Un Ange De Voeux

Calvaire et mots d'amour

Talia reprit doucement connaissance. Elle voyait d'abord flou puis sa vision s'aiguisa.
Elle était attachée aux poteaux qu'elle avait vu en arrivant. Luka était à sa droite et la regardait, inquiet.

—Talia! l'appela-t-il en chuchotant.

Sa tête lui tournait soudain violement et elle revit légèrement flou. Les contours du visage de Luka n'étaient plus les même et il se remplaça par celui de sa mère.

—Alors ma chère, on emporte les enfants des autres? On les sauves alors qu'on ne peut même pas se sauver soit-même?

Quoi?! Me sauver moi-même? Mais qu'est-ce qu'elle raconte?!

—Tu vas subire le prix de tes actions, au fouet.

Elle insista sur les derniers mots pour bien lui faire comprendre qu'elle allait y prendre du plaisir.
Talia eu un frisson de danger et de peur intense, qui se calma quand elle revit le visage de Luka devant le sien.

—Talia, elle t'a drogué! Tout ce que tu vois n'est qu'une illusion, tu ne dois pas les écouter!!!

Cependant, elle ne pu se demander si elle n'avait pas raison. Que "se sauver soi-même" voulait dire vraiment? Elle y réfléchirais plus tard. Le plus important était de...

La femme hargneuse réapparut, en chair et en os cette fois, un long ruban de cuir à la main.

—Talia, serre les dents, la drogue va rendre tes sens plus aiguisés!

Ah? Bah tant mieux alors!!

Mais elle était loin d'imaginer ce qui l'attendait.

La femme prit position derrière elle et fit claquer son fouet plusieurs fois pour l'apeurer.
Pourtant, Talia ne sentais pas la peur qui engourdissait ses membres, elle percevait les claquements du fouet avec la plus grande des précisions.
Un coup à sa gauche, un coup à sa droite. Et rebelote. Toujours le même mouvement, si bien qu'ils en devenaient prévisibles.

Mais le dernier coup, elle ne le vit pas venir.

Il claqua sur son dos.

Hurlement déchirant éteint au fond de sa gorge. Et se cambre d'un coup, les yeux révulsés et injectés de sang. Il lui déchire le dos, sa chaire brûle, elle panique soudainement, elle force d'un coup sur ses bras pour se défaire de ses menottes, pour ne pas subire une nouvelle fois la souffrance insupportable. Ses oreilles sifflent et son sang lui monte à la tête.
Elle n'arrive plus à penser, elle cherche désespérément autour d'elle de l'aide, en vain. Le souffle lui manque et elle n'arrive plus à respirer.

—Taliaaa!!!!!

Elle ouvre les yeux d'un coup et l'air entre dans ses poumons en un flot. Cette fois, il y en a trop.

Enfin, elle respire normalement et tout redevient normal.

Mais elle a à peine le temps de souffler qu'un deuxième coup arrive. Il est aussi atroce que le premier. Il lui coupe le souffle. C'est horrible.
Là, elle pensa qu'elle préférait mourir plutôt que de subire encore une fois cette brûlure. Sa chaire par en fumée dans son dos.

Elle tira sur ses poignets, les tourna dans tous les sens pour les retirer de ses entraves.

C'est alors qu'elle rugit. Ce rugissement lui déchire la gorge et lui fait atrocement mal. Mais cette douleur, comparé à la brûlure, lui fait du bien.
Bientôt, a force de coup de fouets, qui devenaient plus douloureux les uns que les autres, à force que rugissements, plus profonds les uns que les autres, un goût acre de fumé lui parvint aux narines, ainsi qu'un goût de sang lui coula dans la bouche.