Chapitre 6

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Rosie lui emboîta le pas, une fois sous le perron, son visage se glaça à cause de la brise de vent, elle observa le paysage, émerveillée.

- attendez !

Il la retint par le bras.

À ce moment-là Rosie ignorait si c'était le froid qui l'avait engourdie ou la main de l'homme posé sur son épaule.

- quoi ? Que se passe-t-il encore ?

Il observa le sol, le front plissé.

Puis en descendit avec prudence le perron recouvert de neige. Elle réprima un cri quand les jambes de l'homme avaient disparus, en laissant seulement ses hanches se distinguaient.

- donc si mes calcules son exactes je mesure un mètre quatre-vingt-dix et vous je dirais un mètre soixante-trois ou deux n'est-ce pas ?

- trois. Répondit-elle gênée.

Il avait tendu sa main vers elle.

- donner moi votre liste je vais y aller, il vous est impossible de descendre c'est trop dangereux.

Rosie se recula farouchement.

- non pas question, je veux venir !

Il remonta sur le perron les jambes recouvertes de neige, Rosie se recula quand il s'avança.

- soyez raisonnable et donner moi la liste !

Son ton monta d'un cran, mais elle n'avait pas l'intention de céder.

- non ! Je veux venir je veux marcher dans la neige et vous m'en empêchez depuis tout à l'heure !

Elle tapa du pied par terre, son âme d'enfant prit le dessus sur la jeune femme prudente qu'elle était.

Il se recula d'un pas les yeux ronds.

- moi je vous empêche de quoi !

Rosie rajusta la coupe de son manteau.

- parfaitement ! Ce n'est pas discutable, je viens et je suis sûre que la ville est moins enneigée.

- très bien ! Abdiqua l'homme.

De la fumée se dégageait de son nez.

Satisfaite, elle avança prudemment pour descendre avant de se sentir soulevée dans les airs.

- mais que faîtes-vous !

- il est hors de question que vous mouriez d'hypothermie à cause d'une liste de course.

Il la suréleva, Rosie étouffa un hoquet et entoura ses mains autour de sa large nuque.

Elle percevait les battements de son cœur, l'espace d'un instant, elle se sentit agréablement bien dans ses bras. Il domina la neige avec de grandes enjambées.

Souffrait-il ?

Elle leva la tête pour le vérifier, mais son regard impassible ne l'aida en rien à le savoir.

- guidez moi mademoiselle Hort.

Elle s'extirpa de sa torpeur et porta son attention sur la route enneigée.

- un peu plus sur votre droite.

Il s'arrêta, observa l'horizon.

- vous en êtes certaine ?

- bien sûr que j'en suis sûre !

Il expira en baissa les yeux sur elle.

La bouche totalement sèche, elle se pinça les lèvres d'un regard contrit.

- où peut-être que c'est tout droit.

- si jamais on se perd je vous laisse vous noyez dans la neige.

Elle ouvrit la bouche, avec une expression outrée, mais elle préféra ne pas répondre. C'est sans effort qu'il continua son chemin et quand il poussa juron avec un accent peu commun ? elle comprit que du sang italien coulait dans ses veines.

- je suis lourde je....

- vous ? Lourde ? Vous pesez quoi cinquante kilo ?

Les hommes adoraient mentir sur le poids des femmes, c'était courant, mais inexplicablement il paraissait sincère.

Enfin, au loin, la ville commençait à se distinguer, Rosie poussa un soupir de soulagement.

- ça y est vous pouvez me laisser descendre.

Il continua son chemin sans prendre en compte sa remarque, une fois un trottoir visible, il la déposa sur ce dernier.

L'homme s'étira, et glissa une main dans dos pour qu'elle avance.

- ne perdons pas de temps.

- vous allez me laisser marcher oui !

Elle se dégagea de son contact pour savourer la poudreuse craquait sous ses bottes.

- ne me dîtes pas que vous n'avez jamais vu de neige de votre vie.

- bien sûr que oui ! Mais j'aime bien, je veux en profiter.

Elle marcha en regardant ses bottes, une poigne la rattrapa.

- alors regardez au moins où vous allez !

Elle se retrouva à quelques centimètres d'un poteau électrique.

Cette main était encore appliquée fermement sur son bras.

Elle repoussa ses pensées.

- pourquoi vous êtes si pressé ? Détendez-vous un peu.

- je n'ai pas le temps de me détendre.

- et moi je suis sûre du contraire, de toute façon vous êtes coincé ici.

Il s'inclina vers elle, d'instinct elle se recula.

- en effet je suis coincé ici... avec vous et si on ne se dépêche pas le froid va nous tuer tous les deux !

Son souffle enveloppa son visage, elle avait l'impression d'être grondée et par un inconnu !

Elle pivota sur elle-même furieuse mais ne montra rien. 

Éprise d'un MilliardaireOù les histoires vivent. Découvrez maintenant