L'envol du papillon [Terminé]

Prologue

Ce mardi quatorze novembre, alors que tout semblait aller pour le mieux, le ciel m'était littéralement tombé sur la tête. Le pire dans tout ça, c'était qu'absolument personne n'aurait pu le prévoir à mon plus grand désarroi. Comment pourrais-je imaginer ma vie future avec ce qu'il venait de m'arriver ?

Je commençais tout juste à changer, à devenir petit à petit la personne que j'avais toujours rêvé d'être. Fini d'être la timide qui se cachait derrière son amie pleine d'assurance ! Bonjour la fille sans trop de complexes qui s'assumait enfin telle qu'elle était, sans se soucier du regard des gens. La notion de confiance en moi s'installait progressivement dans ma tête, ce qui me paraissait impossible quelques mois auparavant. Je me sentais bien dans ma peau, même s'il me restait encore du chemin à parcourir pour atteindre mon objectif. Cependant, tout cela me semblait bien loin maintenant.

Ce jour-là, tout s'écroula autour de moi, me laissant seule sans mes principaux repères. Le monde dans lequel je vivais s'estompait faisant place à la noirceur de mes pensées.

Le bruit de la circulation environnante s'effaçait peu à peu, laissant le silence prendre le dessus. Je me retrouvais à genoux, les mains agrippées aux graviers comme si mon univers en dépendait. La douleur que je ressentais à l'intérieur de mes paumes n'était rien face à la nouvelle que j'avais compris quelques minutes auparavant. En regardant cette voiture noire, cette personne, mon corps avait cessé de fonctionner.

J'étais perdue, sans vie, seule sur mon trottoir au milieu de la foule d'étudiants qui sortaient de cours. Un bon nombre d'entre eux essayaient tant bien que mal de m'aider, malheureusement, c'était tout bonnement impossible.

Persuadée que je vivais dans un cauchemar, je me pinçais le bras pour tenter en vain de me réveiller. La douleur que je m'infligeais était minime par rapport à celle que je ressentais à l'intérieur de mon cœur.

Le temps semblait s'être figé autour de moi. Les inconnus à mes côtés qui étaient impuissants face à ma situation me paraissaient flous à cause des multiples larmes qui s'échappaient de mes yeux en amande. Pour me protéger, je m'étais enfermée dans une bulle où plus rien n'existait.

J'aurais voulu te poser des questions à toi, celui qui me fait vivre cet enfer. Pourquoi es-tu parti en m'abandonnant ainsi seule dans ce monde sans intérêt ? Pourquoi ne pas me l'avoir dit plus tôt ? Je ne serais pas dans cet état-là aujourd'hui, j'en suis convaincue.

J'aimerais dire que tout cela est de ta faute, mais peut-être que je suis la coupable. Je n'en sais rien et je ne le saurais malheureusement jamais. Tu as préféré partir plutôt que de m'avouer la vérité en face.

Ne penses-tu pas que la vérité est moins douloureuse que la découverte d'un mensonge ?

Peut-être que je te pardonnerai un jour, peut-être que non. Pour le moment, je suis seule dans ce monde qui ne ressemble plus à celui que j'ai connu. Je dois réapprendre à vivre malgré tes erreurs et ton mensonge. Mais sache une chose, même si je t'en veux aujourd'hui et sans doute encore demain et peut-être dans des années, sache que je t'aime et que je t'aimerai pour toujours.