Chapitre 11

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Les garçons suivirent Peter Pan à la file indienne, et après que tout le monde soit descendu du bateau le groupe se dirigea vers la plage, à l'Est.

Moi même je marchais les mains dans les poches, les pieds raclant le sable la tête basse. En y réfléchissant bien, j'étais honteuse d'avoir créé une bagarre générale, où les garçons auraient pu être blessés. Et au final je ne leur avait jusqu'ici causé que des ennuis des ennuis depuis le début.

Remarquant que je ne disais pas un mot, Peter se rapprocha de moi et dit:

"Quest ce qu'il y a?

-Je...je me sens coupable. Je vous ai conduit à vous battre alors que je me suis faite bêtement kidnappée et...

- T'inquiètes pas pour ça, en fait ça nous a fait du bien." dit-il avec un sourire en coin.

J'arquais un sourcil.

"Comment ça?

-Eh bien..." répondit il avec une lueur de malice dans les yeux. " Ca faisait longtemps qu'on attendait une bonne occasion de se battre avec eux, alors disons que tu nous l'a fourni sur un plateau d'argent.

- Ah ba euh... derien." J'étais scotchée. Alors ils s'étaient vraiment amusés? Sans aucune conscience du danger même si ils s'étaient jetés en courant dans la gueule du loup?

Avec le recul, ce devait être pour ça que le Pays Imaginaire s'appelait "le pays de l'éternelle insouciance". Ou enfance, là étant donnée les circonstances je n'arrivais pas très bien à faire le point entre les deux.

Un peu plus loin se dessinait une grosse masse noire, de un ou deux mètres de haut,dont la forme me fit vaguement penser à une décharge.

"Et voilà! On est arrivés!"lanca Peter en se retournant vers moi, les poings sur les hanches.

"Attendez..." fis je stupéfaite "c'est ça, le camp de Peter Pan?

- Ba oui pourquoi?"

J'ouvrais des yeux grands comme des soucoupes.

"J'imaginais ça... Un peu plus classe."

Les morceaux de ferailles, les ressorts, les outils de toutes sortes et d'autres choses non-identifiées se chevauchaient les uns sur les autres, formant une grosse masse couleur rouille (parfois fer à certains endroits). Le lierre commencait à grimper sur quelques morceaux d'entre eux, faisant de ce monticule un mélange métal/végétal.

" C'est juste que..." je cherchais les mots pour exprimer mon étonnement. "Vous étiez pas censés être dans un arbre à la base?

- Ah ça! " fit Peter. " Depuis que le Grand chef a mis en place sa réforme à la noix on est obligés de vivre à une certaine distance des pirates, de manières à ce qu'ils puissent nous surveiller."

Il avait prononcé le dernier mot comme si il lui arrachait la bouche.

" Et comme Clochette a toujours été raide dingue des objets bizarres de votre monde, " continua-t-il " elle a décidé d'embarquer avec elle toutes ses babioles, même ses inventions ratées. Je te dis pas le temps qu'on a mis à tout apporter."

Ouais c'est clair, ça sûrement dû être l'affaire de plusieurs jours.

" Et donc maintenant... Vous dormez à l'intérieur c'est ça?" demandais-je, pas très sûre de la réponse qu'il allait me fournir.

"Oui. Mais franchement c'est pas si mal, il suffit juste de rafistoler à deux trois endroits et ça fait une chouette cabane. Bon évidemment ça vaut pas l'arbre du Pendu, mais c'est...

-Amara!!!!!!"

Un cri venant de ma droite nous fit sursauter tous les deux,et j'eu à peine le temps de tourner ma tête qu'une petite chose m'aggripa les jambes et les serra de toutes ses forces. Je pouvais peut être me tromper, mais dans la pénombre je cru voir... John?

"John! Mais qu'est ce que tu fais là?" demandais-je à la fois surprise et heureuse de voir mon petit frère sur cette île paumée.

"Je t'ai suivi! " répondit il enlevant la tête vers moi, ses petites dents luisant à la lumièrede la Lune.

Je le pris dans mes bras, aux anges.

"Oh... mais mon ange,tu aurais dû rester à la maison.

- Tu veux pas me voir?

-Mais si, bien sûr que si!" dis je en le serrant encore plus fort. " Mais Papa et Maman vont s'inquiéter, et puis Kaitlyn est0... sûrement...

-Ici." fit la voix de Pan dans mon dos.

"Hein?" fis je surprise.

"Je l'ai ramené elle aussi,elle doit être avec les garçons." fit il les mains derrière le dos, regardant vaguement la plage avec l'air de profondèment s'ennuyer.

"Mais... t'aurais pas pu le dire avant?!" m'exclamais je furibonde.

C'est vrai que me signaler que mon frère et ma soeur étaient sur l'île avec moi depuis le début était un détail qui lui avait totalement échappé...C'est lui qui les avait amené bon sang!

Mais trop heureuse pour me disputer avec lui maintenant, je me dirigeais en courant vers le camp, trop impatiente de retrouver ma petite soeur. Ce qui ne tarda pas à arriver, puisqu'un cri de rage (ou de dégoût) parvint à mes oreilles.

"Ah! Mais me touchez pas avec vos mains sales là!"

Kaitlyn était entourée d'une ribambelle de garçons perdus, qui l'entouraient de toutes parts exactement comme moi à mon réveil.

" Je vous préviens... Yen a encore un seul qui me touche avec ses mains déguelasses, il passe même pas la matinée avec moi.

- Kaitlyn!" dis je en m'incrustant dans le groupe, toute heureuse de la voir en chair et en os.

"Amara!!" elle se précipita dans mes bras, et me chuchota à l'oreille:

"Je t'en supplie dis moi qu'il y a des douches ici."

Je fis un sourire.

"J'en sais rien, j'ai encore jamais essayé de me laver à la mode forestière."

Elle se décrocha de moi et fis un visage épouvanté.

"C'est une blague...

- Qu'est ce qui est une blague?"

Peter venait de surgir au dessus de nous, et se posa à nos côtés. Ma soeur le regarda de haut en bas, comme si elle voyait un alien. Ce devait être la première fois qu'elle le voyait voler.

" Alors Kaitlyn je te présente Peter. Peter Kaitlyn, Kaitlyn Peter.

-Je sais, c'est lui qui nous a amené." me dit elle sans pour autant décrocher ses yeux de lui.

Ah oui, suis je bête. Ils n'auraient pas pu venir ici sinon....

Ma soeur continuait de le fixer, mais avec méfiance cette fois. Puis elle me tira le bras dans la direction opposée:

"Viens on y va..." me souffla-t-elle.

" Quoi?"dis je étonnée. "Pourquoi?

-J'ai pas confiance en lui. Il t'a enlevée je te rappelle. On a dû quitter notre monde à cause de lui."

C'est vrai que c'était une façon de voir les choses, mais... John ne m'avait il pas dit que c'étaient eux qui m'avaient suivie? Si ils voulaient tellement rester à la maison, pourquoi avoir laissé Peter les emmener? Quoique, je ne savais rien non plus de mon enlèvement comme elle dit.

Après tout, tout cela me semblait tellement irréel, comme dans un rêve. D'ailleurs je n'étais toujours pas totalement convaincue d'être au vrai Pays Imaginaire.

Je la laissais me tirer jusqu'à John, et nous retournâmes quelques temps après vers les garçons perdus.

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