CHAPITRE XII - Trahison - Partie 1.

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Mull Yard, au palais de la famille royale Hawn.


Lorsque le prince Ajay Hawn arriva aux appartements de ses parents, il remarqua immédiatement que quelque chose les affectait.

De toute évidence, les mines contrariées du roi et de la reine de Mull Yard trahissaient un trouble intérieur. Cela n'avait pas échappé au jeune homme.

— Pourquoi m'avoir fait venir dans l'urgence ? demanda Ajay en regardant tour à tour son père et sa mère. Il y a un problème ?

Rajan, calé dans son fauteuil, sourcils figés en un froncement perpétuel, dévisageait son fils avec intensité. Quant à Abha, elle avait les yeux baissés et fixait le sol comme pour éviter le regard de son garçon.

Pendant quelques instants, personne ne prononça une parole.

Enfin, le souverain de Mull Yard rompit le silence et s'exprima sur un ton ferme.

— Mon fils, je ne vais pas aller par quatre chemins ! On m'a rapporté que de nombreux faits inquiétants et étranges s'étaient produits dans la province d'Enkirach depuis plusieurs mois. Pourquoi ne m'as-tu pas tenu avisé de la situation ? Tu es bien en charge de cette contrée... n'est-ce pas ?

Le prince resta impassible, droit, les mains croisées dans le dos.

— Hum... de quoi s'agit-il exactement ? s'enquit-il.

Rajan plissa ses yeux charbonneux qui n'exprimaient que de l'indignation. Il n'appréciait pas la désinvolture de son fils.

— Très bien ! Je vais te donner des détails, grommela le roi en s'arcboutant. Des populations entières de nombreux villages ont disparu dans de mystérieuses conditions ne donnant plus aucun signe de vie. Personne ne sait où sont passées ces milliers de gens et personne ne les a retrouvées.

Ajay inspira profondément et passa les mains sur son visage.

— En effet ! Cette curieuse affaire mérite un intérêt tout particulier, dit-il.

Le souverain de Mull Yard arqua un sourcil et lâcha un petit rire nerveux.

— Il semblerait que tu aies reçu différents rapports écrits à ce sujet. Pourquoi n'as-tu pas entamé une enquête ? Pourquoi ne m'as-tu pas prévenu ?

Le jeune homme changea d'attitude puis s'avança vers son père, le visage sombre.

— Je vous assure que j'allais m'occuper de cette histoire en personne ! déclara-t-il. Si je ne vous ai rien dit à ce propos... c'est que je ne voulais pas vous importuner avec ce genre de détail.

Rajan se leva et rejeta son fauteuil en arrière.

— Un détail ! s'emporta-t-il. Il s'agit d'enfants, de femmes et d'hommes qui sont portée disparus. Tu ne peux pas te permettre de prendre cela à la légère.

Abha s'empressa de tempérer son époux et lui glissa quelques mots à l'oreille. Le visage empourpré, Rajan s'efforça de faire le calme dans ses émotions.

— Il est courant que des bourgades complètes migrent vers d'autres lieux plus propices, dit le prince sur un ton rassurant. La situation n'est peut-être pas si alarmante que ça...

Son père l'interrompit d'un geste.

— Des familles de trappeurs, de chasseurs ou même de bucherons peuvent voyager et quitter leurs foyers... mais nous parlons de paysans ! Des fermiers et des cultivateurs n'abandonneraient jamais leurs terres car elles sont un bien trop précieux pour eux.

— Vous avez surement raison, soupira Ajay.

Le roi fit une grimace et retint un grognement irascible.

— Bien sûr que j'ai raison ! marmonna-t-il entre ses dents. Il est évident qu'il se passe des choses anormales dans la province d'Enkirach.

Rajan se mit à tourner autour de son fils, en le scrutant d'un air méfiant.

Durant quelques secondes, le silence enfla.

— Je sais qu'il n'y a pas que de simples villageois qui ont disparus ! reprit le roi d'une voix tranchante. On m'a informé aussi que bon nombre de militaires de la garnison basée au fort de la prison d'Enkirach n'étaient jamais réapparus suite à des sorties ou des tours gardes.

Le prince affronta son père du regard et resta muet.

— Qu'as-tu à me répondre sur ça ? mugit le souverain de Mull Yard.

— C'est probablement des déserteurs ! répondit Ajay avec aplomb.

Rajan esquissa une moue de contrariété puis hocha négativement la tête.

— Les chevaux des différentes unités disparues ont été récupérés non loin du fort. Je doute que des soldats insurgés délaisseraient leurs montures.

Le prince haussa les épaules et se contenta d'un long soupir comme réponse.

— Mon fils, tu te fourvoies ! fulmina le roi Hawn excédé. Tes explications ne tiennent pas debout et je suis persuadé que tu me dissimules quelque chose.

Ajay bomba le torse, croisa les bras et défia son père en lui lança avec arrogance :

— Que voulez-vous que je vous cache puisque vous êtes apparemment au courant de tout !

Avant que la situation ne dégénère, Abha s'interposa entre son époux et son garçon. Elle supplia Ajay d'être honnête et de tout lui dévoiler.

— Vous voulez savoir la vérité sur mon compte, dit le prince à sa mère d'une voix dédaigneuse. Je risque de bien vous décevoir.

— Il est temps d'en finir avec cette insolence ! rugit le souverain de Mull Yard.

Lorsque Rajan voulut empoigner son fils, il ne put bouger un seul membre de son corps.

— Que nous arrive-t-il ? cria Abha, figée elle aussi.

Ajay ricana et jeta un regard haineux vers ses parents. Il fit un geste de la main, puis toutes les portes de la pièce se refermèrent d'elle-même.

— Nous serons plus tranquilles pour discuter, sourit le jeune homme.

— Au secours... à l'aide ! hurlèrent le roi et la reine qui étaient immobilisés par une force surnaturelle.

Le prince s'approcha de ses parents et leur fit signe de se taire.

— J'ai supprimé votre escorte royale, dit-il froidement. Personne ne viendra donc vous sauver. Il est inutile de vous casser les cordes vocales.

— Qu'as-tu fais aux gardes ? demanda Rajan qui redoutait le pire.

Un sourire macabre apparut sur le visage d'Ajay.

— Je les ai tous assassinés ! annonça-t-il.

Princesse Ania - Menace sur Angard - Tome 1Où les histoires vivent. Découvrez maintenant