Chapitre 7

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"S'extérioriser émotionnellement est un premier pas vers la libération intérieur et donc, du soulagement de l'âme"  Oreille attentive

— J'ai finalement compris pourquoi tu étais si nulle, chuchote Melo dans mon oreille ce qui me fait instantanément sursauter.

— Et c'est quoi ta théorie ? demandé-je en allant m'enfermer dans les toilettes après lui avoir gentiment donné un coup de poing sur son épaule pour la frayeur qu'elle m'a fait.

— Mater t'a totalement déconcentré, c'est aussi simple que ça. Même s'il faut l'avouer que tu n'es de toute évidence pas très douée de base.

J'entends mes deux pestes d'amies glousser à travers ma porte. En l'ouvrant, elles sont en train de se refaire une beauté devant le miroir.

— Moi je peux parfaitement le comprendre, marmonne Kate. Il est terriblement canon ce mec, un vrai délice pour les yeux.

— Je ne vois absolument pas de quoi vous parler.

— En tout cas, tout ce que je retiens c'est qu'à cause de toi, nous avons perdu la partie May, plaisante Kate.

— Il faut dire qu'on ne les a pas vraiment aidés nous non plus, enchaîne Melo.

— Tu n'as pas tort ! On recommence ? s'enthousiasme Kate qui obtient une réponse plus que négative de notre part.

— Je n'en peux plus de boire des litres de bière, je n'y suis pas habituée. Mon ventre gonfle à vue d'œil et en plus, j'ai envie de faire pipi toutes les deux minutes avec ces conneries, me plains-je.

— Petite nature, rétorquent ensemble mes deux amies.

— Pourquoi n'irais-tu pas parler au pote de Cameron et en profiter pour connaître son prénom, vu que tu n'as pas arrêté de le regarder ? s'exclame Kate pour changer de conversation tout en s'appliquant une dernière couche de mascara comme si de rien n'était.

— Tu es folle, pourquoi je ferais ça ? grondé-je face à cette idée saugrenue sortie de nulle part. Et puis, je n'ai jamais adressé la parole à un garçon autre que mon frère sauf pour les projets de classe.

— Justement, c'est une très bonne idée. De toute façon, tu n'es plus très lucide vu comment tu marches, rigole Melo. Prends-le comme un jeu. Aller sort des toilettes et on te regarde.

— Vous abusez ! Qu'est-ce que j'ai en retour ?

— Ma reconnaissance éternelle et possiblement beaucoup de boîtes de chocolats, déclare Kate. De toute manière, je suis convaincue que tu as envie de lui parler donc fais-le pour toi. Puis tu es bourré, profites d'être moins timide, car ce n'est pas demain que tu le feras !

— Vous faites chier, soupiré-je en m'avouant vaincu plus vite que ce que je pensais.

Je prends la direction du salon afin de me prouver à moi-même que je peux le faire même si l'alcool aide beaucoup à mon comportement.

Kate affiche un énorme sourire de satisfaction. Le garçon en question est en compagnie de mon frère et d'un autre ami. En attendant le moment où il sera seul, nous partons nous chercher des verres.

Avec un rythme comme celui-ci, je vais finir la tête la première dans les cuvettes des toilettes. Pour une première soirée étudiante, j'aimerais mieux éviter. Je ne peux pas résister aux couleurs tellement attractives des cocktails que le barman crée. Un vrai plaisir tant pour les yeux que gustativement. Je n'arrive même pas à faire la différence entre un mélange avec alcool d'un sans. Le sucre prend clairement le dessus, ce qui est très traître, mais au moins cela va m'aider à me détendre. Le stress d'aller lui parler monte de plus en plus. Qu'est-ce que je vais bien pouvoir lui dire pour qu'il ne me prenne pas pour la cinglée qui fait office de sœur à son pote ?

L'envol du papillon [Terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant