Anita, pleurait dans mes bras. Ces petites mains potelées gigotées dans tous les sens. Je n'arrivais pas à consoler ma fille juste en la berçant dans mes bras de jeune mère perdue. Perdue par la vie, mon époux, Enrick, ma fille qui venait d'arriver dans ma vie, où dirais-je plutôt ma nouvelle vie de femme. Les yeux d'Anita sont perlées. Du revers de la main je retirais ces billes transparents qui lui donnaient des yeux bouffies et rouges.
- Ma Anita, qu'as-tu ? mes larmes prirent le dessus sur mon état de mère forte.
Une bonne sœur arriva à l'instant où mes lèvres se posèrent sur le front de ma fille. Sœur Catherine arriva les mains derrière le dos, celui était courbé par l'âge avancé de cette femme de dieu.
- Bonjour Irmina, sa voix se racla.
- Bonjour Sœur Catherine. Comment va Anita ? J'ai l'impression qu'elle ne veut pas me voir aujourd'hui, ma Sœur.
La Sœur Catherine s'approcha de mon enfant en passant sa main froide sur le corps d'Anita. L'enfant se calma.
- Votre fille n'a rien ma chère Irmina, juste elle sens enfin la présence de celle qui lui a donné la vie. Ne prenez pas les pleurs d'un enfant comme une injure Irmina, mais plutôt comme une salutation.
La Sœur Catherine, me prit ma fille des bras en lui susurrant des mots en latin, moi-même je ne pouvais pas comprendre cette langue, en Pologne les deux seules que j'ai pu apprendre étaient l'anglais et le français. J'aurais aimé comprendre cette langue qui me paraissait si douce à l'oreille de mon enfant.
- C'est la langue de l'église, je la berce par le langage du Créateur. Ne vous inquiétez pas votre fille ici sera en sécurité dans ce couvent.
Mes larmes reprirent de plus belles, même si mes grandes inspirations ne suffisaient pas, mes yeux brillaient telles des rubis. J'embrassais ma fille une dernière fois avant de la laisser aux mains de ces femmes aux cœurs et aux corps saints. En direction de ma demeure, le trajet du retour se fit sans encombre. Je pouvais juste entendre le craquement des branches écrasées par les roues du carrosse. Mettre ma fille dans un couvent, m'avait brisée le cœur. La raison étais aussi bête que raisonnable. Mettre au monde une fille n'était pas bien vu ici. La main sur la vitre du carrosse, je dessinais un cœur où à l'intérieur j'inscrivais : I + A.
On m'ouvrit la porte du carrosse, mes jambes tremblèrent par les émotions qui venaient à ma rencontre. J'arrangeais mon chapeau tout en traversant le jardin, lorsque j'aperçu Enrick parler avec un serviteur du château. Je me pris à le regarder un instant, il communiquait énormément avec ces mains. Nos yeux se croisèrent un instant avant qu'il puisse redirigeait son attention sur son interlocuteur. J'ouvris la porte de ma chambre tout en détachant le nœud de mon chapeau, le lit était défait. Les couvertures rouges parterre. Sur le sol, du liquide brun se répandit dans la pièce. Je ramassais le verre se trouvant sur le parquet, il était brisé. A l'instant où mes doigts se posèrent sur celui-ci, la porte de la salle d'eau se mit à claquer brutalement. Je sursautais sur place, mon cœur se mit alors à battre comme si que j'avais appris que mes jours étaient comptés. Andrew ne portait que son pantalon et sa chemise était toute déboutonnée.
- Irmina où étiez-vous ? me dit-il en titubant d'un pied puis de l'autre.
- Vous êtes saoule, venez vous asseoir.
Je me rapprochais de lui, je lui offris ma main pour le faire asseoir sur le lit. Andrew repoussa celle-ci brutalement. Je faillis faire un tour sur moi-même.
- Tu étais où Irmina ? Depuis ce matin je te cherche, en vain. Regarde dans l'état que tu me mets, il me désigna du doigt le sol mouillé par l'alcool et son verre à moitié vide.
- Vraiment ? Voyons vous savez que chaque matin j'aime bien me promener dans les jardins du château, ma respiration commença à s'accélérer.
- Vraiment ? il marcha dans ma direction tel un prédateur. Alors pourquoi je remarque que vous avez pleuré ?
- Non Andrew, j'ai simplement dû touché mon visage.
Il passa ces longues mains dans ces cheveux ébouriffés, sa respiration semblait être lourde. Ces yeux injectés d'une lueur à faire pâlir un mort, me toisa sans remord. Andrew se râcla la gorge bruyamment.
- Le couvent.
- Qu'avait vous dit Andrew ?
- LE COUVENT !
Je pris peur lorsque sa voix se mit à monter dans les octaves, mes mains tremblèrent tandis qu'il serrait les poings. Mes larmes se mirent à apparaître une par une.
- S'il vous plaît Andrew, ma voix se brisa. C'est ma fille vous ne pouvais pas me faire ça. Ce n'est qu'une enfant, notre fille.
A l'instant où ma bouche sorti ces deux mots : notre fille. Son regard se durcissa davantage sur moi. J'avais l'impression de voir le diable devant moi.
- NOTRE FILLE ! UNE CALAMITE ! Venez par ici je vais vous apprendre à mettre au monde un héritier garçon.
Il s'avança vers moi aussi rapidement qu'il le pouvait, m'attrapa l'avant-bras pour me pousser sur le lit à baldaquin. Mon dos toucha les couvertures rouges. Il se positionna à califourchon sur moi, le visage à moins de cinq centimètres du mien. Ces mains bloquaient mes poignets, tandis que mon corps entier le supplier de me laisser partir. Je pouvais sentir l'odeur du liquide brun qu'il avait bu, il y a de cela quelques heures.
- Fermez les yeux vous ne sentirez rien. Voilà comment nous faisons un héritier dans cette famille.
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La Comtesse De Dunst
Fiksi Sejarah⚠️PUBLICATION LE MERCREDI⚠️ - C'est une fille ! C'est une fille ! Les cloches retentissaient, ce jour-là. Le 15 octobre 1755, en Pologne à Varsovie. - Vive la comtesse de Dunst. J'étais née. Le palais était conquis ce jour-là, tout le monde dans...