Toute une vie

Chapitre 24 : On a jamais été amis

Aujourd'hui, nous étions tous réunis chez Moh pour fêter la sortie de son E.P qui venait tout juste de sortir. Tout le monde était présent et ses nouveaux morceaux passaient en boucle dans l'appartement. Sneazzy n'avait pas menti, c'était du très lourd. Même moi qui n'écoutait pas forcément du rap ou qui ne m'y connaissais que très peu, appréciait.

-Tu kiffes ? Me demanda l'intéressé.

-J'adore !

Il me souria de toutes ses dents et s'empressa aussitôt d'aller réprimander Antoine parce qu'il venait de renverser un verre. Je décida alors de m'installer aux côtés de Deen, Alpha et Doum's sur le canapé.

-Psst !

Je me retourna vers la personne qui venait de me chuchoter ça, Doum's qui ajouta tout bas :

-Téma les deux là-bas !

Je fus alors extrêmement choquée par ce que je venais de voir. Je n'y croyais pas, à quoi jouait-elle ? Leïla était assise de façon aguicheuse sur Mekra et ils s'embrassaient à pleine bouche. Je mis plusieurs minutes à reprendre mes esprits mais je ne comprenais toujours pas. Si j'allais la voir, elle m'enverrait sûrement bouler (d'autant plus qu'elle a de l'alcool dans le sang) alors je préférais laisser couler et décidais que je lui en parlerais au bon moment. Malheureusement, si je voulais passer une bonne soirée et oublier ce que j'avais vu, il allait falloir que je retrouve ma bonne vieille amie, l'alcool.

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Malgré le nombre de verre que je m'étais enfilé, je tenais bon et ne me sentais pas si mal que ça.

-J'te paye un verre ?

Un frisson parcouru mon corps tout entier, j'avais reconnu sa voix.

-Non merci. Affirmais-je sèchement.

-Tu comptes me faire la gueule à vie ?

Je soufflais d'énervement, pourquoi n'allait-il simplement pas emmerder d'autres personnes !

Il se baissa de manière à ce que son visage frôle mon oreille.

-Je t'ai déjà dit que j'étais quelqu'un de borné ?

Je souriais légèrement mais je ne voulais pas lui montrer qu'il me faisait de l'effet alors je l'effaça automatiquement de mon visage. D'un coup, il se remit debout et me prit par le bras, m'entraînant dans un coin plus discret, où il n'y avait personne.

Ne voulant pas me laisser faire, j'essayais de le repousser mais il était plus coriace que moi et je devinais qu'avec l'alcool que j'avais dans le sang, je n'étais pas capable de grand chose.

-Lâche moi Ken !

Mais il n'obéissait pas, au contraire, il me poussa doucement contre le mur et approcha son si beau visage du mien.

-T'es pathétique, déclarais-je en rigolant.

-Dis moi que t'en as pas envie.

-J'en ai pas envie, lui répondis-je avec un grand sourire.

-Redis-le ?

-J'en ai pas....envie.

Nous étions seuls, son regard plongé dans le mien et le mien dans le sien, je croyais me perdre. Soudain, j'aperçu ses lèvres se rapprocher de plus en plus des miennes, ce qui me fit stresser. Mon cœur s'emballa et quand nos visages se collèrent, je ne contrôlais plus rien. Ses mains passèrent délicatement dans mes cheveux, les ébouriffant et les miennes ne cessaient de faire des petits va et viens sur ses épaules. Ce baiser n'était pas comme ceux que l'on avait échangé auparavant, non, celui-là était différent. Je savais que ce que nous faisions n'était pas bien, pour autant, je n'arrivais pas et je ne voulais pas briser ce moment. Je l'écartais gentillement de moi, de manière à ce que je puisse ouvrir la bouche pour lui parler.

-Ken, je veux pas tout gâcher....on est amis !

-On a jamais été amis.

Je n'eu pas le temps de répondre qu'il replaça ses lèvres sur les miennes et approfondissait le baiser. Sa langue se faufila dans ma bouce et dansait avec la mienne. De temps en temps, je soupirais de désir et devenait automatiquement rouge quand je comprenais qu'il l'avait entendu. Ses mains passèrent délicatement sous ma robe et me carressèrent les cuisses avant de me soulever, ce qui me fit lacher un petit cri de sursaut. Il poussa la porte qui se trouvait derrière lui tout en continuant à m'embrasser et s'arrêta brusquement en me reposant d'une façon pas du tout délicate au sol. Je ne comprenais pas son geste jusqu'à ce que je me retourne et découvre Leïla et Mekra, nus dans un lit.

-Merde, déclara Ken en écarquillant les yeux.

J'étais plus que choquée: d'une part parce que je venais de surprendre deux personnes en plein acte mais d'une autre parce que c'était eux.

Ken me prit par les épaules et me tira vite hors de la pièce. Nous étions tout les deux gênés et n'osions dire quelque chose.

Leïla m'avait pourtant assuré qu'elle avait fait une croix sur Mekra et lui aussi, d'autant plus qu'il a une copine !

-On en était où ? Demanda Ken d'une façon extrêmement enjoleuse en se plaçant devant moi mais tout cela m'avais refroidi.

-Nul part Ken.

Il se recula légèrement, comme si je venais de le blesser, ce qui n'étais pas du tout mon intention.

-Donc tu m'chauffes et puis d'un coup tu décides qu'on arrêtes ?

Je soufflais bruyamment d'éxaspération pour qu'il comprenne que justement il n'avait rien comprit.

-Je t'ai pas chauffé ! C'est toi qui est venu vers moi et ça j'ai toujours pas compris !  Un coup tu m'embrasse, un autre tu ne m'ignore et le lendemain tu me ré-embrasse ? Explique moi Ken !

-Putain mais y a rien a expliquer c'est comme ça ! J'arrive pas à faire semblant quand je suis avec toi, moi même je comprend pas. Tu me résistes et ça m'attire !

Je passa ma main sur mon visage et me laissa glisser contre le mur.

-Pourquoi est-ce qu'on s'engueule toujours quand on est dans la même pièce ? Me hasardais-je à demander plus pour moi que pour lui.

-Parce qu'on se supporte pas, non ?

-J'ai pas envie de me prendre la tête.....

-On a qu'à dire qu'on se prend pas la tête.

Je le fixais désormais, un petit sourire sur mon visage. J'aperçus le sien se dessiner aussitôt qu'il avait vu le mien et c'est à ce moment-là que je compris. Compris qu'il avait raison, on avait jamais été amis....

Chapitre un peu plus court que d'habitude, je m'en excuse mais le prochain arrive très bientôt !

Gros bisous !!

PastelFiction