Chapitre 2

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-Point de vue Peter Pan-

"Pfff... pfff... c'était juste, Clochette!" dit Peter à la petite fée en s'essouflant. Depuis leur départ du Pays Imaginaire, lui et Clochette avaient soudainement eu beaucoup plus de mal à voler et à garder un vol "fluide".
A plusieurs reprises il s'en était fallu de justesse pour qu'ils ne chutent pas dans le vide ou bien qu'ils ne puissent plus se diriger, ce qui d'ailleurs avait valu à Pan un bon tronc d'arbre en pleine figure.
Ils étaient maintenant sur un des toits des nombreux immeubles de la ville de Londres, celle qui donnait le plus facilement l'accès au Pays Imaginaire. Bien sûr l'étoile ne débouchait pas que là, mais disons qu'elle pouvait emmener Peter et ceux qui l'accompagnaient à l'endroit exact qu'il souhaitait... C'était aussi la meilleure destination pour passer le plus facilement de la Terre au monde de Peter Pan, car le film invisible qui séparait les deux mondes était au plus fin, ici à Londres.

D'ailleurs, cette ville avait bien changée depuis la dernière fois que Peter y avait mis les pieds! Des voitures, bien plus modernes que la dernière fois, faisaient des emboutaillages et klaxonnaient comme des furies. D'immenses panneaux faisaient défiler de drôles d'images, qui au grand étonnement de Peter, bougeaient! Au loin, au bord du grand fleuve qui traversait la ville, se dressait sur plusieurs dizaines de mètres de hauteur une gigantesque roue, avec sur ses contours ce qui ressemblait à des navettes. Il lui semblait même voir des gens se serrer à l'intérieur...

"Drôle de machine" dit Clochette qui avait suivi son regard. " Qui pourrait avoir envie de s'enfermer dans une capsule pour ne pas y bouger et tourner en rond? C'est complétement sans intérêt!" poursuivit elle avec un ton moqueur.

Peter approuva. En effet il trouvait cela complétement stupide. Quitte à s'enfermer dans des capsules autant pouvoir bouger librement et non pas entassés, et qu'il y ai de quoi s'occuper! Parfois il n'arrivait vraiment pas à suivre l'évolution de ce monde... Mais il n'eu pas le temps de s'attarder trop longtemps dessus, il devait d'abord trouver Wendy, ou bien quelqu'un d'autre qui saurait... comment dire? Lui changer les idées.

"J'espère qu'ils n'ont pas déménagé entre temps, ce serait vraiment long après de les retrouver dans cette ville immense!" renchérit Clochette.

"-Oui, j'espère aussi..." répondit Peter, un peu perdu dans ses pensées.

L'idée de rencontrer de nouvelles personnes, du moins dans ce monde, lui avait toujours procuré une sorte de malaise, mais il ne saurait dire pourquoi...
Un lien inexplicable avait fait son apparition depuis qu'il avait entendu pour la première fois Wendy raconter à ses frères une histoire dont il était le héros, et des aventures qu'il vivait avec les autres enfants perdus au Pays Imaginaire. Lorsqu'elle racontait une histoire,on aurait dit que le monde entier cessait de tourner pour l'écouter, elle.
Quand il l'avait emmenée au Pays Imaginaire, elle et ses frères avaient vécus des choses qu'ils n'oublieront jamais, il en était sûr. Mais pour une raison que Peter n'arrivait toujours pas à comprendre, elle avait insisté pour repartir d'urgence chez elle avec ses frères, et il n'eut d'autre choix que de les laisser s'en aller. Car Wendy voulait à tout prix grandir.

Rien que cette pensée faisait bouilloner de rage Peter. Qu'est ce qui pouvait bien la déranger tant dans sa vie d'enfant? Pourquoi voulait-elle tellement ressembler à ces êtres qu'il méprisait au plus haut point! Qu'y avait il de si attrayant à avoir une vie d'adulte, pleine de complications et d'hypocrisie?
Quand il était revenu la voir quelques années plus tard, sa colère s'étant apaisée, il avait retrouvé une Wendy grandit, devenue une adulte... Cela lui avait brisé le coeur, et depuis il emmenait, presque à chaque génération de la famille Darling, un ou plusieurs enfants.
Mais le résultat était toujours le même, à chaque fois ils voulaient tous rentrer, lui disant des excuses comme quoi leurs parents s'inquiétaient sûrement pour eux, ou autre chose de complétement futile. Après tout il n'avait jamais eu de parents, et il ne s'en plaignait pas!

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