Chapitre 6 : Le sans-abris

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Je suis sur le balcon avec Moh et Deen, eux assis sur des chaises et moi debout. On a passé la soirée à rigoler, ce qui je dois l'admettre, m'a fait beaucoup de bien.

-Pas d'keum ? Me demanda Moh, me faisant sortir de mes pensées.

-Pas d'keum, répondis-je doucement. Et c'est pas ce qu'il me manque, pensais-je très fort.

Deen se leva, nous tchecka et retourna dans l'appartement. Je pris place aux côtés de Moh, sur la chaise où était Deen.

-Et toi ?

Il tourna la tête vers moi avec un petit sourire en coin.

-T'es une curieuse toi Wesh !

-T'étais quoi il y a deux minutes ?

-Vas-y en plus c'est une vicieuse elle ! Non j'suis célib

Il rentra à son tour et je restais seul, sur le balcon. Voyant tous les autres défoncés et complètement bourrés, je décida d'aller marcher dehors comme pratiquement tout les soirs.

***************

J'inspirais l'air de la ville pour qu'elle entre dans mes poumons et soufflais bruyamment. Je passe devant un bar où il y a de la musique espagnole ainsi que des personnes qui dansent. Un homme me prend par le bras et m'invite à danser. Je n'ai pas le temps de réagir que je suis déjà sur la piste à essayer tant bien que mal à effectuer quelques pas. Je regarde l'homme qui me sourit et je lui sourit en retour même si je suis plus que mal à l'aise.

La musique s'arrête et mon danseur embrasse ma main puis me salue, toujours avec un grand sourire. Moi, je regagne ma petite marche nocturne, la tête plus vide et l'esprit serein. Ce moment m'a fait tout oublier, je me suis sentie libérée et totalement heureuse pendant un instant.

Je m'assois sur un banc,devant un vieux bar, à côté d'un homme qui semble être uns ans-abris. Je tourne doucement ma tête vers lui, il a d'immense cerne, une longue barbe, un bonnet bleu et un long manteau qui doit lui tenir chaud. C'est à ce moment que je me rends compte qu'il voulait sûrement s'allonger sur le banc et qu'il n'a pas pu étant donné que je suis à côté de lui. Je me lève sans perdre une seconde et m'excuse.

-Je suis désolé, dis-je en me levant.

-Oh, vous pouvez rester vous savez.... Sa voix est tellement faible que j'ai l'impression que ce qu'il vient de dire n'est que le fruit de mon imagination.

Je le regarde et il me fait signe de venir m'asseoir à côté de lui, ce que je fait.

-Qu'est-ce que fait une si belle jeune femme dans les rues de Paris un Jeudi soir ?

Ça remarque me fait rougir, je n'ai jamais vraiment apprécié l'image que je dégageais, je ne me trouve pas spécialement belle.

-Je cherche des réponses, j'essaye de me vider la tête, je marche...

-J'aimais bien faire ça moi aussi quand j'étais plus jeune, ajoute-t-il d'un air nostalgique.

-Vous devez sûrement vous dire que ça me passera.....

-Non, moi je ne le fait plus parce que l'on sait tout les deux que ça ne me sert plus à rien aujourd'hui.

-Je ne sais pas si un jour je pourrais arrêter de le faire....Si je le fais, c'est parce que j'en ai besoin, que ça me permet d'oublier les merdes de la vie et je ne sais pas si ça s'arrêtera un jour....

-Tu m'as l'air négative toi. Regardes, moi c'est sûr que je peux me demander si ça s'arrêtera un jour, mais toi, tu as un avenir, tu es jeune, tu as toute la vie devant toi. Moi je peux crever à tout instant et je sais que je n'aurais pas profité de la vie comme il se doit. Les regrets c'est ce qu'il y a de pire ma p'tite....

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