Allongée dans mon lit, recroquevillée sur moi-même en position fœtus. Le soleil m'illuminait le visage, comme un signe d'espoir. Pourtant de l'espoir je n'en avais plus. Tout mon corps semblait me quitter, je revoyais encore mes mains ensanglantées. Et ma chemise de nuit couverte de mes traces de doigts, comme si que je laissais derrière moi mes empreintes en signe de scène macabre. Pour une scène lugubre, oui ça l'avait était. Les serviteurs venaient et repartaient comme des ombres, comme si que je venais d'être portée dans un nouveau monde. Mon regard se plissé en vue de la chaleur de la nature, me retournant de l'autre côté de mon lit à baldaquin, je vis une lettre, où dessus celle-ci il y avait écrit : A l'attention d'Irmina.
Je pris la lettre pour la retourner mais je ne voyais aucun sceau royal. Cette lettre venait d'un expéditeur autre que la Grande Mère. Je pris une longue et douloureuse respiration en sentant une tension au niveau de mon bas ventre. A l'ouverture de celle-ci, je reconnus l'écriture ronde et calligraphique d'Enrick. Mon cœur s'accéléra de battre, mes mains commençaient à trembler. Toutes ces émotions m'effrayée, je repoussais l'idée de la lire. Que pouvait-il bien avoir dans ces écrits ? Je l'ignorais. En voulant la reposer, je vis une seconde lettre en attente de ma lecture. C'était une lettre de ma mère, Augusta de Dunst. Ma mère m'avait écrite ? Que pouvait-elle écrire à mon sujet ? Le dernier courrier que j'avais reçu de sa part avait été des plus massacrants. Ma chère mère m'avait ordonnée de procréer un héritier mâle le plus tôt possible.
- Pourrais-je avoir un verre d'eau, s'il vous plaît ? demandais-je d'une voix à peine audible.
- Tout de suite Comtesse.
Lizzie une nouvelle domestique engagée, revenait avec mon verre d'eau que je pris en grimaçant à devoir me pencher et à changer ma position dans le lit. Je lui chuchotais un merci laissant au passage, un brin sourire sur mes lèvres. Le liquide frais me fit du bien. Je pris la lettre, à peine les quelques mots lus, mes larmes prenaient exactement le même chemin qu'il y a de cela deux semaines. Mes joues. Mes lèvres. Les mots : fils, procréation, naissance. C'était m'a hantise. Depuis mon arrivée ici, ont me donnaient toujours le même rôle : la poule pondeuse. J'avais déjà mis au monde un enfant, Anita, ma toute belle. Comment on pouvait autant pester contre le sexe opposé. La porte s'ouvrit lorsque cette pensée me traversa l'esprit. Je vis Enrick, apparaître le regard vide. Il s'approcha de moi d'une cadence lente, telles les fameuses ombres. Mes larmes perlaient toujours sur mes joues, me laissant une brillance sur les lèvres et un goût salées. Il prit place en s'asseyant au bord du lit.
- Bonjour Irmina.
S'il te plaît Irmina ne pleure pas devant lui !
Prise d'une violente crise, mes larmes rejaillissaient. Le visage blanc, les yeux rouges par la force de mes pleurs, Enrick, me prit dans ces bras. Mon menton posé sur son épaule, je lui criais :
- Pourquoi Enrick ! Qu'est-ce que je peux faire maintenant !
- Ma belle calme-toi Irmina. Je n'aime pas te voir ainsi dans cet état. S'il te plaît regarde-moi, il encadra ces mains pour tenir mon visage. Je vais t'aider à te sortir de ce tourbillon sans fin. Dis-moi que tu veux que je t'aides ? Dis-le moi ma belle, son regard était planté dans mes yeux embués tandis que son pouce caressait ma lèvre mouillée.
- Aide moi Enrick, disais-je en bafouillant fébrilement posant mon regard sur la cicatrice présente sur son arcade sourcilière.
Enrick ne me lâché pas de ces bras si réconfortants, si forts, il déposa des baisers sur mon cou nu, jusqu'à remonter pour continuer sur ma mâchoire, et pour terminer sur mes lèvres en susurrant avant de m'embrasser :
- Je t'aime.
Ces lèvres s'écrasaient sur les miennes me coupant le souffle. Les mains d'Enrick descendaient au niveau de ma taille, malheureusement la douleur de ma fausse couche, me coupa dans mon élan de cette étreinte intime. Je reculais.
- J'ai encore mal pardon, je baissais les yeux.
Il me releva le visage en plantant son regard azur.
- Moi, je ne précipiterais rien. Tu as ma promesse.
- Comment veux tu procéder pour m'aider ? demandais-je en lissant les plis de la couverture rouge ressentant une gêne de l'instant.
Enrick se leva, fit quelques pas avant de rester un instant à contempler le tableau de l'arbre généalogique de la famille d'Andrew.
- On va réorganiser ce tableau pour créer une nouvelle branche. Toi et moi.
Mon cœur accéléra la cadence. Je me redressais de mon lit, tentant de comprendre l'idée qui se cacher derrière l'image de ce tableau.
- Enrick de quoi parles-tu ?
Il se retourna pour me faire face, le sourire fière de son idée, le regard éclairé.
- Tu vois ici (il pointait circulairement du doigt un espace vide du tableau) ici ce sera notre branche, notre famille.
Les mains agrippant fermement l'épaisse couverture, mon sang ne fit qu'un tour dans ma tête. Son idée était claire.
- Tu es malade Enrick ! Mais enfin ! Qu'elle réputation veut-tu me faire ? Celle de la fille qui perd un enfant et qui va avec son amant ? Ou tout simplement celle de la fille de joie ?
- Aucune de ces deux hypothèses Irmina. Je veux ton bien-être. Dès que tu as franchies la porte de ce château, j'ai vu en toi une petite colombe. Une belle colombe avec de très belles plumes blanches. Tu es innocente et tellement pur. Je veux te protéger, ici maintenant et pour toujours.
D'un pas cadencé et rapide, Enrick se retrouva devant moi, plaquant ces lèvres chaudement sur les miennes, nos langues jouant au chat et à la souris. Il se sépara de moi un instant, son regard injecté de haine et de tendresse me transperça le corps, brisant cette bulle de tendresse :
- Toi et moi. Ensemble maintenant. Et pour toujours.
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La Comtesse De Dunst
Fiksi Sejarah⚠️PUBLICATION LE MERCREDI⚠️ - C'est une fille ! C'est une fille ! Les cloches retentissaient, ce jour-là. Le 15 octobre 1755, en Pologne à Varsovie. - Vive la comtesse de Dunst. J'étais née. Le palais était conquis ce jour-là, tout le monde dans...