Chapitre 4

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Je pouvais presque sentir son sourire dans mon dos. A la manière dont le sol s'avancait, je pouvais en déduire qu'on se rapprochait lentement de la terre ferme. Mais il ne nous emmenait pas là où nous avions décollé.

 Non, au lieu de ça il bifurqua à droite en direction de la forêt, loin du petit point noir formé par les garçons perdus en dessous de nous. Même en descente, il veillait à garder une certaine hauteur pour ne pas que mes jambes ne se cognent dans les arbres, il avait également changé la position de ses bras autour de moi: il en avait mis un sous ma poitrine et l'autre sur mon ventre, de manière à me retenir tout en douceur.

 En dessous de nous se trouvait une véritable jungle, un enchevrêtement de lianes et d'arbres énormes ou bien minces, des fruits dont le nom m'échappaient et des oiseaux exotiques aux couleurs de feu qui s'envolaient à notre passage.

"Où est ce qu'on va?" lui demandais-je, légèrement anxieuse.

"Puisque tu as enfin admis être au Pays Imaginaire, autant te le faire visiter.

-Vraiment?" m'émerveillais-je. Moi, visiter le vrai pays imaginaire, et en volant en plus!

"Bien sûr" me répondit il d'une voix douce.

Il redressa l'allure, de manière à nous élever quelques mètres de plus. De là, je pouvais voir en entier la partie gauche de l'île. Il y avait d'abord une vaste forêt, qui dans une partie était couverte de palmiers et de pins, alors que l'autre était couverte de feuilles qui jaunissaient à vue d'oeil, ainsi que quelques arbres morts. Au centre de chacune de ces différentes forêts se trouvaient un grand lac.

"Alors? De quel côté veux tu aller en premier?" me demanda-t-il.

Je pointai le doigt en direction des palmiers.

"Celui là". Ben oui, autant commencer par le plus joli.

Il piqua dans cette direction. Ne m'attendant pas du tout à ce brusque changement de vitesse je me cramponnais à ses mains et les serra de toutes mes forces, avant de me rendre compte de ce que je faisais. Je retirais vivement mes mains des siennes. Après tout ça faisait moins d'une heure qu'on se connaîssait, je n'allais tout de même pas lui tenir la main! Je ne suis pas une chochote!

Nous étions déjà arrivés à l'endroit que j'avais indiqué. Il avait mis moins d'une minute à parcourir ce qui me semblait plusieurs kilomètres, ce qui là aussi me paraissait surréaliste. Il nous déposa doucement à terre, mais je me sentis d'un coup extrèmement lourde lorsque mes pieds touchèrent le sol. C'était peu être normal, après son premier vol (même si ce n'était pas vraiment moi qui avait volé). Peter me lâcha et me contourna pour passer devant moi.

"Ca va?" me demanda-t-il en m'observant de haut en bas.

"Oui" répondis je rapidement.

J'avoue que je me sentais perdue. Le paysage ne m'évoquait rien, ou du moins je l'avais déjà vu en carte postale mais sans m'y retrouver réellement. Les forêts de pins, les palmiers, le sable... Je n'étais jamais allée à la mer. Enfin si, une fois, mais sur une plage bien brumeuse bien typique de l'angleterre. Rien à voir avec ça. Lui aussi avait sûrement du remarquer que j'étais à la fois perdue et excitée, car il me questionna du regard en me tendant la main:

"Viens, je vais te montrer quelque chose

-Qu'est ce que c'est?" demandais-je en relevant un sourcil.

"C'est une surprise." me répondit il simplement avec un clin d'oeil.

Je lui pris la main, et le laissais me guider à travers les arbres. Il semblait connaître la forêt par coeur, m'avertissant de la moindre racine ou du moindre rocher qui auraient pu en traîtrise me faire tomber , cachés sous les épines. Après quelques minutes de marche nous arrivions devant un grande étendue d'eau claire, avec au fond de grands rochers et un cours d'eau qui s'écoulait du haut d'une pointe afin de se jeter dans le lac. Elle était entourée par les arbres, et le grand soleil qui brillait au dessus de nous m'éblouissait la vue tant il se reflétait à la surface de l'eau.

Le nouveau Peter PanOù les histoires vivent. Découvrez maintenant