La Sous-Estimée

Chapitre 33.

Point de vue de Abdoulaye.

Solange et l'alcool ? Plus jamais je la ferai boire ! Elle est devenue hystérique et ça, devant tout le monde même si le bar n'est pas plein tel un vrai samedi soir à presque minuit.

« Pourquoi tu m'as laissé hein ? Avec un gosse dans le ventre alors que toute ma famille m'avait rejeté parce que tu m'as fait l'amour comme un fou.

– Solange, calme toi ! Tu ne tiens presque plus debout !!!

– Garçon ! Une margarita bien fraîche, hurle t-elle la main levée.

– Non non non Solange tu as assez bu comme ça ! Je te prends une chambre d'hôtel.

– Non laisse moi crever ici... J'ai l'habitude de me faire abandonner par l'homme que j'aime. »

Elle est bourée, je ne vais certainement pas écouter ce qu'elle est entrain de me dire ! Je sors de mon porte feuille deux billets de cinquante euros en disant au barman de garder la monnaie.

(...)

On arrive enfin dans la chambre d'hôtel que j'ai prit pour Solange. J'ai dû la soulevé, elle était crevée à force de me raconter mille et une conneries dans la voiture.

Je la pose délicatement sur le lit en retirant ses chaussures. Elle dort toujours à point fermé comme un énorme bébé et dans cette position je la trouve ultra craquante.

Son téléphone ne faisait que de sonner, je l'ai prit dans son sac et l'écran affichait une "Lynda" avec la photo d'une fille au bras de Gianco Ferre. Alors je décrocha.

Conversation téléphonique :

« Allô, commençais-je.

– Maman ? Tu es où ? Tu étais censée revenir à la maison depuis un certain bout de temps. »

Mon coeur c'est tout de suite arrêté. Je suis entrain de parler avec ma fille qui est à priori mannequin. Comment ce fait-il que Solange ne m'ait rien dit à ça lorsque je lui ai demandé ses activités ?

« Salut Lynda, je suis un collègue de ta maman et elle a bu beaucoup de verre. Pour pas qu'elle fasse une bêtise au volant, je l'ai ramené chez moi.

– Ramenez la moi saine et sauve s'il vous plaît.

– Ne t'inquiète pas.

– Il n'est pas nécessaire que j'envoie quelqu'un la chercher ?

– Heu, reflechissais-je, non je crois que d'ici demain matin elle sera en condition de rentrer seule donc...

– Ok ben, prenez soin de ma mère hein.

– Sans souci. Passe une bonne soirée.

– Merci beaucoup à vous aussi. »

Fin de la conversation téléphonique.

Pour la première fois de ma misérable vie je viens de parler à ma fille. Elle n'a pas l'air désagréable au contraire elle est hyper bien élevée. Solange a fait du bon boulot.

D'ailleurs, il faut que je règle mes comptes avec elle. Solange fait tout pour ne pas que je parle à ma fille. Si je l'ai bien fait boire, c'est pour avoir toutes ses réponses.