Chapitre 37

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" Il faut de tout pour faire un monde, il me faut toi pour faire le mien."

La porte claque et je me précipite en courant à vive allure vers la fraternité d'Ethan en espérant le trouver là-bas. Même s'il y a de forte chance qu'à presque huit heures du matin, il soit encore dans son lit. Pourquoi Kate a fait ça ? Je sais qu'elle a voulu nous aider d'une certaine façon, mais elle sait que j'ai une âme de romantique et que jamais j'aurais voulu lui avouer mes sentiments par téléphone et surtout indirectement par une conversation qui ne lui est pas destiné. 

Des larmes commencent à couler le long de mon visage, je suis épuisée de ma course face au vent et fatigué d'enchaîner des moments que je n'avais pas prévus dans ma vie. Qu'est-ce que je vais bien lui dire ? Je ne peux pas lui dire que ce que je disais à Kaitlyn était faux, car c'est totalement l'inverse. Je ne sais pas quoi faire. Je peux lui dire tout simplement d'oublier la conversation qu'il a entendue et faire semblant de ne pas savoir. Mais c'est totalement débile. Je suis perdue face à mon problème qui n'en est pas vraiment un. 

Arrivé devant la porte de la fraternité, je ne prends pas la peine de sonner et j'entre comme une furie dans l'enceinte du bâtiment tout en bousculant quelqu'un. 

— Pardon, lui dis-je avant de reprendre ma course vers l'étage. 

— Encore toi ? demande le même garçon de la dernière fois avec un regard étonné. Ethan est dans sa chambre et merci de t'être excusé cette fois, j'apprécie. 

Je m'arrête trois secondes pour lui sourire et pour m'excuser pour la dernière fois vu que je n'avais pas pris le temps de le faire quelques mois avant. 

Il semble apprécier et reprend sa route vers la cuisine tandis que je reprends la mienne vers la chambre d'Ethan. En arrivant devant sa porte, je réfléchis quelques secondes à ce que je vais bien pouvoir lui dire, mais rien ne me vient. Je vais devoir le faire au feeling, je n'ai plus le temps de réfléchir, je parlerais juste avec mon cœur et c'est tout. 

J'entre après avoir frappé et je vois Ethan allongé dans son lit. Je ne lui laisse pas le temps de parler que j'attaque directe par la raison de ma venue. 

— Désolée, vraiment désolée, je ne voulais pas que tu le découvres comme cela. Mon Dieu, je suis vraiment désolée. Je voulais te le dire avant, mais je n'en ai pas eu le courage. Je suis aussi désolée avoir été une personne horrible avec toi durant ces derniers mois. Je me rends compte maintenant que tu as été une personne formidable dans les moments où j'avais le plus besoin de quelqu'un pour m'épauler. Je n'ai jamais pris le temps de répondre à chacun de tes messages, je n'ai pas non plus pris la peine de te dire en personne que tous tes messages m'ont touché en plein cœur. Qu'ils m'ont beaucoup aidée, qu'ils m'ont aussi beaucoup appris, sur la vie et sur moi. 

Je reprends quelques secondes ma respiration avant de reprendre mon monologue maintenant que les idées et les phrases fusent dans mon esprit. 

— Je voulais aussi te remercier d'être toi, d'avoir toujours été là pour moi-même quand j'étais agaçante, et même méchante. Je voulais te remercier de ne jamais avoir lâché l'affaire. Je te remercie d'avoir toujours été à mes côtés surtout ces derniers temps même si on ne se connaissait pas vraiment. Merci infiniment, Ethan. Je ne sais pas comment j'aurais fait sans une personne comme toi, qui ne me laisses pas tomber malgré mon comportement insupportable, malgré ce que j'ai traversé. Merci aussi d'avoir soutenu mon frère ce que je n'ai pas pu faire. Merci pour tout et je ne voulais pas que tu saches que je suis amoureuse de toi par téléphone donc je te le dis en personne, je suis amoureuse de toi, Ethan, murmuré-je à bout de souffle. 

Des larmes coulent le long de mon visage et ne semblent plus vouloir s'arrêter. Ethan toujours dans son lit, me regarde avec des petits yeux. Il m'invite à venir s'asseoir à côté de lui avant de prendre la parole pour la première fois depuis que je suis rentrée dans sa chambre. Mais disons-le franchement, je ne l'ai pas vraiment laissé l'occasion de s'exprimer durant ces dernières minutes. 

— Bonjour à toi aussi, Maylis. Bien que j'aime me réveiller en voyant ta petite tête, je t'avoue que ce réveil est assez brutal et je n'ai strictement rien compris à ce que tu viens de me raconter. Je n'ai retenu que la fin. 

Ce n'est que maintenant que je me rends compte que sa chambre est baignée dans le noir, qu'il est en boxer allongé dans son lit, les yeux encore mis-clos. Pourquoi ai-je l'impression de l'avoir réveillé ? 

Je me précipite à la vitesse de la lumière sur son téléphone pour confirmer mes soupçons sur ma traîtresse d'amie. Dans le répertoire d'appel d'Ethan, je me rends compte de la supercherie de mon amie. Je comprends bien mieux son petit sourire mesquin quand je suis partie. Forcément, j'aurais dû me douter, mon amie ne me ferait jamais une chose pareille. Elle me connaît tellement bien qu'elle sait que je n'aurais jamais eu le cran de venir lui avoué mes sentiments de moi-même. La manipulatrice ! 

— Tu n'as pas reçu d'appel de Kate aujourd'hui dis-moi ? demandé-je pour confirmer ce que je vois. 

— Non, juste un hier. Très étrange d'ailleurs, car elle ne me parlait pas et a très vite raccroché. 

Je suis alors prise d'un fou rire qui laisse Ethan dans la totale incompréhension. La petite menteuse. Qu'est-ce que je fais bien faire de mon amie ? Elle est totalement tordue, mais d'un autre côté je suis contente d'avoir avoué mes sentiments à Ethan même s'il n'a s'en doute rien compris à mon monologue. Je me sens comme libérée. Mon téléphone vibre dans ma poche et je sais d'avance que le message provient de mon amie. 

Kate : Il fallait que je vous aide, tu me remercieras plus tard. 

Maylis : Je te déteste !

Kailtyn : Moi aussi, je t'aime ma poule. 

Je me sens toute honteuse de lui avoir déballé tout ce que je pense de lui que je me cache pour ne pas apercevoir la tête qu'il fait. J'ai peur de voir qu'au final, je ne l'intéresse pas.

— Ce n'est pas la peine de te cacher May, me dit-il en prenant mon visage pour le tourner vers lui. Tu sais ça n'a pas été facile au début quand je passais du temps avec ton frère et toi. C'était dur de différencier la sœur de Cameron avec la Maylis que je connais mieux aujourd'hui. Je m'en suis beaucoup voulu au départ vis-à-vis de Cameron. Je m'en voulais de ressentir des sentiments que je n'étais pas censé avoir. Mais plus je parlais avec toi plus j'étais attiré par ta personnalité, ton physique et ta façon d'être. Tout en toi me plaisait et tout continue encore de me plaire. Alors ne te cache pas, car moi, j'ai décidé de ne plus me cacher. Moi aussi, je suis amoureux de toi ma Maylis. 

Mille et une sensations traversent mon corps et mon cœur. Je me sens comme nue à travers ses paroles et son regard. Mais je me sens bien tellement bien. Sur ses tendres mots, son visage se rapproche de plus en plus du mien pour enfin sceller nos lèvres. Un moment que j'attends depuis maintenant des mois.  

L'envol du papillon [Terminé]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant