CHAPITRE XV - La guerre des Dragons - Partie 2

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Archibald Jarl se redressa et quitta son rocking-chair pour se diriger vers un coin de la pièce. Il ouvrit un magnifique petit coffre sculpté, posé sur un établi, puis saisit délicatement la bouteille qui était placée dedans sur un coussin de velours. Le forgeron fit sauter le bouchon avec dextérité et but une bonne gorgée au goulot.

— Rhaaaa... cette eau-de-vie de framboise est bien meilleure qu'un tord-boyaux de Xutz, marmonna-t-il entre ses dents.

Le vieil homme, dans une sorte de rituel, replaça la bouteille dans son écrin puis alla se rasseoir dans son fauteuil à bascule pour reprendre son histoire.

— Comme je vous le disais il y a un instant, les dragons noirs attendirent pendant des centaines d'années une bonne opportunité pour lancer leur attaque sur les royaumes des hommes. Cette occasion leur fut donnée, il y a trente ans, lorsqu'un dangereux sorcier alla à leur rencontre.

Les enfants, à l'écoute du récit, frémirent et Archibald Jarl prit un ton dramatique :

— Un terrible mage noir nommé Magyar, avide de haine et de vengeance envers Pandorus, réussit l'exploit de franchir le désert d'Arguan. Il rejoignit le repère des Arguannoirs pour leur offrir ses services et ses pouvoirs obscurs, en échange d'une armée de cracheurs de feu prête à suivre ses ordres. Les dragons noirs acceptèrent l'offre du sorcier à condition que celui-ci les aide à anéantir les Arguanaunes. Magyar et ses nouveaux alliés conclurent alors un pacte, et projetèrent d'annihiler chaque créature d'Angard qui s'opposerait à eux.

« L'infâme mage noir avait déjà élaboré un plan machiavélique pour anéantir les dragons jaunes car il détenait une roche unique capable de manipuler leurs esprits. Le sorcier voyagea à travers Arguan vers l'ouest, et avec à sa pierre maléfique, hypnotisa chaque Arguanaune qu'il croisa. Magyar ordonna aux dragons jaunes de faire des actes contre eux même, puis créa en quelques semaines le chaos au sein de la communauté des Arguanaunes qui perdirent beaucoup des leurs.

« Devenus en nombre inférieur, les dragons jaunes furent décimés par leurs ennemis qui n'eurent aucune pitié avec eux. Seuls dix Arguanaunes, blessés et meurtris, réussirent à fuir Arguan. Ces derniers tentèrent de trouver un refuge dans les pics de feux, la seule zone volcanique propice aux cachettes pour des êtres imposants comme eux. Leur périple fut long et fatiguant, mais les cracheurs de feu rescapés finirent par trouver un lieu satisfaisant pour s'abriter, se soigner et récupérer des forces.

« Pendant ce temps-là, les Arguannoirs avaient commencé à attaquer Pandorus sous le commandement du mage noir Magyar. La guerre des dragons contre les hommes débuta, et les Arguanaunes, anéantis, assistèrent impuissants à cette tragédie qu'ils avaient si bien réussi à éviter depuis tant de siècles.

Archibald Jarl freina les basculements d'avant en arrière de son rocking-chair grinçant, puis s'arcbouta en prenant un air grave.

— Dix cracheurs de feu suffirent pour à mettre à feu et à sang les terres de Pandorus. Les Arguannoirs, aussi puissants qu'indestructibles, ne craignaient aucune armée car un seul d'eux valait au moins mille soldats. Ces monstres ailés étaient insensibles aux flèches, pics ou épées... et leurs cuirasses, aux écailles dures comme l'acier, demeuraient impénétrables. Aucune magie n'avait un impact sur les dragons noirs, et les éléments naturels comme la glace ou les flammes ne les détruisaient pas.

Le vieux forgeron plissa les yeux, et sa voix vieille et brisée se mit à trembler :

— Aux yeux des hommes, les Arguannoirs étaient invincibles et immortels.

Le public buvait les paroles du conteur sans broncher et avait hâte de savoir la suite.

— Les royaumes voisins à Pandorus comprirent immédiatement la gravité de la situation, et envoyèrent leurs chevaliers ainsi qu'une grande partie de leurs troupes pour épauler les dernières poches de résistances qui luttaient contre les Arguannoirs.

« Hélas, le combat était inégal et perdu d'avance. Devant tant de dévastation, le tout jeune roi d'Avaniar, à peine âgé de vingt-deux ans, dut prendre la plus cruelle des décisions et ordonna le repli total. Le souverain de Pandorus alla se réfugier avec son peuple à Isgard, abandonnant son territoire à Magyar et ses ignobles alliés.

« Isidore d'Avaniar espérait que son abdication empêcherait l'étendue de cet effroyable conflit aux autres royaumes, mais il se trompait lourdement. Les dragons noirs n'en restèrent pas là, et envahirent les terres de Zontyru puis les ravagèrent en totalité. 


Princesse Ania - Menace sur Angard - Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant