Chapitre 2 : J'en ai besoin

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Je les cherche partout mais impossible de mettre la main sur ces foutus anti-dépresseurs. Ça fait à peu près 5 mois que j'en prends tout les jours pour tenir le coup mais personne n'est au courant et c'est tant mieux.

-C'est ça que tu cherches?

Je me retourne délicatement et trouve ma meilleure amie en pyjama devant la porte de ma chambre avec une petite boîte dans les mains.

Je m'approche d'elle et plus je m'en rapproche, plus je perçois de la colère dans ses yeux.

-Donne moi ça!

-Ça fait combien de temps que tu en prends ?

Je n'avais absolument pas envie de lui répondre.

-Fait pas chier Ley!

Elle me regarda pendant de longues minutes qui me semblaient des heures puis me tourna le dos et se dirigea vers la cuisine. Je la suivais pour voir ce qu'elle allait faire mais elle me ferma la porte au nez.

-Putain! Lâchais-je en donnant un coup sur la porte.

Elle ressortit peu de temps après, les mains vides.

-Elle est où la boîte?

-Je l'ai jetée et j'ai pris soin de détruire chacune de ces petites merdes pour être sûr que tu n'allais pas aller les reprendre !

-Mais mêle toi de tes affaires putain ! Qu'est-ce que ça te fais que j'en prenne ?

-J'ai pas envie de voir ma meilleure amie se bousiller la santé pour je ne sais quelle connerie encore !

Un long silence remplit de sous-entendus que je n'appréciais pas se propageait dans la pièce.

Leïla vint s'asseoir à côté de moi et après de longues minutes me dit :

-Qu'est-ce qui va pas ma puce ?

Je sentais les larmes monter alors pour ne pas craquer devant elle et pour ne pas avoir tout à lui expliquer, je me leva en furie et quitta l'appartement d'une traite.

-Rose ! Hurla ma meilleure amie mais je ne me retournais pas, je courrais le plus loin possible.

*********


Il n'était pas loin de 22h et j'étais restée toute l'après-midi sur les quais de la seine à contempler le paysage et à réfléchir. Il n'y avait quasiment plus personne à part quelques passants qui se promenaient. Je me sentais à peu près bien même si j'allais très mal. Je viens souvent ici quand je veux m'isoler et que j'ai des idées noires car cet endroit m'apaise. Je ne sais pas comment je vais faire lorsque je vais rentrer, je ne sais même pas si je vais rentrer. Devoir affronter Leïla et tout lui expliquer, je ne pense pas que je le pourrais. « Arrête de réfléchir, laisse-toi aller » me disait ma conscience mais je n'arrivais pas à le faire. Et ces foutus médicaments m'aidaient à le faire, ils m'aidaient à aller mieux et à ne plus penser.

Mon téléphone sonna, ce qui n'avait pas été le cas depuis très longtemps. Je soufflais à l'idée de découvrir qui m'appelait même si je savais déjà qui était la personne. Le nom de Leïla s'afficha sur mon écran et je raccrochais.

-On répond pas au téléphone.... me souffla une voix derrière moi, ce qui me fit sursauter. La personne s'asseya à côté de moi, je le regarda furtivement et le reconnu,le « connard ». Je n'avais pas la force de lui demander de me laisser alors je décidais de faire comme si de rien était.

-C'est beau ici, j'aime bien venir là pour écrire mes textes.

Je tourna ma tête en direction de Ken et il regardait au loin. C'est à ce moment que je me rendis compte que son visage était parfaitement bien dessiné, que ses cheveux plaqués en arrière lui donnait un air d'assurance et que sa barbe et sa petite moustache lui allait à ravir. Mon dieu, pourquoi avais-je ces pensées ?

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