" ne m'attire pas spécialement. Elle m'attire bien moins que l'allemand, le russe et le japonais.

  — Madame, j'écoute?

— Je vais vous porter en justice ! Vos sous-vêtements m'ont donné des brûlures sur la poitrine !

Du moins, c'est ce que je crois comprendre. Mon italien n'est pas parfait. Je suis surprise du ton sec et démarqué qu'use cette dame, mais aussi de sa requête. J'ai beau ne pas m'occuper de la conception de ces petits bijoux je sais qu'ils sont de très bonne qualité. Je ne porte que cela, ils sont à la fois confortable, très sexy et hypoallergénique.

Je regarde ma collègue froidement.

— Qu'est-ce que j'en ai à foutre de sa plainte?

— Marie est partie en vacances, c'est toi qui t'en occupe.

Je souffle longuement. Marie est ma co-assistante. Elle est la principale manager de notre firme de lingerie. Elle s'occupe du côté "angélique", si je ne m'abuse, de l'entreprise. Elle est au courant de l'organisation secrète que nous menons mais n'y participe pas. Son fils est tombé gravement malade il  y a deux semaines, et je suis la seule de confiance d'après elle, elle m'a chargée de la remplacer durant une semaine.

Cela ne me plait pas. Ces derniers mois mes recherches concernant les agresseurs de mon mari ont beaucoup progressées  mais cette semaine est un véritable frein. Je ne peux même plus y penser. Je travaille sur des choses dont je n'ai même pas la qualification. Je n'en pouvais plus, je n'avais même pas de diplôme de commerce, je n'étais pas qualifiée pour. Marie avait fait un mauvais choix, mais elle disait que cela était toujours mieux que ses petits toutous de salariés.

— Laissez moi vous dire que notre marque est de très bonne qualité, madame. Peut être faites-vous une allergie au contact du tissus?

— Je ne suis pas allergique madame! Je ne vous permets pas de sortir de telles âneries. Venez l'essayer, vous verrez que j'ai raison.

— Ecoutez, j'ai un service à faire tourner, j'ai d'autres choses à faire que d'écouter une cliente se plaindre de nos vêtements. Je ne viendrais pas à votre rencontre uniquement pour vos petits caprices. Comme on dit, une de perdue dix de retrouvées.

Ma collègue me jette un regard noir, elle ne semble pas satisfaite de ma réponse. La femme au téléphone commence à s'agiter et montrer son mécontentement, mais je ne l'écoute pas.

— Ella ! Tu sais très bien que notre clientèle est loin d'être d'un monde modeste. Cette dame serait capable de faire de la mauvaise pub pour notre firme. C'est ce que tu veux ? Cramer notre crédibilité auprès des riches?

Je regarde ma collègue tout en fronçant les sourcils. Il n'y a que moi qui vois que tout ceci n'a peu d'importance? Je n'en ai rien à foutre que son vêtement lui procure des brûlures.

— Calmez vous madame. J'enverrais l'un de mes employés.

— C'est vous que je veux, je ne paye pas de la qualité pour que vous m'envoyiez vos déchets.

Dangerous Love( Terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant