Chapitre 30

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" Pour être heureux dans la vie, il faut simplement laisser venir ce qui vient et laisser partir ce qui s'en va. Paulo Coelho "

- Point de vue de Cameron -

Ma tête est le point d'exploser. De fortes nausées m'empêchent d'aller ouvrir à la personne frappant à la porte de ma chambre comme si sa vie en dépendait. Pourtant, j'ai tout donné pour qu'il s'en aille. Je ne lui ai pas répondu, autrement dit, j'ai joué au mort durant quelques minutes. De toute manière, ce n'est pas bien compliqué, je ne peux faire que ça. Je suis dans l'incapacité de me lever. Mes jambes ne fonctionnent plus, tout comme mon cerveau. 

Il est fort probable que j'ai encore un peu abusé d'alcool hier soir, mais en ce moment, je ne me contrôle plus du tout. Je suis comme un être étranger à l'intérieur de ce corps. Je n'ai qu'une obsession, c'est oublié. La seule façon que j'ai trouvée pour assouvir mon envie de rien est de boire. Ce n'est pas très intelligent comme l'aurait si bien dit ma sœur, mais celle-ci daigne répondre à mes appels incessants, je suppose qu'elle en a rien à faire que son frère se noie dans l'alcool. 

— Bordel mec, tu commences à me casser les couilles, ouvre-moi cette foutue porte, crie mon ami Ethan. 

Sa voix martèle mon crâne tellement fort que cela en devient très douloureux. Néanmoins, comme je n'ai pas la force de sortir de mon lit, je préfère l'entendre gueuler. De toute manière, si je m'y risquai, je finirai directement la tête dans la cuvette. 

Les minutes défilent et Ethan semble avoir abandonné l'affaire, ce qui m'étonne beaucoup de lui. Je ne vais pas m'en plaindre. Mes oreilles et ma tête lui disent merci. Le sommeil vient montrer le bout de son nez, mais ce n'est que de courtes durées. Ethan surgit dans ma chambre comme un fou furieux à l'aide d'un double de mes clefs. J'avais oublié que nous n'étions pas les seuls à les posséder au cas où il y aurait un problème. Il a dû aller les demander au maître des lieux. Trop intelligent ce petit !

— Mais tu n'es pas possible, regarde-moi ton bordel. Tu pues l'alcool et la transpiration, ce n'est pas comme ça que tu attireras des filles ici mon vieux. 

— Je m'en fous, réponds-je en me retournant vers le mur pour éviter de croiser son regard désespéré face à cette situation. 

— Faut absolument que tu sortes, il fait beau aujourd'hui. Va profiter de ta journée dehors au lieu d'être enfermé dans le noir. 

— Je m'en fous, je t'ai dit. 

— Bon merde, les gars et moi, on t'attend pour faire un basket, ça va te défouler un peu de jouer. 

— Je t'ai dit que .. 

— Tu t'en fous je sais, je ne suis pas sourd. Le seul souci, c'est que je n'en ai rien à faire de ton avis. Tu viens et ce n'est pas une question. Bouge ton cul, tout le monde t'attend. 

—Je n'ai pas envie de sortir et ce n'est pas négociable.  

— Ton père ne serait pas d'accord de te voir boire tous les soirs juste pour te mettre mal et que tu sois si malheureux. 

— Je m'en fous de ce que mon stupide de père pense dix pieds sous terre. J'en ai rien à faire, ce pauvre con est parti. Qu'est-ce que ça peut lui foutre que je me prenne des murges tous les jours ? 

Au bout de quelques minutes de silence, Ethan semble être parti. Pour une fois, qu'il respecte ce que je veux, c'est une première. Ce mec n'en fait qu'à sa tête s'il veut quelque chose, il l'aura. Il n'abandonne jamais ses objectifs de vue tant que ceux-ci ne sont pas accomplis. Il faut croire que les temps changent. 

L'envol du papillon [Terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant