Chapitre 22

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J'ai passé la nuit chez Thomas, je file vite chez moi pour m'habiller pour aller travailler, j'ai le cœur léger ce matin, j'ai envie d'avancer vers la lumière, sortir une fois pour toute de cette obscurité et noirceur qu'est ma vie. Je lui dirais ce soir en rentrant.

J'arrive au magasin en même temps que Lucas qui m'embrasse très fort. Nous nous faisons un café avant l'ouverture complète.

- Tu es restée chez Thomas hier soir ?

- Oui toute la nuit même

- Sérieux ne me dis pas à moi que tu ne l'aime pas ! dit-il en roulant des yeux

- Je ne le dis pas, oui je l'aime mais j'ai aussi peur de cet amour et puis il n'est pas partagé

- Ça je n'en suis pas sûre, si tu voyais comment il te mange des yeux !

- C'est juste de l'appétit sexuel, et il a un gros appétit crois-moi !

- Je ne veux pas connaitre les détails, dit-il en se bouchant les oreilles

- Je ne t'en donnerai pas t'inquiète pas chouchou

- Allez, en piste c'est l'heure d'ouvrir

Nous ouvrons le magasin et déjà il y a du monde qui attend devant. Nous n'avons pas une minute à nous, mais c'est toujours ainsi le début et fin de semaine. Aujourd'hui c'est moi qui m'occupe de la fermeture, il est tard mais je sais que Thomas fini tard lui aussi donc en me pressant un peu je peux arriver avant lui chez lui et lui faire la surprise, et lui demander s'il veut être ma lumière au bout du tunnel.

J'arrive et sors son trousseau de clés, j'ouvre la porte et je suis pétrifiée sur place, Thomas est là, je l'entends ou plutôt j'entends les vocalises de sa partenaire. Je voulais lui faire une surprise mais c'est moi qui l'ai eu. Il est avec sa copine, il n'a apparemment plus besoin de moi, j'ai l'impression de recevoir un coup de poignard en pleine poitrine, j'ai mal, si mal, je mords mes lèvres pour ne pas crier. Je referme la porte doucement et pars me réfugier chez moi.

Qu'est-ce que je peux être conne ! Je le savais pourtant que cela ne durait pas dans le temps, que tout est toujours détruit, broyé anéanti. Je pleure de rage et de colère de m'être faite avoir encore une fois. J'étais prête à me donner corps et âme les yeux fermés, il était ma planche de salut et à présent j'ai coulé.

Lui : Je l'ai entendu entrer dans l'appartement. Je n'aime pas faire ce que je fais mais c'est la seule façon que j'ai trouvé pour lui faire comprendre que je devais passer à autre chose. Je sais cela n'est pas très courageux de ma part mais je n'aurais jamais pu affronter son regard. J'aurais forcément craqué en chemin et lui aurait dit que je l'aime comme un fou après lui avoir fait l'amour et cela n'aurait servi à rien car elle reste fermé à tout et moi j'aurais morflé au passage. Ainsi c'est mieux, chacun sait où est sa place, même si j'aurais voulu que le mienne soit à ses côtés

Elle : Ma lumière vient de s'éteindre. Je suis dans le noir complet. Mon bonheur était trop fragile, trop récent, il n'a pas résisté. Je n'aurais pas le courage de le regarder en face. Comment vais-je faire ? Va-t-il essayé de rentrer en contact avec moi ? Si oui quand ? Va-t-il me dire qu'entre nous c'est fini ? Merde ! J'en ai marre de pleurer tout le temps ! J'ai toujours su que cela me mènerait là alors pourquoi être si surprise ? Pourquoi avoir si mal ? Parce que je l'aime plus que tout au monde, je l'aime comme une dingue, comme on aime qu'une fois dans sa vie.

Je crois que je vais déménager, changer de ville peut-être même de pays. Je vais vendre mon magasin, cela m'embête pour Lucas, des comme lui on n'en retrouve pas et en plus je le mets au chômage sauf s'il se sent de prendre la succession, faut que j'en parle avec lui. Nous verrons ça demain pour l'heure c'est douche et au lit.

Ce matin j'ai du mal à me lever, il faut dire que j'ai eu beaucoup de mal à m'endormir aussi. Je m'habille et prends un café avec un jus d'orange frais puis pars pour le boulot. J'ouvre le magasin et prépare du café. Lucas arrive et m'embrasse.

- T'as pas la tête des bons jours, ça va ?

- Non c'est fini avec Thomas

- Merde ! Je savais que tu allais en prendre plein la gueule, c'était couru d'avance !

- Dis-moi est-ce que tu voudrais reprendre le magasin ?

- Pourquoi cette question ? Tu me fais peur

- Je vais le vendre, il faut que je m'éloigne de lui

- Tu n'es pas obligée de vendre il te suffit de déménager

- Non ce n'est pas assez loin, je veux changer de ville ou de pays

- Putain tu ne fais pas les choses à moitié ! Et moi ? Je ne te verrais plus alors

- Je ne suis pas une grosse perte, tu t'en remettras, dis-je amère

- Calme toi, réfléchis à ce que tu fais, viens passez quelque jour à la maison si tu veux

- Oh non merci pour vous voir vous bécoter à longueur de temps, cela ne me remontera pas le moral !

- On sera sage promis ! Valentin serait heureux il t'estime beaucoup

- Moi aussi je vous aime ! Je vais y réfléchir !

Nous attaquons notre journée. Je repense à sa proposition, c'est gentil mais cela ne me suffira pas. Dire que c'est mon anniversaire dans quelques jours, génial ! Qu'est-ce que je veux comme cadeau ? Un Thomas c'est possible ? Pfff pathétique ! Au moment de la fermeture j'attrape Lucas.

- J'ai réfléchis à ta proposition et je la décline, par contre j'ai aussi réfléchis à ce que tu m'as dit pour la vente du magasin

- Et ? Tu vas faire quoi ?

- Je ne le mets pas en vente, pas tout de suite, je vais avant tout te le laisser en gérance et je vais prendre une année sabbatique

- C'est déjà mieux, me fais-tu assez confiance pour me confier ton bébé ?

- Les yeux fermés et puis on reste en contact bien sûr

- Tu peux me faire confiance, où iras-tu ?

- Je ne sais pas encore, nous ouvrirons plus tard demain comme ça on passera à la banque pour que je te donne procuration sur le compte de la société afin que tu puisses gérer les stocks

- On se retrouve devant la banque demain alors, bisous ma chérie prend soin de toi

- Bisous mon chouchou et embrasse loulou pour moi

- Il va être content de son surnom, crie-t-il en partant

Je crois que j'ai pris la bonne décision, maintenant reste à savoir où je vais partir, j'hésite entre la Belgique et l'Irlande, pourquoi pas les deux ? Faudra que je mette une annonce pour louer mon appartement. J'annoncerai mon départ à la famille lors de mon anniversaire. Thomas l'apprendra en même temps que les autres.

Voisin, et plus si affinitésOù les histoires vivent. Découvrez maintenant