Toute une vie

Chapitre 33: Je t'aime

Une fois les pieds à terre, Ken sortir une lampe torche de sa poche et l'alluma, nous permettant de distinguer un peu plus l'endroit où l'on se trouvait.

-C'est pas un peu dangereux comme ça dans le noir? Me hasardais-je à lui demander.

-Si....t'as peur?

Après de longues secondes d'hésitation, je lui répondis dans le plus grand des calmes:

-Non.

-Tiens! Me criait-il en me balançant une autre lampe, m'arrachant un léger sursaut.

Malgré nos deux lampes, on ne distinguait pas grand chose, mais du si peu que j'en voyais, je trouvais ça magnifique.

-C'est incroyable comme endroit....

-Et encore, t'as pas tout vu. Si on a de la chance, on devrait tomber sur un squat dans lequel on passait nos journées avec les gars.

Je me rapprochais de lui, de manière à ce que nos deux corps se touchent. Même si le passage dans certains couloirs étaient assez étroits, je voulais le sentir à mes côtés.

-J'arrive pas à croire que vous faisiez ça avec les gars quand vous étiez petits....

-Pourquoi, tu faisais quoi toi? Me demanda-t-il tout en continuant de s'aventurer dans les catacombes.

-Euh, je sais pas, j'allais au parc avec mes amies.

-Pfff, le truc bien cliché, répondit-il avec ironie.

-Tais-toi....

Je lui fit une légère tape sur l'épaule et il s'arrêta net.

-Quoi?

-C'est là.

Il m'indiqua de sa main libre un sombre passage semblant mener à d'autres étroits couloirs.

Sans plus un mot, il traversa ce fameux passage et je n'eu pas d'autre choix que de le suivre. Je me rendis alors compte que nous nous trouvions dans une petite pièce, remplie de vieux fauteuils, de coussins et de posters affichés au mur.

-C'était votre "repère"?

-Si on veut, on venait surtout ici pour fumer et boire....c'était pas très malin....

-C'est un peu glauque comme endroit....mais j'aime bien, déclarais-je doucement, tout en contemplant l'originalité de ce lieu.

Ken s'avança dans la pièce, me laissant quelques temps en retrait avant de m'inviter à le rejoindre. Il venait d'allumer plusieurs bougies qui étaient restées ici depuis tout ce temps. L'éclairage était donc minimum. Puis il s'asseya sur un vieux fauteuil plein de poussière et me fit signe de prendre place à ses côtés. J'étais un peu gênée mais me décida tout de même à m'asseoir sur sa jambe droite. Ses mains se placèrent automatiquement autour de ma taille.

Le silence qui pèse dans la pièce est lourd et je n'aime pas ça. Je décide alors de le briser:

-Tu comptes dire quoi au gars demain?

Il met plusieurs minutes à me répondre.

-Que j'étais au stud'....c'est un peu vrai.

Je me retourne pour lui faire face mais avec le peu de lumière, je n'arrive qu'à distinguer partiellement son visage. Pourtant je sens qu'il me regarde mais je ne baisse pas les yeux, parce que je sais qu'il ne me voit presque pas.

-T'es belle....finit-il par ajouter.

Je sens mes joues virer au rouge et comme à chaque fois qu'il est comme ça avec moi et je me met à stresser.