Dans les bois

Katniss

Merde. Merde ! MERDE !

Mais putain, qu'est-ce qui m'a pris de faire ça ? De me laisser aller comme ça, de cette façon ? C'est pas moi, ça, c'était complétement débile !

Pas de garçons ... L'Université, puis se barrer d'ici au plus vite, y avait rien de bien difficile là-dedans ? C'était simple comme plan non ? Alors qu'est-ce qui merde chez moi ?

Je darde mon regard sur la nuque de Peeta qui m'entraîne vers le camp et je ressens tout un tas de trucs bizarres que je n'avais jamais ressentis auparavant, que lui seul me fait ressentir d'ailleurs. Quand il pose ses yeux si merveilleux et particuliers sur moi, quand il se trouve à mes côtés ou quand il me touche même inconsciemment, je ne suis plus vraiment moi, j'ai le cœur qui palpite et des picotements dans tout mon corps. Ce n'est pas désagréable, non, au contraire, j'oserais même dire que j'apprécie ! Et je me déteste de penser ça ... D'être si faible en sa présence. Qu'est-ce qui me prend de me comporter comme ça avec un garçon ?

Je sens Peeta qui ne me lâche pas la main, il a la paume chaude sans être moite, ses doigts ne cessent de caresser les miens, c'est si agréable ... Il tourne rapidement la tête vers moi, je croise ses yeux bleus océans qui m'électrisent des pieds à la tête et ressens une espèce de vague de frissons me prenant des pieds à la tête, encore une fois. Sois forte Katniss. Aussitôt, je tourne la tête et lâche sa main en me morigénant pour ma stupidité : je-ne-dois-pas-me-laisser-distraire-par-les-garçons ! Nous rejoignons les autres aussi discrètement que possible et finissons par nous mêler à la foule. Sans un regard en arrière, je m'éloigne de lui.

Plus tard ce soir, je lui dirais que j'ai fait une erreur, que toute cette merde n'était qu'une putain d'erreur et on n'en parlera plus. Je ne lui parlerais plus jusqu'à ce que je me casse à Stanford et fin de l'histoire. Une chaleur pareille ferait disjoncter n'importe qui ...

_ Trésor, me secoue Aberntahy. Tu crois que la bouffe va se faire comme par magie ?

Je me rends compte que je suis en train de déambuler au milieu du camp, comme une espèce de zombie pendant que les autres sont afférés dans leur tâche respective. Je me demande soudain si mon incartade avec Peeta n'est pas inscrite au fer rouge sur mon visage. Je m'empourpre et ne sait pas quoi répondre.

_ Bouges tes fesses et rejoins ton poste chérie !

Je le regarde sans comprendre. Abernathy soupire et se passe une main sur le visage, visiblement déjà lassé par cette petite sortie. Il consulte son support où sont accrochées quelques feuilles.

_ Tu es avec Undersee et celle qui ressemble à un renard, celle au nom imprononçable, à la popote.

Je souffle fort et cherche mon amie Madge du regard. Je croise le regard de Peeta un instant. Il a rejoint un groupe de gars pour fabriquer des trucs en bois je crois. Son sourire fait naître une boule au creux de mon estomac pourtant, je choisis de l'ignorer et rejoins le feu de camp où je finis par repérer Madge. Alors que je m'apprête à la rejoindre, Gale se met en travers de mon chemin, les sourcils froncés.

_ Tu étais où tout à l'heure ?, m'aboie-t-il dessus.

Je fais un pas en arrière. Qu'est-ce qu'il a encore ? Ces temps-ci, il devient de plus en plus excessif. J'aimerais vraiment pouvoir partager avec lui mon acceptation à Stanford mais j'ai peur de sa réaction. Il est à cran et sa nervosité latente transpire dans tous ses gestes. Je choisis de ne pas répondre à sa pique et garde le silence. Je le contourne pour continuer mon chemin, il règle son pas sur le mien, toujours autant énervé, cette fois, parce que je ne lui réponds pas.

_ Qu'est-ce que tu as depuis ce matin bordel ? C'est la chaleur qui te rend aussi ...

Je stoppe illico et l'affronte du regard.