Ania, la princesse du royaume d'Isgard, fille de Théodoros et Thelma Kårde, vit sous la malédiction de la sorcière Iorga depuis sa naissance. Elle n'a ni la parole ni de sens, et seule la vue lui permet de garder contact avec le monde qui l'entoure...
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Isgard, au palais de la famille royale Kårde, dans les bois du parc.
Argos se frotta les mains l'une contre l'autre. Au cœur des bois, là où le roi Kårde l'avait sommé de le suivre, la température avait décrut d'un coup. Les deux hommes avaient, dans un silence absolu, arpenté divers chemins sablonneux, durant une demi-heure, avant d'atteindre une clairière.
Au centre de cette trouée verdoyante se dressait un immense orme vouté. Parmi ses longues branches touffues et entremêlées, de nombreux oiseaux s'égaillaient.
— Asseyons-nous ici un instant, lança Théodoros en pointant du doigt les grosses racines de l'arbre qui émergeaient du sol.
— Cela fera l'affaire, sourit le vieux sage qui s'installa sur une énorme souche.
Argos se gratta la barbe puis regarda les hauteurs de l'orme. Les rayons de soleil avaient peine à percer l'épaisse couche végétale.
— Rodrigue Rovérez a mis un sacré désordre à Lôy avec son arrivée fantasque, dit le mage en fixant du coin de l'œil Théodoros. On s'en souviendra longtemps !
— Certainement, répondit le roi.
— Il a aussi réalisé un sacré défi contre les éléments de la nature. Quel prodige ce gamin !
Théodoros hocha brièvement la tête.
— Je vous trouve bien pensif, lança Argos. Même Thelma l'a remarqué.
— Oui, je lui ai dit que de me retrouver face au garçon de mon ancien ami m'avait un peu bouleversé.
Le mage esquissa une moue sceptique, puis chuchota :
— Nous savons bien tous les deux que ce n'est pas cela qui vous tourmente.
Le souverain d'Isgard poussa un long soupir.
— Plusieurs choses me brouillent l'esprit, reconnut Théodoros. Le fils de Sorguai nous à raconter tellement d'histoires à propos de son royaume qu'il est difficile d'y démêler le vrai du faux.
— Nous en serons peut-être encore plus après le retour d'Aquila et d'ordos. Je leur ai demandé de recueillir le maximum d'informations à propos du prince Rovérez.
— Ce que je sais déjà suffit amplement à m'inquiéter, rumina le roi.
Argos plissa les yeux et se frotta le front d'un geste instinctif.
— Je comprends vos appréhensions. La captivité d'un dragon jaune, si elle est avérée vraie, est surprenante.
— Pourquoi Sorguai ne s'est-il pas débarrassé de cet œuf ? Pour quelle raison garde-t-il captif ce cracheur de feu ? se demanda Théodoros désemparé.
