Chapitre 14 : Dentelle et aiguille

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Deux jours après le bal masqué plus rien n'était comme avant avec Andrew. A dire vrai, il m'a évité à chaque croisement dans les nombreux couloirs du château. Pour dire la simple et pure vérité, alors que Bartholomew m'avait rejoint dans le jardin pour prendre de mes nouvelles, mon mari enchaîna les verres de champagne à ma poursuite.

Je m'en souvenais comme si ce bal masqué c'était passer hier : l'air frais sur mon visage la vue du jardin, la compagnie de Bartholomew remplaçant la présence d'Andrew à côté de moi. Je me sentais vraiment bien avec lui l'atmosphère était souple et calme sans contrainte. A mon souvenir il m'avait pris les mains pour les réchauffer avec les siennes. Je n'ai des frissons rien que d'y repenser à se toucher de sa paume de main chaude dans la mienne glacé. Ce moment m'avait paru une éternité. Mon petit nuage à moi sans problème de couple.

Quand Bartholomew caressa un peu plus ma paume pour décidément atterrir sur le dos de ma main, la grande porte vitrée s'ouvrit en laissant derrière un bruit de vent brutal. Nous nous retournions quand j'aperçus le visage de mon mari, les yeux injecter de sang à la main une coupe de champagne à moitié consommer. Sa cravate en fraise était toute défaite il avait les cheveux dans tous les sens. Il me faisait peur.

D'un pas et d'un jeu de jambes il se mit en face de moi me déstabilisant de sa hauteur. La main de Bartholomew me serra un peu plus ce qui ne manqua pas au regard d'Andrew. Ses sourcils se froncer, les yeux plissaient les lèvres entre ouverte il prit un temps pour comprendre la situation. Mon sang cognait contre mes veines, mes tempes. Je me sentais prête à exploser telle une bombe gazeuse qui attendrait presque le signal d'alerte.

- Irmina venez nous rentrons, dit-il de cette voix autoritaire et ferme.

Je secouais la tête.

- Ne m'obligez pas à vous prendre de force ici dans cet endroit, il dévisagea les lieux d'un signe de tête.

Je secouais une seconde fois la tête plus lentement.

- Très bien dans ce cas, il me prit le bras pour me faire lever puis, il dirigea sa main vers la mienne. Je suis affreusement déçue de vous. D'un mouvement il fit un pas en arrière désignant du menton l'homme m'accompagnant avec gentillesse.

- Ne vous approchez pas d'elle, si vous voulez une femme aller à l'intérieur (il pointa du doigt le salon) ou sinon vous irez voir dans des maisons closes il y a sûrement votre préférence féminine. Mais je ne veux plus vous voir tournoyer autour de ma femme, sa voix était sanglante à entendre.

Il observait de haute en bas Bartholomew comme s'il le considérait comme un ennemi de taille. J'avais pu comprendre sur le visage de Bartholomew l'incompréhension la surprise et la colère. Si seulement je pouvais t'être un petit animal pour disparaître de ce monde, de ce jardin de cette frayeur qui me remplit dangereusement de l'intérieur qui me consumait lentement. Avant que nous traversions le salon je pouvais voir le regard de cet homme : ses yeux bleus caraïbes se fondre dans ce décor obscur comme cette importune scène.

•••

Aujourd'hui nous étions mercredi. Nous étions dans l'après-midi de cette merveilleuse journée ensoleiller. Les reflets du soleil se reproduisaient comme deux gouttes d'eau sur le sol du couloir menant à ma chambre. J'avais un rendez-vous avec un certain monsieur Williams un couturier hautement qualifié dans son domaine de manier l'aiguille. Juste avant je me refis un léger rafraîchissement du visage avant d'aller le voir. Descendant les escaliers une femme de chambre m'informa que se chère monsieur Williams m'attendra dans l'atelier privé du côté gauche du château.

- Merci Sophia, souriais-je.

L'atelier privé était comme un antre un refuge. Même si cela fait tout de même deux semaines que je suis ici, il y a des pièces que je ne connaissais pas. Ce qui d'ailleurs m'enchantait un peu plus. Sur mon chemin je gratifiais les femmes de chambre d'un bonjour suivirent d'un sourire. Pas comme mon mari qui lui, les considèrent comme des esclaves à mettre au pas. Une porte en bois se présenta à moi, je toquais puis j'y pénétrai.

- Bonjour.

Je vis quelqu'un se retourner avec énergie au son de ma voix, ce doit être Williams le manieur de l'aiguille. Il avança vers moi d'une grande enjambée rapide. Il me souriait en tendant les bras.

- Enchantée Irmina, il me prit amicalement dans ses bras ce qui me surpris sur le moment.

Monsieur Williams s'en détacha en arrangeant avec soin son veston mauve. Je sentis que ce couturier allait t'être un sacré personnage aux en couleurs. Sans compté ses bas magenta et de ces mocassins gris. Un sacré personnage !

Décidément cet antre avait l'odeur de la fleur de tiaré et de la lavande s'en était agréable à sentir. Des bûches au plafond, du bois pour les murs et tous les accessoires sont exclusivement réservées à la couture et aux créations. J'en suis éblouie.

- Je suis Williams votre couturier privé à votre entière disponibilité et à votre écoute, il eut une voix aiguë et un grand sourire aux lèvres en se présentant. Pour ma gouverne comtesse, j'ai moi-même de mes propres mains réaliser votre robe de mariée, ici dans cette pièce.

Il a un immense sourire qui s'élargissait à chaque fin de phrase. J'eus un pincement au cœur en rencontrant l'homme qui à dessiner et réaliser ma robe de mariée avec cette longue traîne blanche crème de quatre mètres de long. Williams m'invita à m'asseoir sur un petit fauteuil vert kaki avec un coussin tout aussi confortable.

- Alors je vous écoute Irmina, il s'installa sur l'autre fauteuil en face de moi.

- Je souhaiterais une nouvelle robe mais qui ne soit pas ample au niveau des hanches mais, plus serrer sur la ligne de taille, je m'accoudai sur le l'accoudoir du fauteuil.

- D'accord. Vous la voudrez de quelles couleurs ?

- Blanche.

- Et la matière ? ses yeux pétillaient.

- Hum... de la dentelle.

Williams hocha de la tête.

- C'est un bon choix la dentelle. Pour ma part, je vous en prendrai chez mon ami de Valencienne qui fait une excellente qualité de dentelle fine et souple, puis-je prendre vos mesures.

•••

Dix minutes après mes mensurations prises, il écrivit sur un petit carnet toutes les informations. J'ai vraiment hâte de savoir le résultat de cette fabrication. Williams se positionna devant moi me prenant par les épaules le sourire aux lèvres.

- Je sens que cette robe va t'être perfecto, dit-il en ayant pris un léger accent d'italien qui me fit sourire. Ses yeux marrons foncés me regardent avec impatience de voire lui aussi le résultat.

- Quand pourriez-vous la commencer ?

- Oh ! Que vous êtes impatiente comtesse (j'éclatai de rire), le temps que je parte à la recherche de votre dentelle disons dans deux semaines j'aurais la matière et (il prit une pause), je vous donnerai rendez-vous pour les premiers essayages.

- Merci beaucoup Williams, je lui fis la révérence.

- Non pas de sa avec moi, je préfère prendre les gens dans mes bras, sans attendre il effectua sa tâche.

Refermant la porte de cet atelier magique derrière moi, le sourire aux lèvres j'aperçus au loin la silhouette d'Enrick se dirigeant vers le côté droit du château le visage fermé.

La Comtesse De DunstOù les histoires vivent. Découvrez maintenant