Prologue

552 33 37
                                    



Oups ! Cette image n'est pas conforme à nos directives de contenu. Afin de continuer la publication, veuillez la retirer ou mettre en ligne une autre image.


   ~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~


    Au début, il n'y avait que le Chaos, un tout incommensurable au sein duquel les quatre éléments : le Feu, l'Eau, la Terre et l'Air étaient mélangés.

    Puis avec le temps, dans cet abîme béant, de nombreux mondes se créèrent dont Angard.

    Des entités prodigieuses naquirent des quatre éléments, puis façonnèrent les différents mondes pour que ceux-ci puissent y accueillir la vie sous toutes ses formes.

    Durant des milliers et des milliers d'années, les titans de la création honorèrent la nature et protégèrent avec magnanimité chaque créature vivant dans les cieux, les montagnes, les terres ou les mers qu'ils avaient engendrées.

    Angard fut longtemps un merveilleux havre de paix empli de magie, puis vint l'ère des hommes qui battirent de grands royaumes et érigèrent des frontières.

    Un jour, les entités disparurent, remplacées par les hommes et oubliées de ces derniers.


~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~


Quelque part dans le vaste monde d'Angard.


Au sommet de son donjon, sur la terrasse extérieure, la sorcière Iorga contemplait la forêt voisine qui perdait aux lueurs crépusculaires ses éclatantes couleurs vertes.

— Je sais que tu es là ! dit-elle avec fermeté. Que me veux-tu ?

Un homme d'un âge mur, vêtu d'une longue tunique noire, surgit de l'ombre puis s'agenouilla pour marquer son respect.

— Maitresse, annonça l'individu la gorge nouée. C'est au sujet des manuscrits à traduire que vous m'aviez remis.

Il marqua un court silence avant de reprendre.

— Avez-vous lu les interprétations ?

— En totalité ! répondit Iorga d'un ton sec.

La sorcière ne prit pas la peine de se retourner pour regarder son disciple. Elle fixait la cime des arbres qui renvoyait des reflets cuivrés, soulignés par la lumière rasante du soleil presque éclipsé.

L'homme prit une grande inspiration. Son anxiété était à son paroxysme.

— Toutes ces choses narrées et détaillées dans ces anciens textes ne peuvent pas exister.

Iorga ricana.

— Nous vivons dans un monde où la sorcellerie et la magie blanche rythment depuis toujours la vie des peuples de tous les royaumes d'Angard, dit-elle. Tout est possible. Il y a ce que l'on voit, ce que l'on connait, et il y a le reste.

— J'en suis conscient et il a été prouvé maintes fois que des étrangetés pouvaient exister.

Le serviteur de la sorcière fit une pause puis ajouta :

— Cependant, ce qui est révélé dans ces écrits dépasse tout entendement !

Iorga fit un bref geste de la main, en guise d'agacement.

— Je n'ai que faire de ton avis !

L'homme déglutit avec difficulté. Il serra tant la mâchoire que cela en devenait insupportable.

— Ton travail de traduction étant fini, informa Iorga à son sujet. Je te libère à présent de tes engagements envers moi.

— Je... je suis libre de partir ?

— Bien sûr.

— Aurai-je ce que vous m'aviez promis ? évoqua fébrilement le disciple.

La sorcière demeura silencieuse un instant, son regard s'attardant sur les nuages qui se bousculaient autour de la lune.

— As-tu parlé de tes travaux à quelqu'un ? demanda-t-elle d'une voix glaciale.

— Non... non ! Soyez sans crainte. Je vous serai toujours loyal et resterai votre adepte le plus dévoué.

— J'en suis ravie !

Le serviteur était terrifié.

— J'ai œuvré seul, balbutia-t-il. Il n'y avait que moi qui pouvais interpréter ces écritures transcrites dans ce dialecte inconnu.

Iorga tourna la tête puis sourit.

— Si je t'ai sorti de ton trou à rat dans lequel tu croupissais et que je t'ai fait venir jusqu'à moi, c'est que je n'avais aucun doute sur tes capacités à réussir. Je te remercie pour ton aide précieuse.

Les yeux menaçants de la sorcière terrorisaient l'homme. Lorsque celui-ci voulut se mouvoir, ses muscles ne réagirent pas. Il était maintenu dans sa position par une force invisible et oppressante.

— Pourquoi suis-je immobilisé ? cria-t-il paniqué. Je vous en prie...

— Erdnec senneived ut euq ec à'uqsuj elurb, formula Iorga sur un ton sadique.

L'effroi pouvait se lire sur le visage du disciple qui se mit à hurler de douleur. Il subissait une véritable torture, tout l'intérieur de son corps se consumait et brûlait.

— Pitié ! pleura le malheureux. Pitié...

Ce fut les dernières paroles de l'homme. Ce dernier tomba sur le sol, sans vie, puis s'embrasa.



Princesse Ania - Menace sur Angard - Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant