-❝ nos promesses demeuraient à jamais en un mutacisme sordidement intelligible. ❞
Un tee-shirt humide entre mes mains, j'en scrutais évasivement les pliures tandis que Phébus s'entêtait à m'embraser de ses rayons d'or bien impétueux - me semblait il particulièrement aujourd'hui. Le temps qui s'écoulait souhaitait assurément être à son affaire pour s'y complaire ; je subissais à dire vrai ses caprices. Un mois s'était écoulé et je ne l'avais plus revu depuis ce jour.
« je t'en demandais pas tant tu sais.Ainsi dit, je me tournais vers ses mots, épiant ouvertement son visage mais rien ne paraissait vouloir me lever le voile sur ses pensées. Je capitulais alors bien vite en haussant les épaules pour me redonner contenance ; je continuais de percevoir Jungkook constamment parmi nous, il fallait que cela cesse.
- si je te laissais seul à tes dépends, je serai pas sûr de pouvoir, ne serait-ce que poser un pied chez toi d'ici une semaine, raillais je d'un sourire alors que j'enduisais minutieusement du miel sur les coins acerbes de nos propres songes.
Il riait franchement et j'épanouissais mon sourire jusqu'au lieu de délices. Ces illuminations ne sauraient nonobstant perdurer, tout n'était constamment que querelle avec Chronos qui paraissait lors des jours cafardeux - où la crainte régnait impérialement sur nos consciences - pleinement jouir de son influence. Je me contentais alors seulement du sourire éphémère de Jimin, profitant de sa quiétude un instant.
- je te l'accorde, concédait il en croisant mon regard.
Je connaissais ces yeux dont le mal du siècle et l'effroi la plus pure s'y reflétaient constamment. Pourtant je n'en faisais rien ; il me l'abjurait sourdement et je le respectais.
- tu sais, reprenait il plus affable, j'ai la sensation absurde qu'il ne nous a jamais quitté, lâchait il finalement provoquant un cataclysme en mon cœur.
Lui dévoilant toujours mon dos, je voulais abolir ses yeux illusoires qui s'imposait affreusement en moi ; j'avais moi-même l'abjecte conviction de continuellement percevoir le Monde par ses prunelles. C'était cruel Jungkook, t'assignant comme bourreau de nos propres cœurs. La seule authenticité qui me liait foncièrement à son sourire semblait être la personne derrière moi, laissant le mutisme perdurer, un instant, un instant seulement.
- pourquoi tu t'entêtes à garder le silence alia? ça ne le ramènera pas tu sais?
Ce n'était pas moi qui en détenait cette habilité, nous le savions ; je ne disposais seulement de nos maux et beaux mots tant imprimés en ma mémoire tandis que ma foi sur notre aboutissement sonnait comme une catharsis embrumée pour sûr. Chronos nous rendrait Jungkook très prochainement, j'en étais néanmoins certaine.
Seulement mon cœur battait à tombeau ouvert et ma quiétude me délaissait presque instantanément. Je me craignais en toute vérité, bien plus que les vilenies enjolivées qu'il m'administrerait assurément lorsque je le retrouvais un jour. Et la raison qui se voyait me refuser impunément me rendait assujettie à tant de songes soucieux. Son unique présence pourtant abstraite, baignée à jamais dans la clarté de la Lune m'affectait ainsi abruptement : il était mon démiurge qui m'insufflait un soupçon de Souffle. Je n'étais plus sûr de rien désormais, je ne souhaitais plus même comprendre les raisons qu'il l'avait poussé à disparaître. C'était bien plus facile de jouer les ignorantes et délaisser ma curiosité quand tout semblait me faire défaut.
- sois de nouveau au Monde, confessait Jimin alors d'une voix laineuse qui me poussait dans un capharnaüm dont je n'osais plus en sortir de peur d'en déceler la portée, il est temps.
Ses paroles me châtiaient sourdement et je comprenais alors, tout prenait une teinte à mes yeux tandis qu'un sourire affable éclosait doucement en mon être. C'était ainsi que les choses avaient toujours été, demeurant éperdument immuables par moi-même ; Jungkook l'avait toujours su et semblait s'y prêter en une résolution qui ne laissait présager rien de bon ni de nitescent. Mon sourire perdurait cependant, tandis que cette fantaisie qui souhaitait désespérément entrevoir à nouveau ses yeux affables s'y reflétait frénétiquement en mes prunelles : je ne pouvais plus l'omettre, il me manquait cruellement et Jimin le savait.
- alia, énonçait il près de ma personne alors que je lui refusais jusqu'alors mon visage.
Cette fois-ci, dans une spontanéité quelque peu fugace, je me tournais vers lui, un léger sourire naissant finalement sur mes lèvres. Mais ses orbes m'en témoignaient un saisissement inébranlable, si bien que je n'avais su anticiper ce qu'il me dévoilait alors. Ce dernier voulait faire taire les songes qui l'assaillaient en couvrant de sa main ses yeux dès à présent omis par le Monde, et quelques pas suffisait pour regagner sa place occupé plus tôt - dont il semblait par ailleurs éprouver du regret pour l'avoir délaissé. Le mutisme pesait lourdement, me contentant de scruter sa personne, affligé par un vil crève-cœur dont j'ignorais premièrement l'origine.
Cependant, j'assimilais bien assez vite les raisons de cette affliction lorsqu'il laissait aller à vau-l'eau ses réticences à mon égard ; son humeur s'écoulant doucement sur ses joues, roulant sur ses mains pour chavirer le long de ses bras. Jungkook subsistait éternellement auprès de nous, bien trop vigoureusement lorsqu'on s'efforçait de le perdre de vue ; c'était inénarrable mais bien tangible lorsque j'observais Jimin, désarmé à tout jamais. J'en percevais davantage les collisions alors que je m'approchais, silencieuse, l'ataraxie berçant mes pas vers lui, me baissant doucement à proximité de sa personne, sans tenter de ruiner son sanctuaire plus qu'il ne l'était déjà.
Ses mains ne tardaient pas à se séparer de ses joues pour venir quérir ma personne, en une véhémence qui me dépassait soudainement. Ses bras s'emparaient dès à présent de ma nuque, son visage ruisselant par l'accablement et s'y engouffrant par la même occasion. Je m'abreuvais pour ainsi dire pianissimo de ses maux dans le plus grand des mutismes afin d'y reverdir un parterre de matérialité et nous y maintenir continûment. Mais rien ne semblait assez pour surcontrer le sourire de Jungkook qui vivait continuellement en nos esprits.
- je le sens doucement disparaître, murmurait il contre moi, fluet à souhait, c'est bien trop douloureux. »
Appareillé à mes songes comme une évidence, je me détachais doucement de l'être que j'avais tant chéri pour épargner sa magnificence sempiternellement. Seulement, je savais pertinemment que ce n'était pas la dernière que nous lâcherions les cataractes pour ses beaux yeux ; je me gardais seulement bien d'en effleurer l'idée à voix haute.
je continuais seulement d'abjurer que tu me reviennes irrémédiablement.
plus que 3chaps!! g hâte de voir vos réactions
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borderline ; jungkook [a.s]
Fanfic« alia, ne cesses jamais d'émerveiller mon monde. » l'éclat qu'émet la lune n'est qu'indirecte, elle ne subsiste en vérité qu'à travers le soleil. 「alikook serie, clair de lune」 - août 2016 ©khimairas