Ania, la princesse du royaume d'Isgard, fille de Théodoros et Thelma Kårde, vit sous la malédiction de la sorcière Iorga depuis sa naissance. Elle n'a ni la parole ni de sens, et seule la vue lui permet de garder contact avec le monde qui l'entoure...
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Le jour tant attendu du tournoi de chevalerie, organisé en l'honneur de la princesse Ania, était enfin arrivé. Tout était fin prêt pour accueillir le peuple au palais, là où se déroulerait ce remarquable événement.
Dès le matin, le monde était invité à se diriger du côté ouest du parc où se trouvait une grande prairie qui était le lieu idéal pour l'organisation de festivités et de réceptions en plein air.
Les différents artisans de Lôy et leurs manœuvres avaient bien œuvré. Ils avaient construit pour l'occasion quatre immenses estrades. Celles-ci entouraient le stade où les chevaliers feraient leurs épreuves et pouvaient accueillir chacune plus de mille personnes. Aux quatre coins de la prairie, il y avait de petites foires où il était mis à disposition des étals de boissons et de nourritures pour que les gens puissent se restaurer à volonté. Pour le plaisir des petits comme des grands, de nombreuses attractions étaient animées par des troubadours, des jongleurs, des acrobates et des camelots.
Aux alentours de midi, presque toutes les places étaient prises. La famille royale d'Isgard ne tarda pas à s'installer dans la haute tribune d'honneur, en présence du souverain de Pandorus.
Isidore Avaniar se trouvait au côté de son ami de toujours, Théodoros Kårde. Le roi d'Isgard était un homme cinquantenaire, grand, musclé, avec des épaules larges et un torse puissant. Ses cheveux noirs de jais en arrière, son bouc et son regard sombre lui donnaient un aspect rude ou sévère, mais il n'en était rien, Théodoros était d'un caractère doux et gentil.
Le monarque de Pandorus admira la princesse d'Isgard, assise à la droite de sa mère. C'était une jeune femme d'une grande beauté, à la peau laiteuse, avec de longs cheveux blonds et bouclés qui se doraient au soleil. Isidore ne trouva aucun défaut au visage fin d'Ania et fut fasciné par ses grands yeux émeraude. Jamais auparavant, il n'avait vu cette surprenante couleur d'une pureté divine.
Ania semblait absente, comme si tout ce spectacle en son honneur ne l'intéressait pas. Néanmoins, Isidore avait espoir que son fils prodige charme cette merveilleuse jeune femme lors des différentes épreuves.
Soudain, des trompettes se mirent à claironner, ce qui signifiait que l'arrivée du prince de Pandorus ainsi que des chevaliers d'Isgard qui avaient mérité de le combattre était imminente
Le sage Argos fit son entrée, puis expliqua les règles de ce tournoi courtois.
— Chacun leur tour, dans différentes rencontres, cinq chevaliers vont se mesurer à Guilin Avaniar. Il y aura un duel à l'épée, une compétition de tir à l'arc, une course à cheval, une épreuve du lancer du javelot et enfin une joute.
Cette dernière confrontation, celle où deux chevaliers s'élançaient l'un contre l'autre sur leurs montures pour désarçonner l'adversaire avec une grande lance, était de loin la plus attendue du public.
