Chapitre 16

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" Les amis sont les anges qui nous soulèvent quand nos ailes n'arrivent plus à se rappeler comment voler."

Deux jours auparavant ...

Quelques semaines se sont écoulées depuis la fameuse soirée où mon frère a déboulé comme un chien enragé sur Ethan. Je n'ai jamais vraiment compris pourquoi. Ils n'ont pas voulu me dire la vérité, car je sais pertinemment que l'excuse d'avoir trop bu est totalement fausse. Mon frère n'avait pas du tout l'air bourré ce soir-là, au contraire, il semblait parfaitement maître de son corps et de ses paroles. 

Ethan m'avait rejoint très rapidement après que j'ai décidé de rentrer me coucher. Il m'avait expliqué que mon frère n'allait pas très bien en ce moment et qu'il ne fallait pas que je tienne compte de ses paroles. C'est vrai, que pendant les jours qui suivirent, Cameron ne semblait plus vraiment lui-même. Il avait le visage renfermé et perdait petit à petit du poids. J'avais essayé par tous les moyens possibles de lui demander ce qui n'allait pas, mais impossible de lui arracher les mots de la bouche. Il restait muet comme une carpe.

Je m'étais bien rapprochée d'Ethan depuis cette nuit. On a passé énormément de temps ensemble à essayer de redonner le sourire à mon frère. D'après ce que j'avais pu observer, Ethan semblait au courant de ce qui minait le moral de mon frère, mais lui non plus ne voulait rien me dire. Durant ses semaines, je voyais mon frère et Ethan pratiquement tous les jours. Ils passaient souvent à l'appartement où l'on se faisait des soirées télé en compagnie de Kate quand celle-ci ne se trouvait pas chez son nouveau copain, Guilhem. 

Elle l'avait rencontré lors d'une soirée avec les gens de sa promo. D'après elle, c'était le seul mec qui était différent des autres étudiants. Je l'avais vu quelques fois quand ils passaient en coup de vent à l'appartement. Avec ses cheveux mi-longs et bouclés, je n'ai pas douté que lors de cette soirée, il sortait du lot d'étudiants.

Au fil du temps, je m'étais dit que mon frère doit simplement avoir une peine de cœur, même si ça ne collait pas totalement avec le personnage. Je ne voyais que ça comme solution à sa dépression. J'avais essayé d'en parler à mes parents, mais que ce soit mon père ou ma mère, ils ne savaient pas ce qu'ils se passaient dans la tête de leur fils.

Mon père était déjà reparti en mission pour aider une entreprise à développer un logiciel de haute technologie d'après ce que m'avait dit ma mère au téléphone, il y a deux semaines. Elle espérait fortement qu'il rentre plus tôt chez nous, car elle se sentait déjà seule. Quant à mon père, même s'il ne me l'avait pas clairement dit, j'avais vite compris que les jours passés avec ma mère lui avait fait du bien et qu'il était triste d'être parti.

Comme je leur ai promis avant d'entrée à l'université, je les appelle tous les deux jours environ pour prendre de leurs nouvelles. Je ne suis pas le genre de fille très indépendante. J'aime bien garder une certaine proximité avec eux, surtout par téléphone. Comme certains peuvent le dire, je suis une fille à papa et maman, mais j'en suis très fière. Vaut mieux être proche de sa famille qu'éloigné, à mon sens.

En ce samedi matin, j'ai une sortie à la plage avec Kate et Mélo ainsi que mon frère et ses amis. J'adore vraiment cette sensation de sable chaud sur mes pieds, je m'y sens bien. J'ai toujours adoré les longues étendues blanches bordant la mer et surtout sentir la brise du vent sur mon visage. Depuis toute petite, cela me fascine. C'est très reposant comme endroit. Le seul hic à tout ça, c'est que je déteste par-dessus tout me baigner. Je sais nager pourtant, mais je ne me sens pas à l'aise en maillot de bain.

— May, magne tes fesses, on va finir par être en retard si tu ne te lèves pas de ton lit, me crie Kate depuis la salle de bains.

—Je suis déjà prête, dis-je en retour en me précipitant vers mon armoire pour m'habiller avec un short et un débardeur.

L'envol du papillon [Terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant