Dangerous Love( Terminé)

55-Only Human.

Trois ans, putain j'ai pris trois ans de taule.

C'est sûrement peu pour tous les abominations, les meurtres que j'ai commis c'est vrai. Mais je n'ai pas été arrêtée pour cela. J'ai été arrêtée pour tentative d'enlèvement volontaire d'un enfant de moins de dix ans.

Trois ans parce que je ne l'ai pas séquestrée et je me suis rendue volontairement à la police, mais c'était déjà beaucoup trop long pour moi. Trois seulement parce que les juges savent que je suis sa mère biologique et que je suis atteinte psychologiquement. D'ailleurs, cette histoire a fait grand bruit, l'histoire absolument touchante d'Ella Wellington qui voit son mariage s'effondrer devant ses yeux, qui ensuite revient tourmentée par des problèmes psychologiques et qui retire son enfant. Je crois que j'ai eu droit à de la clémence pour cela parce que c'est une histoire touchante.

Pourtant, ça n'a rien de touchant car j'ai tué mon mari, de mes propres mains.Evidemment ça ils ne le savent pas, et heureusement. Ils connaissent la première version de l'histoire...

J'ai pris aussi cent mille euros d'amende. J'ai été ruinée par ces conneries. . Cent mille ajouté aux frais excessifs de mon avocat et aux frais que j'ai demandé afin que l'enquête soit menée rapidement. Je ne voulais pas que mon sort tarde. Si je devais aller en prison, je ne voulais pas avoir à attendre.

Mais la peine la plus dure a sûrement été l'éloignement définitif de ma fille, je n'ai pas le droit de la voir, ni de l'approcher à moins d'un km. Si l'on me sait proche d'elle, je risque la prison définitive, et sans discussion. C'est dur car je sais que je ne pourrais jamais lui expliquer mon acte, je ne pourrais jamais m'excuser, car mon enlèvement va la traumatiser. C'est dur car nous nous quittons sur un non dit... Et j'aurais aimé lui dire, lui faire comprendre que je l'aime avant qu'on ne me l'enlève. Lui faire comprendre que ma maladie avait eu raison de moi.

Et puis voulez-vous savoir comment on traite un criminel qui a enlevé un enfant, en prison ? Affreusement mal!   Dès que j'ai posé les pieds dans cette prison, on m'a détestée. Nombreuses sont les fois où je me suis fait tabassée.

Au début, j'étais très sage, toujours dans mon coin, et je laissais faire, je n'avais plus la force de me révolter et je ne voulais pas faire rallonger ma peine. Je ne voulais pas montrer mon vrai visage diabolique. Et puis, j'ai compris comment fonctionnait le système, il suffisait de s'y prendre correctement, se bagarrer n'est pas interdit, il fallait juste ne pas être la première à frapper. J'ai fait voler des dents en éclats, et j'ai toujours réussis à ne pas me faire accuser d'avoir frapper la première. C'était de la légitime défense.

On me détestait encore plus car j'avais ce comportement de petite peste parfaite.

  Les femmes une fois compris que j'étais plus coriace que prévue, formaient des groupes dans le but de me violer.  Oui violer, non par des hommes cette fois, mais des femmes, révoltées par mon acte.   Ca change.

Là, j'ai commencé à frapper et beaucoup plus fort, combien de peine ai-je réussis à allonger de cette façon? Je suis devenue la petite terreur de la prison, et parce qu'on ne cessait de vouloir abuser de moi on m'a transférée dans une cellule protégée et isolée. Et c'était beaucoup mieux.

Enfin, mieux est un grand mot. Je me suis fait chier à mourir, je ne pouvais plus me battre, je n'avais de discussion avec personne et j'étais terriblement seule. Voulez-vous savoir ce que cela fait de vivre un an, seule, dans une cellule ? Ça déstabilise, ça déshumanise.

Je mangeais à peine leurs repas écœurant et m'ennuyais le long des journées.

J'ai eu beaucoup de temps pour réfléchir, beaucoup trop, pour encaisser toute ma vie.