Chapitre 1

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« Nous ne faisons pas de nouvelles rencontres par accident. Elles sont destinées à croiser notre chemin pour une raison. »

Deux mois auparavant...

— Maylis, mon ange. Réveille-toi, on est arrivé, déclare ma mère d'un ton enjoué comme si c'était elle qui faisait sa rentrée.

En guise de réponse, un maigre grognement s'échappe de ma bouche, ce qui provoque instantanément un fou rire à mon frère Cameron de trois ans mon aîné. N'allez pas croire que je n'aime pas l'école, en réalité, c'est tout le contraire. J'adore étudier, apprendre de nouvelles choses, cela me passionne. Cependant, j'avoue que je préfère largement dormir à m'instruire, c'est quand même bien plus facile à exécuter.

Mes parents nous ont accompagnés, car aucun de nous ne possède de véhicules pour le moment. Nous nous arrêtons sur le bas-côté de la route en face d'un immense immeuble où doit se trouver mon futur appartement que je vais partager avec ma meilleure amie.

Des tonnes de voitures circulent dans tous les sens, à m'en donner des maux de tête. J'ai un peu de mal avec les grandes villes, je n'y suis sans doute pas habituée. En même temps, c'est la veille de la rentrée et la plupart des étudiants viennent s'installer dans leurs nouveaux quartiers.

— May, te voilà enfin, vous en avez mis du temps. Cela fait mille ans que je t'attends seule sur le bord du trottoir ! s'écrie Kaitlyn, qui contourne la voiture de mon père en sautillant telle une sauterelle. Bonjour, monsieur et madame Thomas.

— Bonjour, Kate, répondent simultanément les deux intéressés tout en regardant la petite brunette si enthousiaste à l'idée d'intégrer l'université.

Ils l'ont toujours appelée par son surnom au plus loin que je m'en souvienne. Cela fait seize ans maintenant qu'elle et moi nous sommes amies et ce n'est pas prêt de changer. On s'est connue lors de notre première rentrée à l'école quand on avait trois ans et tout le monde nous appelait les jumelles, même si mes cheveux tirent vers le roux au soleil et que nous avons deux caractères distincts. Cependant, nous avons toujours été très fusionnelles d'où le surnom. Ce n'est pas beau l'amitié !

— Ma Kate chérie, le voyage a été long sans toi, murmure mon frère en s'approchant d'elle pour lui dire bonjour.

— Toi aussi, tu m'as manqué Cam ! Par contre, l'odeur de transpiration, très peu pour moi. Tu me feras un câlin quand tu auras pris ta douche, si tu veux bien, mon chou, s'exclame-t-elle tout sourire en le repoussant gentiment.

Avec tous les petits surnoms qu'ils se donnent, un bon nombre de personnes pense qu'ils sont en couple ce qui les amuse grandement. Si ces deux-là avaient vraiment une relation, ce n'est pas des surnoms mignons et désagréables au possible qui sortiraient de leurs bouches, mais des insultes pures et dures. Tous deux ont des caractères bien trop forts pour pouvoir se supporter à longueur de journée.

Après un rapide au revoir, Cameron nous laisse pour retrouver ses amis de la fraternité dans laquelle il vit depuis deux ans. Accompagnées de mes parents et de Kate, qui est arrivée un jour avant moi, nous montons mes affaires à l'intérieur de l'appartement. Kate n'a pas arrêté de me faire un éloge de celui-ci. Apparemment, il correspond parfaitement aux critères de nos rêves de gamines, à défaut d'un seul détail.

Nous avions choisi un logement meublé avec deux chambres pour que notre intimité soit respectée. Même si c'est surtout la sienne qui doit l'être, car je ne compte pas partager mon lit avec quelqu'un cette année. La cuisine est très bien équipée et la salle de bain est trop petite au goût de Kaitlyn. Mais nos moyens financiers ne sont pas suffisants pour avoir tout ce que l'on voulait, enfin ce que Kate désirait surtout, c'est-à-dire une douche et une baignoire. Ce que je trouve totalement ridicule du moment que l'on a un endroit où se laver.

L'envol du papillon [Terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant