borderline ; jungkook [a.s]

20-念

—

❝ Mes sentiments s'accroissent à mesure des jours, et il est à présent si dur pour moi de faire part entre la réalité et le rêve. Mes songes s'entremêlent, se confondent, et il me semble ne plus posséder un semblant de contrôle sur moi-même. Je ne suis même plus sûr de pouvoir continuer à subsister auprès de toi ; mon existence me paraissant si fade, si morne. Jungkook, je t'en prie, ne lâches ma main pour rien au monde. ❞

« On est encore loin de la ville? »

À ces mots, je marmonnais une réponse évasive, qui ne su finalement apaiser ses ardeurs, suscitant d'autant plus son agacement. Un bras autour de mes épaules, voilà bientôt plus d'une heure que nous progressions lentement, sous un ciel voilé de multiple nuages, visiblement peu désireux d'y laisser filtrer quelques rayons dorés, darder nos corps épuisés par l'effort produit. Une légère pluie s'acharnait depuis une bonne heure, arrachant des grimaces de douleurs à Jungkook ; l'eau s'infiltrant en ses plaies n'ayant été convenablement traitées.

Malgré tout, j'essayais de me contenter de cette seule proximité qui ne comportait que quelques centimètres, me permettant pour ainsi dire de l'avoir auprès de moi, ne serait-ce même que pour un court moment. Ses doigts agrippant férocement mon t-shirt, dont le tissu collait effarement à ma peau, je retenais mon souffle lorsque je le sentis légèrement faiblir l'espace d'une fraction de seconde seulement.
« Ça va? Tu veux qu'on fasse une p-

- Alia, m'intima t'il subitement d'un ton sans appel.

Pour seule réponse, je gardais le silence, renforçant ma prise autour de son poignet. Un seul coup d'œil jeté au loin me fit alors prendre conscience qu'aucune pause ne devait nous être tolérer ; la route sinueuse semblait effroyablement interminable, produisant en mon être, une pointe de découragement qui s'insinuait douloureusement en ma poitrine, mais je n'en démordis pas. Du coin de l'œil, je le vis observer l'horizon sans grand intérêt, et chaque traits de son visage me prouvait qu'il n'était pas en état d'endurer d'avantage de malheurs qui ne nous était affligés.

- Jungkook.. prononçais-je, observant le bitume comme pour m'armer de courage, un jour tu cesseras de me préserver? soufflais je finalement en focalisant finalement mon attention sur lui.

J'apercevais son visage se tourner vers moi ; une distance minime nous séparait, mais cela ne semblait même l'ébranler, et c'était d'un regard neutre qu'il détaillait chaque parcelle de mon visage parsemées de petites gouttes translucides. Puis, fixant mes lèvres l'espace de quelques secondes, il détournait les yeux pour observer le sol, son souffle saccadé m'étant affreusement perceptible. Sa main venait négligemment écarter quelques mèches qui perlaient son front, et c'était dans un bref soupir qu'il scellait ses paupières.