Quelques mois plus tard...
- Poussez Comtesse ! Poussez !
- Ahhh !
- Elle est bientôt ici, j'aperçois ces cheveux. Encore Comtesse.
Mes forces m'abandonnaient peu à peu, mon front suinté. Mon souffle semblait être coupé, je manquais d'oxygène. Mes poussées sont fortes, les contractions intenses. Les médecins et les sages-femmes m'entouraient, chacun étaient à son poste à faire naître mon enfant. Oui mon enfant, non celui de Andrew. Il attendait derrière la porte de notre chambre dans l'attente du premier cri de sa fille. Je gesticulais de tous les sens, par la douleur qui commencé à naître dans mon bas ventre. La poussée fut pénible. Le médecin sorti de sa poche arrière un mouchoir pour s'éponger le front.
- Chère Comtesse votre enfant ne veux pas voir le jour, disait-il essoufflé. Je dois utilisé un écarteur pour facilité la sortie de votre enfant.
Il n'attendit guère mon accord. Son outil ressemblait à une grande cuillère qui s'écarter, comme une paire de ciseaux. Le métal était froid entre mes jambes, je grimaçais, les yeux plissés et la bouche entre ouverte. J'avais peur de ressentir cette nouvelle douleur. Et pourtant, d'une manière brusque il m'écarta l'entre-jambe sans me prévenir de ce qui allait se produire.
- Cela suffit ! Arrêtez ! S'il vous plaît ! hurlais-je en tirant brusquement la manche de blouse de la sage-femme.
Ma respiration s'accéléra. Mes larmes succombaient sur mon visage comme une cascade nature. La douleur est insupportable, je n'arrivais plus à rester en place allongée, les jambes à l'air. Pourquoi cela m'arrivait-il à moi ?
- C'est bientôt fini Comtesse.
Après quelques minutes de souffrance inhumaine, mon enfant était nait. Son visage se dessina devant moi quand je la pris dans mes bras. Pour une raison que j'ignorais, mon mari n'était pas encore rentré dans la chambre pour faire la connaissance de sa fille. Comme elle était belle ! Son petit nez me donner envie de le croquer, j'approchais mon visage du sien pour lui offrir son premier baiser depuis son existence. Le médecin rangea ses outils et donna dans une pile maladroite, les serviettes imbibées de sang. Je n'osais voir cette perte provenant de mon propre corps. Mes ressources étaient faibles, et pourtant je m'efforçais à maintenir mes dernières forces pour ce petit être magnifique. Lorsque je fus complètement seule dans ma chambre avec mon enfant dans les bras, mon époux apparu. La porte s'ouvrit en grinçant, le regard vide il s'approcha de nous sans grande euphorie de sa part.
- Souhaitez-vous la prendre dans vos bras ? lui proposais-je en lui tendant notre fille.
- Bien.
Sans une phrase supplémentaire et à ma grande surprise, il prît sa fille dans ses bras. Celle-ci gesticulée doucement. A cette instant présent je vis l'image que j'avais toujours voulu voir apparaître dans ma vie de femme. L'image de cet homme qui tenait sa progéniture, son futur, son avenir devant celle qui lui a offerte. Je fus prise d'une faiblesse en regardant ce qui se passé. Malgré la fatigue et la labeur de l'effort, j'eue quelques billes transparentes roulaient sur mes joues. Mais cet instant de bonheur conjugal ne se figea que pour quelques secondes. Andrew me redonna ma fille, comme s'il me donné le panier du marché.
- Je dois partir.
- Où allez-vous ?
- La Grande-Mère a prévu une après-midi de chasse dans la forêt voisine. Prenez soin de vous.
- Vous ne...
Je n'avais pas eu le temps de terminer ma réponse, qu'il claqua la porte sans se soucier du sommeil de sa fille. Mes yeux observaient cette porte la gorge sèche et nouée. La seule image qui pouvait me réconforter, était celle de ma fille, Anita. Je l'appelais comme la Anita qui avait soignée mon éducation. Pour lui rendre ces services à ma famille, je prénommée ma fille Anita. Un enfant. Me voilà mère.
- Comtesse ?
- Oui ? Que ce passe-t-il Elise ?
- Je dois vous prendre l'enfant pour l'allaitement, elle s'approcha de ma Anita.
- Mais je peux l'allaiter moi-même Elise, tentais-je de ripostée.
- Malheureusement Comtesse, se sont les servantes qui allaitent les nouveaux nés. Elisabeth donnera de son lait à votre enfant.
- Je désire le faire Elise. Je suis la mère d'Anita.
Ma voix me trahissait entre un mélange de peur et d'autorité. Elise se recula de quelques pas, le visage incertain de ce qu'elle devait faire à présent. Au même instant, la porte de ma chambre s'ouvrit pour une énième fois.
- La voilà ! La fille de mon fils.
La voix lugubre de la Grande-Mère se fit entendre dans tout l'espace. Mon cœur s'accéléra en sentant l'atmosphère de la pièce se changer en une forme de tempête. Elle s'approcha de mon lit, s'abaissa pour voir Anita, se redressa et questionna sur le ton de l'obligation Elise.
- Eh bien. Qu'attendez-vous Elise ? Prenez l'enfant.
- La Comtesse préfère le faire seule, disait-elle en baissant la tête.
- Seule ? elle se retourna vers moi puis regarda Elise.
- Je veux le faire moi.
- Vous ? Hors de question ! Votre fille est Anglaise, elle se doit d'être nourrit par le lait d'une femme de chez nous. Elise, prenez l'enfant.
- Mais la Comtesse...
La Grande-Mère sous un soupir d'exaspération m'arracha ma fille de mes bras. Anita s'était mit à pleurer.
- Rendais moi ma fille !
Elle l'a posa dans les bras d'Elise en lui ordonnant de partir sur le champ pour nourrir la fille de son fils. Après le départ de celle-ci, la Grande-Mère se retourna vers moi le regard noir.
- Ce sont nos coutumes Irmina et non les vôtres. Comment se prénomme l'enfant ?
Je ne voulais pas répondre, ma bouche resta fermée un instant avant de prononcer le prénom de mon enfant.
- Anita.
- Qu'elle prénom horrible. Elle aura un deuxième prénom dans ce cas, ce sera Mary.
Son regard était démoniaque. Noir, lugubre. Je crus vivre un cauchemar à cet instant, mais non je ne rêvais pas. Elle m'avait prit ma fille pour la faire allaiter par une étrangère ainsi qu'elle lui ajouta un second prénom pour combler le sien. La Grande-Mère quitta la chambre, se retourna et me dit :
- Reposez-vous. La prochaine fois un garçon viendra.
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La Comtesse De Dunst
Historical Fiction⚠️PUBLICATION LE MERCREDI⚠️ - C'est une fille ! C'est une fille ! Les cloches retentissaient, ce jour-là. Le 15 octobre 1755, en Pologne à Varsovie. - Vive la comtesse de Dunst. J'étais née. Le palais était conquis ce jour-là, tout le monde dans...