CHAPITRE VI - La caravelle du prince d'Antorin

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L'immense bateau, long de quatre-vingt-dix pieds, flottait dans les airs, silencieux, immobile et impressionnant.

Une majorité des ouvriers avaient pris la fuite à son arrivée, tandis que les autres n'ayant pas cédé à la panique s'étaient réfugiés derrière les soldats positionnés en plusieurs lignes de défense, tous leur main à l'arme et prêts à se défendre. Malgré les répétitions incessantes de leur supérieur comme quoi il n'y avait pas de danger, la peur et la nervosité des militaires étaient palpables.

Ordos ne brochait pas et observait en détail le navire qui se tenait plus ou moins à cinquante pieds au-dessus de sa tête. De sa position, le chevalier ne pouvait qu'observer la large coque pourpre aux reflets satinés qui se terminait par un appendice et une grosse hélice, une partie du gaillard arrière richement décoré, et enfin l'imposant ballon gris clair aux dimensions démesurées.

« Comment cela peut être possible », songea-t-il.

Le géant Manzy était effaré car jamais il n'aurait pensé que l'ingéniosité des hommes puisse les pousser à créer un jour une telle invention.

Si la reine d'Isgard fut dans un premier temps fascinée par le vaisseau volant, ses sentiments à présent étaient partagés et l'inquiétude grandissait dans son for intérieur.

Une foule de questions lui venaient à l'esprit : pourquoi cet objet massif était là ? Y avait-il de la magie ou non derrière tout cela ?

Thelma détourna ses yeux du bateau et fixa par-dessus son épaule sa fille. Ania était tranquille, elle ne prêtait pas attention à ce qu'il se passait autour d'elle et son regard plongeait vers l'horizon. La reine fut soudainement envahie par le désarroi, même un événement aussi incroyable que celui d'un navire voguant dans le ciel ne parvenait pas à faire réagir Ania.

Thelma soupira, puis se remémora des souvenirs de sa fille plus jeune qui s'extasiait devant la nature, les animaux ou encore les oiseaux.

« Mais qu'est-ce qu'il a bien pu se passer ? Pourquoi ne réagit-elle plus à rien ? », s'attrista la reine.

Un puissant son de corne de brume retentit et fit sursauter de nombreux soldats.

Ordos se plaça devant la garnison et leva un bras.

— Pas de panique ! cria-t-il. Je vous le répète, il n'y a pas de menace.

Après un court instant, tout le monde put observer une chaloupe tenue par des cordages qui descendit en douceur. À la surprise générale, le roi Kårde, Argos et un jeune homme inconnu s'y trouvaient assis confortablement.

La barque se posa sur la pelouse avec délicatesse, et les trois comparses en sortirent. Ils discutèrent un petit moment puis se dirigèrent vers la souveraine d'Isgard.

Princesse Ania - Menace sur Angard - Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant