borderline ; jungkook [a.s]

1-壹

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J'ouvrais lentement les yeux, refoulant les brides de mémoires qui me revinrent à l'esprit. Oublier, tout oublier de lui. Voilà ce que je me répétais depuis maintenant quatre-vingt douze jours, mais rien n'y faisait ; congestionnée en l'ampleur des impactions de ces sentiments destructeurs. Je ne savais plus quoi faire de mes journées, je me sentais si vide intérieurement.

je me sentais si pathétique.

Dans un moment d'absence, je me demandais ce qu'il pouvait bien faire à cette heure ci, moi qui avait toujours su être à l'écart de son existence, une vulgaire spectatrice de son ascension vers le pénombre, semblant constamment le menacer, un sourire perfide aux lèvres. À une époque, cela avait eu don de me frustrer au possible, mais je m'y étais habituée au fil du temps. C'était la même rengaine, mais si cela savait contenter son seuil de plaisir, je saurais m'y plier. L'amour m'avait alors tout de même poussée à le suivre, et voilà désormais où tout cela m'avait menée.

Nos journées se résumaient au sexe, et je pesais mes mots. Mais aveuglée par mes sentiments, je n'avais pas su voir la triste réalité en face. Quelle idiote je faisais à présent. Dire qu'il s'était servi de moi, de mon corps pendant tout ce temps, à mon insu. Ce gars n'avait aucun scrupule pour quiconque, d'ailleurs il avait une sacrée réputation qu'il lui collait à la peau. Mais cela ne m'avait pas empêcher de passer au dessus. J'avais été d'une naïveté à en pleurer.

mais tout était terminée. notre histoire était désormais achevé.

D'un mouvement lasse, je me redressais, plongée dans mes souvenirs. Je traversais ma chambre d'un pas lent, les matins c'était vraiment pénible pour moi. Bien que cela ne me changeait pas de mon quotidien lorsqu'il faisait toujours partie de ma vie. En effet, la plupart des fois où je m'éveillais, il n'était jamais à mes côtés. Jamais.

M'installant sur le canapé, tenant un tasse de chocolat chaud d'un main, j'attrapais de l'autre mon cellulaire qui trônait sur la seule table de la pièce principale. D'un geste répétitif, je fis défiler l'actualité de mon facebook, puis ainsi fait, je répétais cela pour les autres réseaux sociaux.

Je reçus un message d'une de mes amies -répondant au nom de Nada- qui m'incitait vivement à la rejoindre ce soir en boîte. Alors que je m'apprêtais à décliner son offre, elle m'envoya de nouveau un message. Celui-ci me conseillant cette fois-ci gentiment de la rejoindre, sous prétexte que cela pourrait certainement me remonter le morale. Je soupirais devant mon écran, réfléchissant à sa proposition. Après tout, qu'avais je à perdre? Ça pourrait sûrement me changer les idées.

Pianotant sur le clavier de mon téléphone, je lui écrivais une réponse positive à sa demande. Nada m'assura alors que je ne serais pas déçue par cette virée qui -selon elle- serait des plus exaltante. Je souriais, pensive, puis délaissant mon portable sur le canapé, je me fis une promesse.