chapitre 3 : Megan

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Je veux être la fille qu'il emmène à l'étage avec lui plutôt que celle qui le regarde partir.

Il me rend folle, dans le pire des sens possible. Chaque remarque, chaque sourire moqueur, chaque expression arrogante. Tout m'affecte, surtout le fait qu'il soit persuadé de me connaître alors qu'il se trompe du tout au tout à mon sujet. Ça me fout en rogne, et je pense pourtant que je serais incapable de lui dire non s'il s'approchait de moi maintenant pour me proposer de l'accompagner dans sa chambre.

Celle qui ne correspond pas à une petite fille riche comme moi.

Celle dans laquelle je me sentirais sans doute complètement à ma place.

Mais je ne sais pas si une nuit suffirait. Quand on a tellement envie de quelqu'un qu'on doit faire de gros efforts pour le cacher, une seule nuit de relâchement ne suffirait pas. S'il m'approchait maintenant et que je me laissais aller, je ne crois pas que je serais capable de continuer comme ça. Je ne pense pas que je serais capable de laisser ça à l'état de coup d'un soir.

Bon sang, je ne sais même pas si le sexe, avec lui, pourrait être insignifiant.

Je sais qu'une seule nuit ne peut pas faire de mal, mais je sais aussi que ça ne peut pas faire grand bien.

« Le sexe ne fait pas l'amour, Megan. Si tu veux te donner physiquement, à toi de voir, mais ne t'abandonne pas émotionnellement juste parce que tu es attirée physiquement par un beau gosse ou par ses muscles. Le vrai sexe, c'est le package tout entier. »

Et les paroles de maman me rappellent que c'est le package complet que je veux.

— Je crois pas t'avoir jamais vue toute seule.

La voix d'Aston me caresse la peau et fait dresser les poils sur ma nuque. Il s'assoit sur le tabouret à côté de moi.

— Ça n'arrive pas souvent. (Je tourne lentement le visage et croise ses yeux gris pour la énième fois de la journée.) Je pourrais dire la même chose de toi.

— Ça n'arrive pas souvent, répète-t-il avec un demi-sourire aux lèvres.

— Alors pourquoi tu es ici avec moi, plutôt que dans un recoin sombre avec ta compagnie habituelle ?

— Aïe, Megan. C'est de l'amertume que je perçois dans ta voix ? (Ses genoux effleurent les miens.) Me dis pas que t'es jalouse.

— Non, dégoûtée, je murmure en détournant les yeux pour qu'il ne décèle pas mon mensonge. Ne confonds pas l'amertume et la jalousie.

— Tu sais quoi ? (Il se penche plus près de moi et je sens son souffle chatouiller mes cheveux quand il approche ses lèvres de mon oreille.) Je crois que tu te mens à toi-même. Je te donne dix minutes, Megan.

Il se lève et disparaît. Je secoue la tête. J'ai besoin de secouer la tête – j'ai besoin de faire quelque chose pour cacher la tentation qui parcourt tout mon corps.

Sans un mot, Kyle me remplit un autre verre.

— Tu es bien calme, ce soir, dit-il en s'accoudant au bar devant moi.

— Il paraît, oui, je réponds avec un sourire.

— Ça fait bizarre sans Mad et Braden, hein ?

Je hausse une épaule.

— Un peu, j'imagine. Au moins, toutes leurs affaires sont réglées, maintenant. On peut tous reprendre le cours de nos vies.

Kyle ricane.

— C'est juste. Braden s'en est pris à tous les mecs de cette résidence quand elle est partie pour Brooklyn. C'était comme de vivre avec une femme qui a en permanence ses ragnagnas et, bon sang, c'est pour échapper à ça que je suis parti de chez moi. Quand elle les a, ma sœur est un vrai démon.

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